Les textes ci-dessous résument les enjeux identifiés par les experts, les travailleurs de jeunesse et les jeunes eux-mêmes lors des différentes activités du Service de la jeunesse.

Exclusion, discrimination et inégalités chez les jeunes

Résumé établi en avril 2019 par Stefan Manevski sur la base des rapports du projet Tranzit du Conseil de l’Europe, consacré à la transition des jeunes vers l’autonomie.

 

Selon la définition donnée par Amartya Sen, l’exclusion sociale est « un processus complexe et pluridimensionnel. Il englobe le manque ou le refus de ressources, de droits, de biens et de services, et l’impossibilité d’entrer dans les relations et activités normales qui sont à la portée de la majorité des membres de la société, que ce soit sur le plan économique, social, culturel ou politique. Ce processus affecte à la fois la qualité de vie des individus et l’équité et la cohésion de la société dans son ensemble ».

L’exclusion sociale se manifeste par une série de problèmes interdépendants et résulte d’une accumulation de difficultés. C’est un processus dynamique qui risque, au fil du temps, de marquer les personnes sur plusieurs générations. Pour ceux qui faisaient déjà partie de populations exclues avant la crise, les difficultés se sont multipliées, indépendamment des motifs de leur exclusion/discrimination.

On peut définir l’inclusion sociale comme le processus consistant, pour un jeune, à se réaliser au sein de la société et à voir son potentiel et sa contribution reconnus. Pour les jeunes des quartiers défavorisés, ce processus suppose aussi de surmonter des obstacles spécifiques et supplémentaires.

Lors de plusieurs activités du Service de la jeunesse, nous avons demandé aux jeunes participants de dresser la liste de leurs difficultés et des mécanismes d’aide qu’ils utilisaient dans leurs processus de transition vers l’autonomie. La participation active des jeunes à cette transition est une condition indispensable à la réussite des politiques ; cependant, il est important de négocier les tensions entre souplesse (permettre aux jeunes de faire leurs propres choix) et sécurité (mettre en place un contexte dans lequel les jeunes peuvent effectivement faire ces choix, et où des mesures de soutien sont disponibles en cas d’incertitude ou d’échec). Les difficultés et enjeux clés cités par les jeunes sont résumés ci-dessous.

Éducation – Des progrès ont été accomplis dans la lutte contre l’abandon précoce de scolarité ; cependant, certains jeunes estiment que si ce phénomène diminue, c’est parce que les jeunes choisissent de rester scolarisés faute de travail et de perspectives d’emploi. Un fort taux d’abandon précoce de scolarité est généralement associé à un manque de compétences et de qualifications chez les jeunes, ce qui peut entraîner un risque accru de chômage et, par conséquent, de pauvreté et d’exclusion sociale.

Logement – L’âge auquel les jeunes quittent le domicile parental est resté stable pendant la crise financière et après. La moyenne dans l’Union européenne s’établit à 26,3 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes, mais cache de forts taux d’absence de logement ainsi que des disparités, puisqu’en Grèce, en Italie et à Malte, les jeunes ne s’en vont de chez leurs parents que la trentaine bien passée.

Santé – Par rapport aux autres, les jeunes qui ne sont ni étudiants, ni au travail, ni en formation expriment un plus faible niveau de bien-être subjectif. De jeunes Européens signalent ne pas pouvoir consulter un médecin comme ils le souhaiteraient, en raison d’obstacles à leur accès à la santé, alors même que les besoins sont accrus chez les personnes aux plus faibles revenus. Les causes majeures de ce manque d’accès aux soins sont, entre autres : les délais d’obtention d’un rendez-vous, le manque de temps en raison du travail ou des soins aux proches, la distance à parcourir pour se rendre chez le médecin ou à l’hôpital et le coût des soins.

Les compétences enseignées ne correspondent pas aux emplois recherchés – Les jeunes insistent fortement sur cet écart entre offre éducative et demande sur le marché du travail. Une enquête réalisée par McKinsey (2014) auprès des employeurs montre que même les diplômes universitaires n’offrent pas de garantie d’emploi si la spécialisation ne correspond pas aux besoins du marché, et si des aspects importants du savoir-être et de l’éthique professionnelle n’ont pas été enseignés. Ses recherches montrent aussi que les employeurs tendent à moins investir dans la formation des jeunes ; par conséquent, dans les économies développées, les jeunes se retrouvent plus souvent à des postes pour lesquels ils sont surqualifiés. Rester longtemps à l’écart du marché du travail a aussi des effets à long terme sur les perspectives des jeunes, en termes de stabilité de l’emploi comme de rémunérations futures.

Participation – L’absence ou le caractère peu accessible des mécanismes de participation sociale ou politique à travers des organisations civiles et politiques demeure un obstacle de taille. Des études montrent aussi une baisse de confiance envers le système et un niveau accru de désengagement des formes traditionnelles de participation des jeunes.

Projets de la formation de longue durée Enter! : plus qu’un simple entraînement

Texte établi en 2018 par Natalja Gudakovska, formatrice.
La troisième édition de la formation de longue durée Enter! à l’attention des travailleurs de jeunesse était au cœur du projet Enter! en 2017-2018

 

Cette formation à la mise en œuvre de la Recommandation Enter!, conçue comme une formation complémentaire pour les 30 travailleurs de jeunesse participants, reposait sur des projets en partenariat avec les pouvoirs locaux, dans un contexte européen et interculturel grâce à l’implication des Centres européens de la jeunesse.

Pendant la formation, chaque participant a mis sur pied un projet local auprès de jeunes, fondé sur la participation active des jeunes et visant spécifiquement les difficultés qu’ils rencontrent pour exercer leurs droits sociaux. Chaque projet s’efforçait d’être un exemple de mise en œuvre de la Recommandation Enter!.

Les projets offraient une base pratique aux apprentissages, et ont permis à leurs organisateurs d’en savoir plus sur la promotion des droits sociaux des jeunes et sur les meilleurs moyens de jeter des ponts entre certaines politiques spécifiques et le travail de jeunesse. Beaucoup de projets ont été mis en œuvre en coopération avec les pouvoirs locaux, afin d’assurer un plus grand impact sur la population locale. Les résultats des projets peuvent être classés en trois catégories :

  • Impact sur les jeunes et sur leur accès aux droits
  • Impact au niveau des politiques
  • Impact sur le partenariat et la coopération avec différents acteurs.

 

Impact sur les jeunes et sur leur accès aux droits
Les projets ont aidé à développer les connaissances des jeunes, amélioré leur accès à l’éducation et à l’emploi ainsi que leur employabilité et leur mobilité, et contribué à améliorer les conditions de vie des jeunes des quartiers défavorisés. Beaucoup de projets se sont concentrés sur la sensibilisation des jeunes à leurs droits sociaux en général. La plupart n’ont abordé qu’un seul ou quelques droit(s) en particulier.

Par exemple, en Allemagne, le projet a permis à de jeunes réfugiées de suivre des cours d’allemand, d’apprendre à rédiger un CV et d’acquérir des compétences générales pour les aider à mieux s’intégrer dans la société, sortir de la communauté fermée dont elles faisaient partie et améliorer leur employabilité. En Turquie, des cours d’écriture de code et de conception de logiciels, des sessions d’observation au travail et des stages rémunérés ont permis à de jeunes diplômés de trouver un emploi. En Albanie, une « semaine des carrières » et des cours consacrés à la rédaction d’un CV et d’une lettre de motivation, à la communication et aux entretiens d’embauche ont aidé les participants à se préparer à leur première expérience professionnelle et à se sentir prêts à entrer sur le marché du travail.

« Nous avons cherché à renforcer l’indépendance économique des jeunes femmes ; elles ont maintenant les bases nécessaires pour commencer à gagner leur vie. Certaines ont même déjà commencé », dit un participant d’Arménie dans son rapport.

En Hongrie, le projet s’est centré sur l’amélioration de l’accès à l’éducation, à la formation et à l’emploi, et sur la réintégration dans le système d’éducation des jeunes l’ayant quitté prématurément, à l’aide d’un mentorat personnel, d’orientations, de sessions en groupe et de consultations. Les jeunes ont ainsi vu s’élargir leurs chances sur le marché du travail ; ils ont amélioré leur employabilité et leurs perspectives d’emploi.

Le projet macédonien s’est attaché à améliorer l’accès à l’éducation en offrant des possibilités de mobilité et d’éducation non formelle à de jeunes ruraux, en particulier les filles de familles traditionnelles qui n’ont accès ni aux informations, ni aux moyens de transport. Les premières activités ont démarré. Les jeunes filles sont entrées dans un processus de développement personnel, et se préparent à faire connaître leurs besoins aux décideurs à une étape ultérieure.

En Espagne, au Portugal et en France, les jeunes ont découvert de nouvelles possibilités éducatives, comme des projets sociaux où des mobilités différentes (comme Erasmus+) et sont devenus plus actifs dans la vie sociale. « Les jeunes connaissent mieux leurs droits sociaux » compte parmi les résultats mentionnés dans au moins un tiers des projets.

À Malte et en Géorgie, les projets ont créé les bases nécessaires pour ouvrir aux jeunes des possibilités de logement social. À Malte, un hébergement temporaire a été offert à trois jeunes sans domicile, dans le but de les aider à devenir totalement indépendants. En Géorgie, les jeunes peuvent désormais déposer une demande de logement social dans le cadre de programmes municipaux de logement social à l’attention des jeunes quittant la tutelle de l’État à leurs 18 ans. Par ailleurs, les projets ont favorisé la participation active des jeunes, leur ont offert des possibilités de se faire entendre des pouvoirs locaux et ont renforcé leur sens des responsabilités envers la communauté locale. Pour beaucoup de jeunes bénéficiaires de ce projet, c’était la première fois que leurs opinions étaient respectées et leurs besoins pris en compte. L’expérience du projet les a fait sortir de leur situation et de leur quotidien et leur a permis d’être entendus, soutenus et d’avoir une occasion de plaider pour les changements auxquels ils aspirent.

En Ukraine, de jeunes villageois, avec la coopération et le soutien du chef du village, ont mis en place une salle des jeunes qui sert aujourd’hui de lieu de réunion, d’éducation et d’organisation d’activités proposées et menées par les jeunes eux-mêmes.

En Roumanie, une campagne de sensibilisation sur Facebook a touché plus de 150 personnes, qui l’ont likée et se sont renseignées sur l’accessibilité dans la ville de Constanta, les normes en droit roumain et l’accessibilité de l’environnement. Ces informations ont éveillé la curiosité des jeunes sur la situation dans leur ville.

La participation aux projets Enter! a renforcé l’estime de soi des jeunes, les a motivés à surmonter leurs préoccupations quant à leur avenir et a accru leur participation à des formations et à des programmes éducatifs. En Turquie, le projet a ouvert de nouvelles perspectives aux jeunes, dont des stages, des emplois ou l’obtention de bourses. Le projet consacré à l’éducation aux droits sociaux et au problème du chômage des jeunes à Vardashen, dans le district d’Erevan en Arménie, a offert à de jeunes femmes une éducation aux droits sociaux, des formations professionnelles avec les outils et équipements nécessaires, et les a mises en confiance pour entamer une activité en indépendantes. Ce projet visait à renforcer l’indépendance économique de ces jeunes femmes, qui ont vécu différents types d’injustice sociale, de violences, de discrimination, etc.

 

Impact au niveau des politiques

L’un des critères des projets développés dans le cadre de la formation de longue durée Enter! était de reposer sur la Recommandation Enter! et d’avoir un impact sur l’élaboration des politiques locales. La Recommandation, lancée lors de la première édition de la formation de longue durée Enter! et adoptée lors de la deuxième édition, devait représenter pour cette troisième formation un instrument aidant les participants à toucher les pouvoirs locaux et régionaux et à influencer les politiques en matière d’accès des jeunes aux droits sociaux. Tous les participants avaient l’intention d’atteindre ce niveau ; cependant, beaucoup se sont heurtés à des difficultés, soit parce que le degré de coopération avec les pouvoirs locaux et régionaux était trop faible, soit parce que ces derniers n’étaient pas prêts à entamer un dialogue sur l’évolution des politiques. On relève toutefois quelques exemples de réussites et de bonnes pratiques, qui peuvent être considérés comme de bons exemples de mise en œuvre de la Recommandation Enter!.

La Géorgie mérite d’être citée ici, puisque le projet a contribué à l’adoption de mesures municipales en matière de logement social. Après la traduction de la Recommandation Enter! en géorgien et sa reconnaissance par le ministère en charge des questions de jeunesse, l’équipe du projet jouissait d’une forte crédibilité. Elle a constitué un groupe de travail qui a débattu de la mise en œuvre de la Recommandation au niveau local et de son intégration dans la stratégie de jeunesse de la commune concernée. Le groupe a fait le point sur les services, mesures et approches déjà en place au sein de la commune, et identifié les lacunes à combler au moyen des mesures proposées par la Recommandation. Auparavant, la commune avait intégré les jeunes quittant la tutelle de l’État au service de logement social récemment mis en place. Cette décision a été prise après la présentation de la Recommandation à la commune.

Autre exemple à mentionner : la Hongrie, où grâce au projet, la commune concernée a développé un programme fondé sur la mise en réseau et la coopération entre différents acteurs, visant à aider les jeunes qui risquent de quitter ou ont déjà quitté précocement le système scolaire. Le projet a aidé à officialiser sur le long terme une coopération durable entre différents services (affaires sociales, emploi, éducation, etc.) avec l’intention de changer la situation y compris sur le plan juridique.

 

Impact sur le partenariat et la coopération avec différents acteurs
Certains projets s’étaient fixés des objectifs très ambitieux en matière de coopération avec les pouvoirs locaux et régionaux. Cependant, les résultats ne deviendront mesurables qu’une fois ces projets achevés. Les principales réalisations soulignées par les participants dans le rapport sont les suivantes :

  • un meilleur contact entre les pouvoirs locaux et les jeunes, de meilleures relations et une communication facilitée, en raison des relations personnelles nouées avec les décideurs au cours du projet
  • les réunions et formations organisées et proposées par les participants au cours du projet ont donné aux pouvoirs locaux et régionaux la possibilité d’améliorer leurs compétences en matière d’accès des jeunes aux droits sociaux (Moldova, Géorgie, etc.)
  • les jeunes ont gagné en crédibilité, et le dialogue entre eux et les décideurs s’est amélioré (par exemple en Macédoine du Nord, Espagne, Fédération de Russie, etc.)
  • la coopération avec différentes entités municipales s’est développée (par exemple en Arménie, avec les commissions des tutelles de la commune de Lori)
  • les pouvoirs locaux connaissent désormais la Recommandation (par exemple en Arménie, Macédoine du Nord, Espagne, Fédération de Russie, Moldova, etc.), grâce aux explications offertes par les participants à la formation de longue durée Enter!.
  • les autorités ont considéré les projets comme des exemples de bonnes pratiques, ont publié des rapports et se sont engagées à favoriser la diffusion des résultats (par exemple en Turquie)
  • un soutien au niveau local, mais aussi régional a permis de développer la coopération (par exemple, le projet Enter! a bénéficié d’un financement républicain stable en Fédération de Russie ; le projet sur l’inclusion sociale au Kosovo* est mis en œuvre avec un financement municipal, etc.)
  • les représentants d’ONG locales travaillant avec les personnes handicapées et/ou dont le personnel rencontrait des difficultés ont livré leur point de vue sur les questions d’accessibilité devant des représentants du maire, du conseil municipal et de la préfecture (par exemple en Roumanie)
     

Afin d’atteindre leurs objectifs, certains projets ont multiplié les coopérations. En Hongrie, le problème des abandons précoces de scolarité a été traité à travers une approche transversale. Un réseau a été mis en place, associant différents acteurs s’engageant à coopérer à long terme. Les débats et réunions organisés ont renforcé la volonté de chacun de coopérer pour améliorer l’accès aux droits sociaux, en unissant le potentiel de tous les acteurs concernés.

Certains participants mentionnent des partenariats créés dans le cadre de programmes de mobilité. Un groupe de participants a développé un projet Erasmus+, créant une synergie d’intérêts et d’objectifs en vue d’aider les jeunes à exercer leurs droits sociaux. Un partenariat stratégique a été mis en place pour étudier différents modèles de mentorat et développer un nouveau programme de mentorat, ciblant un groupe de jeunes défavorisés. Certains projets se sont centrés sur l’orientation professionnelle, en associant des étudiants d’universités et d’autres établissements. Cela a supposé, et développé, une intense coopération avec les représentants du secteur éducatif.

 

Résultats des projets Enter!

Comme le montrent clairement les rapports des participants, la majorité des projets comportait une forte composante informative et/ou éducative, sur les droits sociaux en général ou sur un ou plusieurs droit(s). De nombreuses manifestations informatives ou pédagogiques ont été organisées dans le cadre des projets. Parmi les résultats, les participants mentionnent une meilleure sensibilisation des jeunes et des pouvoirs locaux aux droits de l’homme, aux droits sociaux et à l’exercice de ces droits, à la Recommandation Enter!, à la Charte européenne des droits sociaux et à la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que des connaissances relatives au Conseil de l’Europe, aux possibilités offertes par le Service de la jeunesse et à l’aide disponible pour les parties prenantes à tous les niveaux.

Certains rapports signalent que les rencontres régulières entre les partenaires ont aidé à susciter un dialogue entre les jeunes et les pouvoirs locaux et que dans le cadre de ce dialogue, les jeunes ont été considérés comme des acteurs de confiance et dignes d’attention, légitimes pour parler de leurs besoins et proposer des solutions. Autre résultat important mis en avant, les pouvoirs locaux et régionaux connaissent mieux les besoins des jeunes de milieux défavorisés. Dans quelques cas, les projets ont abouti à des mesures ou à des solutions structurelles visant à améliorer la situation des jeunes, comme l’élaboration d’une politique sociale axée sur les jeunes ou la mise en place d’un solide réseau intersectoriel entre institutions et organisations offrant des services aux jeunes (sociaux, éducatifs, juridiques, de logement, etc.). En général, le dialogue et la coopération avec les pouvoirs locaux et régionaux sont mentionnés comme un résultat notable.

Les partenariats avec des ONG, des établissements scolaires et des organisations de volontaires sont évoqués parmi les résultats pour plusieurs projets. Ils ont aidé soit à offrir aux jeunes des activités locales, soit à leur proposer une expérience de mobilité internationale. Certains projets ont abouti à la mise en place d’un organe consultatif et d’un réseau de coopération intersectorielle. Plusieurs mentionnent parmi les résultats la participation des jeunes à des projets de mobilité internationaux, individuels ou collectifs, dans le cadre du programme Erasmus+. Un solide partenariat s’est noué entre les organisations des participants ; des projets ont été développés et ont fait l’objet d’une demande de financement dans le cadre du programme Erasmus+. On trouve aussi quelques mentions d’une meilleure connaissance des programmes de mobilité chez les travailleurs de jeunesse et les représentants municipaux.

Certains projets se sont centrés sur le développement des compétences professionnelles et informelles, qui a amélioré l’employabilité des jeunes. De nombreux jeunes ont développé leurs compétences en coiffure ou en manucure, amélioré leurs compétences linguistiques, appris à rédiger un CV et à se préparer à un entretien, créé leur propre petite entreprise ou commencé à travailler en indépendants, démarré un programme de coaching ou bénéficié d’une orientation professionnelle. Parmi les résultats, les participants mentionnent aussi une expérience en éducation non formelle et le renforcement de leurs propres compétences dans différents domaines : soutien par les pairs, questions interculturelles, campagnes, plaidoyer, processus décisionnel, leadership, participation des jeunes, aptitude à débattre, réflexion conceptuelle et animation.

Quelques projets ont contribué à améliorer les infrastructures destinées aux activités de jeunesse et rendu une ville ou un village plus accessible aux jeunes : les jeunes ont créé un nouvel espace d’activités avec le soutien des pouvoirs locaux dans un village d’Ukraine, et en Allemagne, des jeunes femmes issues de l’immigration ont pu accéder à des conditions d’études adaptées – une salle de cours dûment équipée.

De nombreux participants mettent en avant les fonds supplémentaires obtenus pour financer les activités de leurs organisations. Cela a permis aux organisations de diversifier leurs activités et de mettre en œuvre le projet prévu dans le cadre Enter!. Pour certaines organisations, ces financements supplémentaires devraient être pérennes : leurs activités continueront d’être financées après la fin du projet Enter!.

L’aide méthodologique fournie par le Conseil de l’Europe est mise en avant. Les projets ont amené les organisations à découvrir, et à commencer à utiliser, différents supports pédagogiques tels que Repères - Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes, À prendre au sérieux (le Guide de la Recommandation CM/Rec(2015)3 sur l’accès des jeunes des quartiers défavorisés aux droits sociaux), Miroirs, etc.

Parmi les autres résultats importants mentionnés dans les rapports, citons aussi (liste non exhaustive) : l’amélioration et le renforcement de la coopération au sein de l’équipe du projet, la création de supports d’information à l’attention des jeunes, un intérêt accru de la communauté locale pour les activités de l’organisation ou encore une attention portée aux différents groupes de jeunes défavorisés.

*Toute référence au Kosovo dans ce texte, qu’il s’agisse de son territoire, de ses institutions ou de sa population, doit être entendue dans le plein respect de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, sans préjuger du statut du Kosovo.