Retour Que peut-on faire pour mettre fin à l'antisémitisme, à l'intolérance et à la haine fondés sur la religion ?

Que peut-on faire pour mettre fin à l'antisémitisme, à l'intolérance et à la haine fondés sur la religion ?

Compte tenu de la situation actuelle en Europe, le Comité directeur sur l’anti-discrimination, la diversité et l'inclusion (CDADI) a tenu un échange de vues sur L'antisémitisme et les autres formes d'intolérance et de haine fondées sur la religion le 6 décembre lors de sa 8e réunion plénière. L'échange de vues a rassemblé des experts des gouvernements et des représentatives de la société civile, des membres de la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), le Représentant spécial de la Secrétaire Générale sur les crimes de haine antisémites et anti-musulmans et toute forme d’intolérance religieuse, ainsi que des représentants permanents des États membres et observateurs. L'échange de vues visait à permettre aux experts gouvernementaux des 46 États membres du Conseil de l'Europe et aux autres participants de bénéficier mutuellement du partage d'expériences et d'informations sur l'antisémitisme et les autres formes d'intolérance et de haine fondées sur la religion, et sur la manière dont les États membres, les observateurs et les autres acteurs s'y attaquent.

De nombreux États membres ont fait part de leurs premières évaluations d'une augmentation marquée de l'antisémitisme et du racisme et de la discrimination antimusulmans à la suite des événements récents, tandis que d'autres ont indiqué que la situation restait relativement stable. La collecte de données, notamment par le biais d'enquêtes auprès des communautés touchées, et l'analyse sont en cours. Les États membres ont fait part de diverses mesures prises en priorité pour lutter contre l'intolérance et la haine fondées sur la religion en général, notamment par le biais de stratégies ou de plans d'action nationaux, ainsi que de mesures spécifiques prises pour lutter contre les pics récents de discours, d'intolérance et de crimes antisémites ou antimusulmans.

De nombreux États ont souligné les efforts qu'ils ont déployés pour renforcer le dialogue avec les communautés et les organisations touchées et pour travailler avec elles afin d'assurer leur protection continue. Certains ont mis en place des groupes de travail spécifiques en réponse à un niveau de menace accru. Le rôle des forces de l'ordre dans les enquêtes sur les incidents signalés et dans la garantie de la sécurité a été fréquemment souligné. Des fonds supplémentaires ont été prévus dans de nombreux États pour financer des mesures de protection supplémentaires, ainsi que des projets relatifs à l'éducation, à la sensibilisation et à la fourniture de conseils pratiques aux communautés locales. Les possibilités d'échanges interculturels et interconfessionnels, y compris les possibilités spécifiques pour les jeunes, ont été partagées comme une stratégie efficace de lutte contre l'intolérance.

Maria Marouda, Présidente de l'ECRI, a mis en évidence sa Recommandation de politique générale n°9 sur la prévention et la lutte contre l'antisémitisme et sa Recommandation de politique générale n°5 sur la prévention et la lutte contre le racisme et la discrimination anti-musulmans, récemment révisées. Ces recommandations fournissent des orientations détaillées pour aborder, prévenir et combattre respectivement l'antisémitisme le racisme et la discrimination antimusulmans. Alexandre Guessel, Représentant spécial de la Secrétaire Générale sur les crimes de haine antisémites et anti-musulmans et toute forme d’intolérance religieuse, a également donné un aperçu de son rôle dans l'amélioration et le renforcement de la lutte du Conseil de l'Europe contre toutes les formes d'intolérance religieuse.

Le Conseil de l'Europe a répondu aux défis sociétaux dans toute l'Europe en renforçant son travail de lutte contre la discrimination par une coopération intergouvernementale étendue et intense, conformément à la déclaration de mai 2023 du sommet des chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Europe à Reykjavik. Ce renforcement complète l'important travail de suivi de l'ECRI et l'action du Représentant spécial de la Secrétaire Générale sur les crimes de haine antisémites et anti-musulmans et toute forme d’intolérance religieuse.

Des contributions significatives à la prévention et à la lutte contre l'antisémitisme et les autres formes d'intolérance et de haine fondées sur la religion ont été apportées par l'adoption de la Recommandation CM/Rec(2022)16 du Comité des ministres aux États membres sur la lutte contre le discours de haine et la préparation d'un projet de recommandation du Comité des ministres sur la lutte contre les crimes de haine. En outre, une étude sur la prévention et la lutte contre le discours de haine en temps de crise fournit aux Etats membres et aux autres acteurs des orientations précieuses sur la manière de prévenir et de répondre à la montée du discours de haine provoquée par des crises telles que les attaques terroristes.

Strasbourg 7 Decembre 2023
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