Retour 16 mai 1944 - un jour inoubliable

16 mai 1944 - un jour inoubliable

Peu après le début de la Seconde Guerre mondiale en 1939, le régime Nazi décide de déplacer tous les Roms et Sinti du territoire du Troisième Reich. Ils reçoivent l’ordre de se réinstaller et sont placés dans des ghettos juifs et des camps pour les Juifs. La première déportation a lieu le 16 mai 1940 de Ravensburg vers des camps dans la Pologne occupée.

Le 16 décembre 1942, la déportation de tous les Sinti et Roms restants est ordonnée. Le camp familial tsigane connu sous le nom de "Zigeunerlager" fut créé dans le secteur BuIIe[1] d'Auschwitz-Birkenau. Le Zigeunerlager était un camp "mixte", dans lequel les hommes, les femmes et les enfants étaient emprisonnés ensemble.

Le 15 mai 1944, les 6000 Roms du camp sont avertis que les Nazis planifiaient leur exécution. Le 16 mai 1944, plus de 600 prisonniers roms ne se présentent pas à l'appel habituel du matin mais se barricadent dans leurs baraquements. Ils s'étaient introduits dans un entrepôt de matériel et s'étaient armés de marteaux, de pioches et de pelles, et avaient démonté les parties en bois des couchettes sur lesquelles ils dormaient pour fabriquer des armes. Grâce à leur défiance, aucun Rom ou Sinti n'est mort dans les chambres à gaz ce jour-là. Cet acte de résistance a troublé le régime nazi. Craignant une révolte à l'échelle du camp, 3000 Roms furent transférés dans d'autres camps. Le 2 août 1944, les nazis gazèrent les 3000 prisonniers roms restants dans le camp de Bulle.

La courageuse révolte du 16 mai 1944 - un combat pour le droit à la vie et à l'humanité - est largement désignée comme la Journée de la résistance rom.

Le Service de la jeunesse du Conseil de l'Europe a consacré un chapitre entier à la "Résistance" dans le Manuel sur le droit à la mémoire pour l'éducation des jeunes sur le génocide des Roms[2].

Le souvenir joue un rôle important dans la prise de conscience des évènements du passé et la commémoration contribue à assurer la réconciliation, la guérison et la non-répétition des crimes du passé. Seule la mémoire des violations des droits peut nourrir l'avenir des droits de l'homme dans le monde, en établissant ainsi un lien substantiel entre le passé et l'avenir[3] et un changement dans le récit sur les Roms.

Le 16 mai est le rappel qu'il n'y a pas de force destructrice à laquelle on ne puisse s'opposer. Dans une Europe des années 40, impressionnée par le régime national-socialiste et la complicité tacite de tant de pays, la résistance n'était même pas imaginée. Avec des lois raciales justifiant le traitement atroce de groupes jugés non dignes de vivre avec la race supérieure, et des stratégies d'anéantissement ouvertes, la hiérarchie de la production de connaissances dirigée par l'État a envahi tous les domaines de l'existence, jusqu'aux éléments les plus fondamentaux qui entretiennent la vie. Cependant, le soulèvement est apparu là où il était le plus inattendu, au mépris d'un modèle rationnel monstrueux qui devait s'avérer efficace dans les efforts visant à éliminer des millions de personnes. Dans la nuit du 16 mai 1944, dans le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, toute la population rom du camp se révolte contre ses agresseurs, dans une tentative désespérée de se défendre d'une mort certaine. Les témoignages des survivants du camp voisin révèlent une histoire qui n'a été que rarement racontée, celle des Pharrajimos et de ses victimes qui se sont battus, jusqu'au dernier moment, pour leur droit à la vie et à l'humanité". Mihai-Alexandru Ilioaia - survivant de l’Holocauste[4]


16 majo 1944 – te das amen godi pe kado ges

But sig kana telardas o Dujto Lumako Maribe ande 1939 bersh, e Nacistosko Rezimo las decizija te nashavel sa le Rom thaj Sintura katar e teritorija le Tritonesko Rajho. Sas len odrero ten thon len ande getura thaj kampura ande save sas le Zidovura. E majangluni deportacija karing le kampura/lagerura ande Polska, telardas ando 16 majo 1940 katar o kampo ando Ravenzburg.

Ko 16 decembro 1942, sas odredo te deportirin sa le Rom thaj Sintura. O Romano familijako kampo/lagero pendzardo sar “Zigeunerlager” sas vazdino ko Auschwitz-Birkenau sektoro BIIe.[1] Ando “Zigeunerlager” sas phandine mursha, dzuvlja thaj shavore.

Ando 15 majo 1944, le 6000 Romenge katar o kampo/lagero sas phendino garavde ke le Nazi planirin lengiri egzekucija. Ando 16 majo 1944, majbut katar 600 Roma chi gele ando deteharinako ginavipe thaj ashile barikadirime/phange ande pengere barake.. Von phagle jekh depozito kote sas le cokanura, thovera thah lopae thaj katar e phalja ande save sovena kherge kasht maribaske. Sar rezultato katar lengoro maribe chi jekh Rom na sas gazuimo ande komora. Le Rezime chi chalas le kadi rezistencija le Romengi. Daravindor ke kadi situacija kam kherel revolt thaj kam dzal majdur, 3000 Roma sas bishalde ande aver kampura/lagerura. Ko 2 augusto 1944, le Nazi gazuisarde le 3000 Roma save ashile ande BIIe kampo/lagero.

Kado kurazo thaj revolt katar o 16 majo 1944 – o maribe vash pengo trajo thaj manushikanipe – si prendzardo kar le Romengo rezistencijako ges.

O deparatamento katar le terne ando Konsilo le Evropako ande lengoro lil “Right to Remember Handbook for Education with Young People on the Roma Genocide”[2] si entrego kotor pe Romengi rezistencija.

O liparipe khelel bari rolja ando jehk proceso savo sikavel o relatiteto (so sas), thaj le komemoracijakere praktike azutin te resel pe e rekonsiliacija, te ushel pe katar o namboromipe, thaj ten a kerel pe inke jekh drom kado historicno kriminalo/dukhavipe. E memorija katar o phagipe le pravosko/chachipenosko shaj te vazden le manushikane chachipena ande luma, numa kana si linko maskhar e nakhli vrama thaj o avutnipe,[3] thaj o paruvipe katar o narativo le Romengoro.

16 majo, si te das amen godi ke naj kasave destrukcijakere sile save chi shaj te maren pe. Ande 1940 May 16th I Evropa nakadas e Nacionalno Socijalistikane zakonura thaj e na-phendi kolaboracija le themengiri kadale zakonenca, thaj e rezistencija na sas ni pe lengere sune. Le rasitichno zkonenca save del pe voja pal o namanushikano phiravipe le grupengo savo von gindin ke chi trebal te egzistun jek-ajekhe thaneste le superiorno rasasa, thaj le mudaripaski strategija, le themeski hierarhija das dzanipe, e themeskiri strategija produkuisaras dzanipe savo okupisardas svako kotor le egzistencijako dzi ko maj bazichno elemento savo inkerel o trajo. Numa e rezistencija vazdas pe ande momento kana knonik chi azukerdas, saj jekh defenziva pal kado monstrumo modelo savo trebal te sikavel ke si efektivno thaj efikasno ando mudaripe le manushengo. Racate ando 16 majo 1944 ko Auschwitz-Birkenau koncentracijako kampo/lagero e sasti romani populacija vazdas pe te bronin pengoro trajo. E vakeripena katar e svedokura save train sine ande barake save sas pashe dzi le Romenge phenen jekh paramis, e paramis pal o Pharrajimos thaj peskere viktimura save marde pe vash lengoro drajo dzi ko palutno momento. Mihai-Alexandru Ilioaia – Holocaust survivor"[4]


[1] Sinti and Roma (Gypsies) in Auschwitz

[2] Right to Remember - A Handbook for Education with Young People on the Roma Genocide

[3] Huyssen, Andreas (2011) "International Human Rights and the Politics of Memory: Limits and Challenges," Criticism: Vol. 53: Iss. 4, Article 6

[4] 16 mai: Journée de la résistance rom

Strasbourg 10 May 2021
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