Bordant la Mer Noire, au sud-est de la Bulgarie, à la frontière avec la Turquie, la région de Strandja se distingue par la richesse de son patrimoine naturel et culturel et la préservation au sein de la population locale de ses multiples us et coutumes, compétences et savoir-faire.

Des monuments culturels datant de toutes les époques témoignent de l’importance stratégique de la région dans le passé en tant que carrefour de la péninsule balkanique. L’abondance de ses ressources naturelles, comme l’impressionnant complexe forestier de feuillus, et la richesse de sa biodiversité en font la zone protégée probablement la plus vaste de toute la Bulgarie relevant de la compétence du Parc naturel de Strandja, principal acteur de l’aménagement et du développement du territoire en question. Aux côtés du Parc, des organisations non gouvernementales, telles que la Fondation bulgare pour la biodiversité et l’Association bulgare de tourisme régional jouent un rôle majeur dans le développement du territoire de Strandja, connu pour être, en termes économiques et sociaux, la région la plus pauvre et la moins développée du pays. Elles œuvrent essentiellement à la mise en place d’une infrastructure touristique dans une région dont l’industrie manufacturière est très marquée par l’agriculture traditionnelle.

Face aux difficultés auxquelles elle se heurte dans la recherche d’emploi, la création d’entreprises et la recherche de débouchés pour ses produits et services, face à l’absence d’incitations favorisant les initiatives, la population locale se décourage et s’en va, à Sofia, la capitale, ou à l’étranger. Les stratégies et plans de développement territorial élaborés aux niveaux national, régional et local restent sectoriels ; ils se bornent à indiquer brièvement les possibilités de développement touristique qu’offre le patrimoine naturel et culturel, mais l’application des mesures préconisées à la région de Strandja serait toutefois malaisée. Le manque de dialogue et de coopération entre les différents acteurs, les pouvoirs publics à tous les niveaux, les ONG, les entreprises et le secteur public constitue un obstacle à une approche commune du développement du territoire.

Le Projet Pilote de Développement Local (LDPP) de la région de Strandja se proposait de remédier à cette absence de dialogue et de coopération entre les différentes parties prenantes. Les trois municipalités concernées (Malko Tarnovo, Srédéts et Tsarévo) s’étaient entendues sur les objectifs généraux à développer, lesquels avaient reçu le soutien des instances nationales mobilisées par le Ministère de la Culture. Après la mise en place des structures d’encadrement, les acteurs locaux avaient constitué des groupes de travail afin d’examiner, d’analyser et d’échanger leurs points de vue pour définir une vision commune des caractéristiques et problèmes du territoire pilote. L’organisation de conférences et de séminaires visait à faire connaître le patrimoine culturel immatériel, à savoir le folklore du territoire pilote. Pour ses initiatives et ses activités, l’équipe du LDPP avait obtenu le soutien et la coopération de professionnels des universités, ONG et antennes régionales des ministères. Diverses actions avaient certes permis de mobiliser la population locale, sans toutefois la dynamiser suffisamment pour que se fût amorcé un véritable exercice de démocratie participative ascendante. Des changements politiques locaux ont entraîné l’interruption du LDPP et l’absence de résultats concrets a finalement démotivé les instances nationales. Le projet a été abandonné en 2012.

Quelques chiffres
  • Région pilote : Strandja
  • Superficie : 2450 km2
  • Population : 31000