Retour Riches discussions lors de la conférence sur « Le rôle de la politique étrangère dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes : répondre aux défis, résistances et obstacles rencontrés par les femmes»

26 octobre 2021, Nicosie, Chypre
Riches discussions lors de la conférence  sur « Le rôle de la politique étrangère dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes : répondre aux défis, résistances et obstacles rencontrés par les femmes»

La conférence sur « Le rôle de la politique étrangère dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes : répondre aux défis, résistances et obstacles rencontrés par les femmes » organisée par le Ministère des Affaires étrangères de la République de Chypre en partenariat avec le Conseil de l'Europe, s’est tenue le 26 octobre 2021 à Nicosie et en ligne. Dans leur discours d'ouverture, le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, et la présidente de la Chambre des représentant-es de Chypre, Annita Demetriou, ont souligné les efforts significatifs déployés par Chypre dans la promotion des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes, tout en reconnaissant les défis importants qui subsistent. Il s'agit notamment du fait que la pandémie de COVID-19 a malheureusement amplifié le retour en arrière en matière de droits des femmes et a mis en lumière les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes dans tous les domaines. M. Christodoulides a souligné que pour "protéger les droits des femmes, nous avons besoin d'une action collective (...), et donc que des actions efficaces doivent également être menées dans le cadre multilatéral". Mme Demetriou a souligné la faible représentation des femmes dans la prise de décision (y compris dans la diplomatie), due à la persistance des stéréotypes et préjugés, ce qui confirme que "le plafond de verre est fissuré mais pas brisé". Le Secrétaire général adjoint du Conseil de l'Europe, Bjørn Berge, a mis en avant les réalisations du Conseil de l'Europe en matière d'égalité entre les femmes et les hommes, telles que sa Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (Convention d'Istanbul) et la Recommandation du Comité des Ministres sur la prévention et la lutte contre le sexisme, déclarant que ces outils représentent "le multilatéralisme dans ce qu’il a de mieux" dans l'intérêt des 840 millions d'Européennes et Européens qui vivent dans les États membres du Conseil de l'Europe.

Lors de la première table ronde, les intervenantes ont souligné la valeur ajoutée du multilatéralisme, qui permet des actions solides pour améliorer la vie des femmes et des filles, mais elles ont également insisté sur la nécessité de changer de paradigme afin d'éviter des retours en arrière sur les progrès accomplis. Dans le deuxième panel de discussion, des représentantes de Chypre, de la France, des Pays-Bas et de la Suède ont parlé de leur expérience respective dans le développement d'une politique étrangère féministe ou sensible au genre. Elles ont souligné les impacts de ces nouvelles politiques, notamment la représentation de voix et de questions plus diverses, l'accent mis sur l'autonomisation des femmes, la violence à l'égard des femmes et les questions liées aux droits sexuels et reproductifs, l'augmentation du nombre de projets et de financements sur ces sujets, apportant des progrès sur le terrain pour les femmes et les filles du monde entier. Elles ont souligné qu'il était important que les droits des femmes deviennent une question géopolitique à traiter au plus haut niveau. Lors de la troisième session, les intervenantes se sont concentrées sur la situation de vulnérabilité accrue dans laquelle se trouvent les femmes et les filles migrantes, notamment celles qui sont sans papiers ou victimes de la traite à des fins d'exploitation sexuelle. Les oratrices ont souligné la nécessité que les politiques de migration et d'asile tiennent compte de la réalité des femmes et se basent sur leur pleine participation, qui est encore entravée par les normes de genre et les pratiques discriminatoires. Les intervenantes ont également souligné que les politiques et les situations qui ont un impact négatif sur les femmes ont également un impact négatif sur les familles et les communautés. Le manque de connaissances en termes de données et de recherche sur la situation des femmes et des filles migrantes a également été souligné comme un défi permanent. Dans ses conclusions, Claudia Luciani, Directrice de la Dignité humaine, de l'égalité et de la gouvernance du Conseil de l'Europe, a souligné la nécessité d'une adéquation entre les politiques internes et externes en matière d'égalité entre les femmes et les hommes, sur la nécessité d'accélérer le rythme des mesures visant à remédier au retour en arrière sur les droits des femmes par une meilleure intégration de la dimension de genre et des mesures spécifiques. Mme Luciani a également évoqué le rétrécissement de l'espace d'action de la société civile et la nécessité de soutenir en particulier les organisations de femmes qui défendent les valeurs du Conseil de l'Europe. Dans le domaine de la migration, elle a mentionné les travaux en cours sur un projet de Recommandation du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe sur les femmes et les filles migrantes, visant à rendre les politiques de migration, d'asile et d'intégration plus sensibles à la dimension de genre afin de mieux protéger les droits humains des femmes. Elle a conclu en soulignant l'importance de l'éducation, tant pour les femmes que sur les questions d'égalité entre les femmes et les hommes.

Strasbourg 29/10/2021
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