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Retour Artisme bleu : méthodologie de pédagogie muséale pour les enfants présentant des troubles du spectre de l’autisme

Photo credit: Amra Mahmutović©Taktilna kutija

Photo credit: Amra Mahmutović©Taktilna kutija

Localisation de l’initiative :

 Sarajevo (BOSNIE-HERZEGOVINE)


Initiateur

Fondation


Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :

S2 – Rendre le patrimoine plus accessible


Période de mise en œuvre de l’initiative :

Date de début : 1er octobre 2018 / Date de fin : 22 avril 2019


Motivation / Méthodologie

La réflexion sur la responsabilité sociale des musées d’art, que nous avons engagée au sein de la Galerie nationale de Bosnie-Herzégovine, trouve son origine dans nos sept années de pratique éducative systématique destinée à des enfants et des jeunes ayant un développement normal. Au cours de cette période, nous avons mis au point trois types de programmes pour des enfants de différentes classes d’âge : « Notre histoire », programme familial d’éducation muséale à l’intention des enfants d’âge préscolaire et de leurs parents, qui s’appuie sur les récits que les œuvres d’art inspirent aux participants ; « Salle de classe alternative », programme d’éducation muséale destiné aux élèves du primaire et du secondaire, qui se fonde sur les stratégies de pensée visuelle et l’exposition « Programme scolaire » programme d’éducation muséale destiné aux enfants, qui s’articule autour de conférences. Nous avons décidé d’expérimenter différentes approches et méthodologies en matière d’éducation muséale, pour répondre aux besoins spécifiques des enfants atteints de troubles du développement sur les plans social, émotionnel et cognitif et en matière de communication. Nous étions conscients du fait que la plupart des écoles de Bosnie-Herzégovine n’assurent pas l’intégration de ces enfants de la bonne manière et que les ONG ne disposent pas de ressources professionnelles et financières suffisantes pour travailler sur le potentiel social et éducatif de ces enfants. Le placement dans des établissements d’éducation spécialisée constitue toujours une forme de discrimination et de séparation du reste de la société. Grâce à notre longue expérience dans l’utilisation de notre collection d’œuvres d’art comme d’une ressource éducative pour développer l’esprit critique et les compétences verbales et visuelles ainsi que pour mener des activités d’apprentissage actif et d’apprentissage par la découverte, nous avons réalisé que cette collection a un potentiel considérable pour nous aider à mieux comprendre le monde qui nous entoure ainsi que nos émotions et celles des autres. À la suite de cette prise de conscience et compte tenu des enseignements de la pédagogie spécialisée, selon lesquels les enfants atteints de troubles du développement (en particulier les enfants présentant des troubles du spectre de l’autisme) peuvent avoir une meilleure appréhension cognitive des concepts par l’intermédiaire de supports visuels, nous avons décidé de mettre en œuvre un programme éducatif muséal de sensibilisation destiné aux enfants présentant des troubles du spectre de l’autisme, symboliquement intitulé « Artisme bleu ». Dans le respect des principes applicables à un programme de sensibilisation mené au niveau d’un musée, nous avons collaboré avec les acteurs des initiatives locales : l’ONG « Donnez-nous une chance », établie à Sarajevo, qui prend en charge les personnes appartenant à ce groupe socialement vulnérable, l’établissement primaire d’éducation spécialisée Mjedenica, qui se trouve à Sarajevo, et le département de pédagogie de la faculté de philosophie de l’université de Sarajevo.

Nous avons appliqué un critère d’âge pour sélectionner les participants au projet : il s’agissait d’enfants âgés de 10 à 14 ans, parce que nous supposions qu’ils auraient des compétences de communication plus développées et un intérêt pour les arts visuels et les activités créatives. L’école et l’ONG ont choisi six participants : trois d’entre eux étaient issus de classes inclusives du système scolaire ordinaire et les trois autres du système spécialisé, car nous souhaitions comparer la perception des arts visuels entre ces deux groupes. Notre but était principalement d’inciter les enfants et les adultes atteints de troubles du développement à devenir des visiteurs réguliers des musées d’art, et nous avions pour ce faire des objectifs spécifiques : identifier les obstacles cognitifs à leur appréhension des arts visuels, travailler sur le développement de leurs compétences sociales dans le contexte particulier d’un musée et développer leurs aptitudes cognitives et en matière de communication. Tout d’abord, nous avons organisé des rencontres avec les participants pendant une période de deux mois, pour leur permettre de faire connaissance avec l’éducatrice qui les prenait en charge et, en parallèle, pour donner à l’éducatrice la possibilité de répondre aux besoins particuliers de chacun d’entre eux. Nous avons ensuite élaboré un document PDF intitulé « Histoire sociale », qui contenait des photographies de l’intérieur du musée et de tous les éléments qu’ils allaient découvrir au cours de leur visite, en leur décrivant des activités détaillées à la première personne. Cette méthode devait permettre aux participants de se déplacer dans un nouvel environnement en toute sécurité. Le programme a duré 6 mois. Chaque samedi, nous réunissions les participants en petits groupes dans le cadre de différentes expositions, qui portaient sur différents thèmes et qui s’appuyaient sur différents supports artistiques. La plupart de ces expositions présentaient des œuvres provenant de notre collection : exposition permanente « Intimités de l’espace » (sur les débuts de l’art moderne en Bosnie-Herzégovine), sculptures figuratives en bois ou en métal, imprimés originaux réalisés pour les XIVe Jeux olympiques de Sarajevo, « Collection Mirko Komosar », etc. Certaines autres étaient accueillies temporairement par le musée : aquarelles et sculptures de Jagoda Bujić, sculptures en bois de Josip Mijić, etc.

La méthodologie et la structure adoptées pour les activités ont été adaptées aux difficultés particulières rencontrées par chaque personne présentant des troubles du spectre de l’autisme : la structure devait être rigide, pour garantir à tous les participants un sentiment de sécurité et de prévisibilité. C’est pourquoi le cadre des activités est resté le même, mais que les thèmes, les expositions et les ressources artistiques changeaient d’une semaine à l’autre. Les transitions entre les activités devaient se faire en douceur et être explicitement annoncées aux participants. À leur arrivée au musée, nous commencions par des exercices de respiration en mouvement : l’éducatrice commençait à circuler dans l’espace d’exposition, en invitant les participants à la suivre ; elle levait les mains au-dessus de sa tête en inspirant très fort et les abaissait en expirant. Cette activité, d’une durée de cinq minutes, avait pour but de dissiper toute anxiété chez les participants et de les préparer aux activités cognitives qui allaient suivre, en réduisant en outre leur besoin de bouger de façon excessive pendant ces activités. Par ailleurs, le fait de commencer et de terminer chaque atelier par ces exercices a instauré un rituel associé aux activités muséales, qui constituait un cadre procurant un sentiment de prévisibilité et de sécurité aux participants. La première activité cognitive consistait à leur faire suivre une visite guidée en leur présentant certaines œuvres en rapport avec le thème choisi (corps humain, paysage, nature morte, idée de liberté, formes géométriques, etc.). Les modes de communication avec les participants étaient bien sûr adaptés aux besoins de chacun d’entre eux. La discussion sur les œuvres d’art a été menée selon les principes énoncés dans les stratégies de pensée visuelle en posant les questions suivantes : Que voyez-vous sur ce tableau ? Qu’est-ce qui est dessiné sur ce tableau ? En fonction du thème abordé, ces visites étaient parfois suivies d’exercices tactiles, par exemple sur des fruits et des légumes lorsque nous nous sommes intéressés au genre de la nature morte. Parmi les ressources didactiques utilisées, une boîte tactile spéciale a été fabriquée par l’éducatrice. Sur une vieille caisse en bois utilisée pour stocker les œuvres du musée, nous avons disposé différents types de matières : laine, boutons, coton, éponge, plumes, miroirs… Les participants devaient toucher ces différentes surfaces et décrire verbalement la sensation sous leurs doigts. Divers exercices tactiles ont été créés pour stimuler d’autres sens que la vue et pour améliorer les aptitudes sensorimotrices des participants.

Les discussions et les visites étaient parfois complétées par l’utilisation de cartes de type « cherche et trouve » sur lesquelles nous avions reproduit certains motifs distinctifs provenant des œuvres d’art exposées, pour accroître la concentration des participants. Ceux qui étaient actifs pendant les discussions étaient récompensés par des autocollants. Ils pouvaient ensuite échanger cette marque d’encouragement contre un rafraîchissement pendant les pauses, qui avaient lieu toutes les 15 minutes. Après les discussions, les participants passaient à une séance de travaux créatifs : dessin au fusain du corps humain, dessin au pastel sec de natures mortes sur modèle réel, peinture de paysages à l’huile sur toile, association de techniques à base de sable, de colle et de pigments, collage, papier découpé chinois, modelage d’argile figuratif, peinture sur des cubes de bois, etc.

À l’issue de la séance d’activités créatives, les participants faisaient une auto-évaluation de leur état émotionnel après l’atelier et l’éducatrice concluait la séance par des exercices de respiration en mouvement. À la fin du programme, l’éducatrice (historienne de l’art de profession) a rassemblé toutes les œuvres d’art créées au cours de ces six mois, les a sélectionnées et les a présentées dans le cadre d’une exposition d’« Artisme bleu ». Les œuvres des participants étaient accompagnées de photos et de vidéos des activités du programme, afin de montrer le travail muséologique et pédagogique qui a été accompli. L’Artisme bleu a été conçu comme une alternative annuelle au programme d’éducation muséale destiné aux enfants atteints de troubles du développement, et nous espérons trouver le financement nécessaire pour poursuivre cette initiative à l’avenir. Volet numérique de cette méthodologie, l’application pour tablette Android « ARTsee » a été développée fin 2019. Imaginée comme un outil numérique proposant des interprétations alternatives des œuvres d’art du musée, elle offre des supports visuels, audio et textuels destinés aux enfants, aux jeunes et aux personnes ayant des aptitudes cognitives différentes.


Obstacles

Il était très important d’établir de solides relations de confiance entre les personnes participant au projet et les parents ou les personnes ayant la charge des participants, afin d’obtenir toutes les informations nécessaires concernant les besoins et les comportements particuliers des enfants. Pour ce faire, nous avons distribué aux parents et aux personnes ayant la charge des participants des questionnaires concernant les aptitudes sociales et en matière de communication des enfants et leur capacité à traiter les informations visuelles. À la fin de chaque atelier, nous avons également distribué des questionnaires sur le comportement des enfants à la maison. De cette manière, nous étions en mesure de contrôler si l’intérêt des participants pour le musée augmentait lorsqu’ils étaient chez eux. L’un des obstacles que nous avons rencontrés pendant la mise en œuvre du programme concernait la dernière activité organisée pendant les ateliers : l’auto-évaluation, par les participants, de leur état émotionnel. Pour cette activité, nous avons établi une échelle d’évaluation verticale, sur laquelle nous avons placé des mots pour représenter l’état émotionnel, tels que « triste », « satisfait » et « heureux », et nous les avons associés à une couleur : bleu pour triste, vert pour satisfait et jaune pour heureux. De l’autre côté de l’échelle d’évaluation, nous avons posé du ruban adhésif pour y placer des émoticônes qui devaient représenter chaque participant. Nous avons demandé aux participants de coller l’une des émoticônes sur l’échelle entre triste et heureux, selon leur état émotionnel après les activités que nous avions menées. Au cours de ce processus, nous avons pris conscience de l’impossibilité, pour les personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme, de comprendre leurs propres émotions et les émotions des autres. Nous avons décidé de retirer cette échelle et de leur proposer uniquement des émoticônes « triste » ou « heureux ». En restreignant le choix à seulement deux émotions très précises, nous avons facilité la tâche aux participants.

Changement / Impact

Deux assistants étudiants (en pédagogie et en psyshologie) ont observé le déroulement de chacun des ateliers afin de relever les progrès réalisés par chaque participant dans les catégories des compétences cognitives et en matière de communication et de socialisation, de la satisfaction émotionnelle et de la fréquence des stéréotypies. Une fois le programme conduit à son terme, une synthèse des résultats de ce travail d’observation a été réalisée. Il en ressort que la plupart des participants ont fait des progrès dans leurs interactions sociales et dans leur communication avec les autres participants et avec les organisateurs du projet. Ils ont en outre manifesté une attitude positive envers l’institution muséale et ont fait preuve d’une grande assurance pendant la mise en œuvre du projet, et en particulier lors de l’inauguration de l’exposition. Le principal résultat du programme a été l’exposition « Artisme bleu », qui s’est tenue à la Galerie nationale de Bosnie-Herzégovine du 22 mars au 14 avril 2019 et qui a attiré l’attention des professionnels du musée, du grand public, des artistes et des universitaires. Pendant la mise en place de l’exposition, de nombreux élèves des établissements ordinaires ont participé aux ateliers et ont ainsi pu découvrir, par l’intermédiaire de ces œuvres, la façon particulière de percevoir le monde de leurs pairs avec autisme. L’exposition devait être présentée à Mostar le 2 avril 2020, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, et se tenir jusqu’à la fin mai (à la mi-mai, l’ICOM célèbre la Journée internationale des musées, dont le thème cette année était l’inclusion). Compte tenu de la situation récente, avec la pandémie de covid-19, ces activités ont été reportées. Outre l’intégration des participants dans les programmes d’éducation muséale ordinaires du musée (Salle de classe alternative et Programme scolaire) après la conclusion du programme Artisme bleu, nous avons employé à titre bénévole une adolescente atteinte du syndrome d’Asperger en tant qu’assistante des éducateurs du musée.

Elle fréquente le lycée des arts appliqués de Sarajevo, ce qui la rend compétente pour participer à différents types d’activités créatives et artistiques avec des enfants de tous âges ayant un développement normal. Hormis le fait que l’aide qu’elle fournit aux éducateurs du musée sur le plan technique dans le cadre des ateliers lui donne le sentiment d’apporter plus de valeur à la société dans laquelle elle vit, les interactions et la communication qu’elle entretient avec des enfants plus jeunes et avec ses pairs l’aident à prendre confiance en elle et à développer ses aptitudes en matière de socialisation et de communication. Le principal but visé par ce projet a donc été atteint : les enfants et les jeunes ayant des troubles du développement participent pleinement aux visites guidées de nos expositions et à nos ateliers créatifs. Nous essayons d’organiser autant d’activités que possible à l’intention des enfants qui fréquentent des classes inclusives dans le système scolaire ordinaire et à ceux qui sont inscrits dans des établissements spécialisés. Ces activités sont désormais menées de façon régulière dans le cadre du programme d’éducation muséale de la Galerie nationale de Bosnie-Herzégovine pour les personnes ayant des aptitudes cognitives différentes : Artisme bleu. Nous n’enregistrons pourtant pas de visites spontanées d’enfants, de jeunes et d’adultes issus de ce groupe socialement sensible, mais nous tâchons de surmonter cet obstacle en lançant une initiative en ligne qui donnera suffisamment d’informations aux parents et aux personnes ayant la charge de ces visiteurs éventuels, sur le modèle des initiatives sur l’histoire sociale en ligne sur la Galerie, les œuvres du musée numérisées et les interprétations alternatives.


Enseignements tirés

Notre programme pilote nous a appris que la collaboration avec les acteurs des initiatives locales est l’élément le plus important dans la mise en œuvre d’activités à l’intention d’un groupe social donné. Il est ainsi primordial d’appliquer toutes les mesures recommandées dans le cadre d’un programme de sensibilisation : trouver des partenaires au sein des domaines professionnels liés au sujet abordé ou au groupe particulier que l’on souhaite inclure. La première qualité d’un musée contemporain consiste à être réceptif aux besoins de la société, qui sont en constante évolution. Le musée doit être capable d’écouter et d’observer avec toute son attention les changements de la société, pour ensuite y apporter une réponse immédiate et satisfaisante qui sera précieuse pour un groupe social en particulier ou pour la société dans son ensemble.

Si l’on fait le bilan du projet, on peut en tirer de nombreux enseignements. Nous avons par exemple déterminé que la perception des œuvres d’art visuelles repose fortement sur les symboles chez les enfants présentant des troubles du spectre de l’autisme. Ils appréhendent mieux les concepts cognitifs avec des pictogrammes ou des peintures exposant un récit, si on les associe à une bonne histoire simplifiée, qu’avec des mots seulement. Nous avons donc décidé de créer une version numérique de la méthodologie du projet Artisme bleu : l’application pour tablette Android ARTsee.

ARTsee a été entièrement codée et développée avec l’aide financière du Goethe Institut de Bosnie-Herzégovine et constitue un outil numérique efficace pour proposer des interprétations alternatives des œuvres du musée à des enfants et des jeunes atteints de troubles du développement.

L’application permet de scanner un code QR affiché à côté de certaines œuvres de l’exposition et offre à l’utilisateur trois types d’interprétations alternatives : visuelle, audio ou textuelle. Ces options sont signalées par des symboles : un œil, une oreille ou les trois lettres « ABC ».

La partie visuelle de l’interprétation se fonde sur le contexte formel, émotionnel ou narratif de l’œuvre et est présentée sous la forme d’une animation. L’interprétation audio s’associe au contenu visuel de l’œuvre originale et l’interprétation textuelle décrit la peinture à trois niveaux cognitifs différents, parce que nous pensions atteindre un cercle d’utilisateurs plus large au sein de notre groupe cible en proposant plusieurs niveaux d’interprétation.

ARTsee doit encore être testée dans le contexte réel d’un musée lorsque la pandémie sera terminée. Nous avons mis en place trois groupes de participants témoins qui utiliseront l’application dans le cadre de l’exposition permanente « Intimités de l’espace ». En observant leur comportement, nous pourrons suivre l’évolution de leurs compétences cognitives et en matière de communication et de socialisation.

Ressources en ligne


Coordonnées

Interlocuteur : Aida Šarac
Organisation : Galerie nationale de Bosnie-Herzégovine
Courriel : [email protected]
Tél. : +38762824104
Site web : www.ugbih.ba


Source de financement

Financement public, 2 500 EUR

FILTRE PAR
Composantes
1. LA COMPOSANTE « SOCIALE » (S)
S1
S10
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
2. COMPOSANTE « DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET ÉCONOMIQUE » (D)
D1
D10
D11
D2
D3
D4
D5
D6
D7
D8
D9
3. COMPOSANTE « CONNAISSANCE ET ÉDUCATION » (K)
K1
K10
K11
K2
K3
K4
K5
K6
K7
K8
K9
Pays et organisations internationales
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