Retour Saint-Marin rappelle son processus de adhésion au Centre Nord-Sud

Saint-Marin rappelle son processus de adhésion au Centre Nord-Sud

En 1990 la République de Saint-Marin a hérité la Présidence du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe du Portugal. À cette occasion historique, mon Gouvernement a décidé d'adhérer à l'initiative portugaise de fonder le Centre Nord – Sud, en croyant dans l'opportunité de s'engager politiquement dans le cadre de l'interdépendance et de la solidarité mondiales. Le moment en Europe était particulier, dans un contexte marqué par les conséquences de la chute du mur de Berlin : en 1990 la Hongrie allait devenir, sous présidence saint-marinaise, le premier « Pays de l'Est » à rejoindre le Conseil de l'Europe, en donnant vie à ce processus d'élargissement qui a été admirablement geré par Madame Catherine Lalumière, Secrétaire générale de l'époque. Le Centre Nord – Sud nous rappelait la dimension universelle de nos valeurs fondamentales, dans un monde qui allait changer rapidement suite à la fin de la guerre froide.
 
L'ouverture du Centre à la participation non seulement des institutions politiques, mais aussi de la société civile, est encore aujourd’hui un autre aspect positif. J'ai toujours aimé ce système de gestion qui se base sur une structure quadripartite qui comprends gouvernements, parlements, collectivités territoriales et ONG : un choix heureux, ouvert et démocratique qui donne ses fruits.

Le Centre, il faut le souligner, mène des actions qui vont dans la bonne direction. Le Forum de Lisbonne, par exemple, réunit des personnalités engagées dans la défense et dans la promotion des droits de l'homme, de la démocratie, du dialogue interculturel, de l'éducation et de l'amélioration de la condition des jeunes. Un autre exemple de l'importance de l'action du Centre est le Prix Nord – Sud, organisé chaque année de manière ouverte, avec la participation du public. Depuis plus de vingt ans ce Prix reconnaît les mérites de ceux qui, au Sud et au Nord, ont lutté pour nos valeurs, parfois dans des conditions très difficiles. Il suffit de penser aux dernières femmes à qui on a décelé le Prix : le maire de Lampedusa, île confronté au drame humain de l'immigration, et une parlementaire tunisienne engagée dans la lutte pour l'affirmation de la démocratie et des droits de la femme dans son Pays. Parmi les vainqueurs du Prix Nord – Sud on trouve des personnes qui ont beaucoup donné à l'Europe d'aujourd'hui, comme Emma Bonino, Simone Veil, Mario Soares, Jorge Sampaio et d'autres.

Personnellement, j'ai eu la chance de suivre la vie du Centre depuis 1991, donc peu de temps après sa naissance, quand j'ai été envoyé à Strasbourg comme diplomate auprès du Conseil de l'Europe. Et même quand j'ai été nommé ambassadeur à l'ONU (de 2010 à 2014) je n'ai jamais cessé de m'intéresser au Centre, parce que je crois fermement en son utilité et en sa capacité de contribuer efficacement à la construction de sociétés plus ouvertes.
Pour conclure, je suis très heureux de l'adhésion au Centre, ces derniers temps, de Pays de l'Afrique du Nord extrêmement importants dans la politique européenne de voisinage, dans une optique de coopération méditerranéenne qui devrait se renforcer encore plus dans les années à venir, dans l’intérêt de tous.

Guido Bellatti Ceccoli

Ambassadeur de la République de Saint-Marin
auprès du Conseil de l'Europe

09/06/2017
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