Retour Finlande : Le dévelopement des services d'aide pour les femmes victimes de violence a été salué, mais les infractions pénales doivent être réexaminées

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Le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (GREVIO) salue les mesures prises par la Finlande pour développer les services aux victimes, notamment par l’apport de fonds en vue de construire de nouveaux refuges, mais souligne dans un rapport publié aujourd’hui qu’il est nécessaire de réexaminer les infractions pénales afin de sanctionner comme il convient le viol, la violence sexuelle, le harcèlement, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines et le mariage forcé. La Finlande devrait prévoir des sanctions pour tous les actes sexuels non consentis par la victime, y compris ceux auxquels la victime n’a pas pu consentir valablement en raison de sa situation.

La Finlande a adopté plusieurs mesures pour mettre en œuvre la Convention d’Istanbul. Elle a notamment adopté le plan d’action pour la Convention d’Istanbul (2018-2021), créé un Comité de coordination (NAPE) pour appuyer ce processus dans l’ensemble des ministères de tutelle concernés et financé Nollalinja, un service d’assistance téléphonique national. Les modifications introduites dans la loi sur la rémunération des prestataires de services d’hébergement constituent un autre changement positif. Grâce à ces modifications, le financement des refuges pour victimes de violence domestique a augmenté, étant désormais assuré au moyen de fonds versés par le gouvernement central et non plus par les municipalités, ce qui permet d’accueillir toutes les femmes, indépendamment de leur nationalité, de leur lieu de résidence ou de toute autre situation.

Cela étant, en Finlande, les services et les politiques adoptent souvent une démarche neutre du point de vue du genre et ne permettent pas toujours de rendre compte des expériences spécifiques que vivent les femmes victimes de violence domestique, lesquelles sont plus souvent et plus durement touchées. Par exemple, pour garantir le droit des femmes d’être entendues par une policière — comme le prévoit la législation finlandaise —, il faudrait augmenter considérablement le nombre de femmes dans la police. Dans ce contexte, le GREVIO attire l’attention sur la baisse, au cours de ces dernières années, du nombre de policiers en Finlande, qui s’élève actuellement à environ 7 200, soit 137 policiers pour 100 000 habitants, ce qui est de loin le ratio le plus faible en Europe.

GREVIO Strasbourg 2 septembre 2019
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