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Retour Le versant tangible de l’intangible : Initiative en faveur de l’artisanat traditionnel en Géorgie

Crédit photographique : Workshop© Georgian Arts and Culture Center (GACC)

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Localisation de l’initiative :

 Échelle nationale (GÉORGIE)


Initiateur

ONG


Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :

K7 - Garantir la transmission des savoirs et des savoir-faire des métiers du patrimoine


Période :

Date de début : février 2017/ Date de fin : fin octobre 2016


Motivation / Méthodologie :

L’Initiative en faveur de l’artisanat en Géorgie avait pour but d’encourager la sauvegarde des traditions artisanales en tant que composante importante du patrimoine culturel immatériel, et notamment d’assurer par divers biais la transmission des traditions artisanales aux nouvelles générations :

• en offrant aux jeunes des possibilités d’éducation informelle dans le domaine de l’artisanat, en particulier dans les zones rurales et dans les filières artisanales menacées,

• en stimulant le développement professionnel et les compétences commerciales des artisans,

• en renforçant la mise en réseau et la base organisationnelle du secteur de l’artisanat en Géorgie,

• en valorisant mieux l’image de l’artisanat et en œuvrant pour une meilleure connaissance des traditions locales et des artisans les plus remarquables.

En tenant compte de la situation du secteur de l’artisanat, caractérisée par un déclin à tous égards, l’équipe de travail a élaboré une approche complexe. Si les formations et autres événements éducatifs étaient au cœur de la démarche, la méthodologie comprenait en outre un certain nombre de mesures coordonnées s’adressant à différentes autorités et différents acteurs du secteur de l’artisanat géorgien, ce qui a permis de rendre les formations sur l’artisanat plus efficaces en termes de participation du public et d’approche directe des besoins. La démarche s’articulait en deux étapes.

Étape préliminaire

a. Recherches

Élaboration d’une méthodologie et réalisation d’une étude nationale sur le secteur de l’artisanat traditionnel en vue d’obtenir des informations de base détaillées sur les aspects législatifs, institutionnels et économiques, ainsi que des analyses plus approfondies comprenant les caractéristiques démographiques, la structure industrielle, les analyses de marché, le système de transmission du savoir-faire, etc. (voir http://goo.gl/HJinqD pour plus de détails).

b. Document de stratégie

Élaboration d’une stratégie de développement et de recommandations à l’intention de la Géorgie, portant sur la structure organisationnelle, la base juridique, le système éducatif, la sensibilisation et le développement commercial du secteur. Les recommandations faisaient état des principaux obstacles à la transmission du savoir-faire et à l’engagement du grand public, notamment des jeunes, dans le secteur de l’artisanat.

Mise en œuvre :

Dispositions pratiques pour assurer la sauvegarde et le développement de l’artisanat traditionnel géorgien, comprenant des mesures dans quatre volets :

a. Création de possibilités d’éducation informelle

Afin de permettre aux jeunes de bénéficier d’une éducation informelle dans le domaine de l’artisanat, le programme a octroyé de petites subventions aux artisans locaux afin d’améliorer leurs conditions de travail, avec des possibilités limitées de transmettre leur savoir-faire aux générations futures. 21 ateliers subventionnés ont permis de former entre 5 et 10 apprentis chacun, soit un total de 150 jeunes (dans le cadre de l’initiative, car les activités éducatives de la plupart des ateliers se poursuivent aujourd’hui).

Formation des formateurs – En raison du manque de ressources humaines locales, le programme prévoyait la participation active d’experts internationaux pour renforcer les capacités des formateurs locaux (35 formateurs), ceux-ci faisant à leur tour bénéficier de leur expertise près de 300 artisans dans les régions. Les sujets abordés comprenaient le développement de produits artisanaux, les normes de qualité, la présentation et l’emballage, la participation à des foires et d’autres aspects de la commercialisation.

Renforcement des compétences commerciales des artisans pour favoriser la commercialisation de leurs produits, afin d’assurer la subsistance de ces traditions – Dans le cadre de l’initiative, une série de formations et d’ateliers a été dispensée par des experts internationaux et locaux.

Publication d’un manuel pour les entreprises artisanales – En raison du manque de publications disponibles dans la langue du pays, un manuel sur la manière de gérer les entreprises artisanales en Géorgie a été publié dans le cadre de l’initiative.

b. Développement institutionnel du secteur de l’artisanat traditionnel. Compte tenu de la nécessité d’une approche systématique des questions notamment d’ordre éducatif dans le secteur de l’artisanat, et du fait que la Géorgie ne disposait d’aucune entité spécialisée représentant la profession, le programme a mis en place une Association de l’artisanat traditionnel. Celle-ci, en tant qu’association d’adhérents dotée d’un organe de promotion du secteur, a pour mission d’assurer à l’avenir la mise à jour et la définition de différentes mesures notamment en matière d’éducation.

c. Campagne de promotion et de sensibilisation des métiers de l’artisanat traditionnel. L’une des problématiques avait trait à l’image du secteur de l’artisanat. Généralement perçu comme obsolète, désuet et non rentable, l’artisanat peinait à attirer, se voyant négligé par l’État comme par la société, notamment les jeunes. Par conséquent, pour susciter l’intérêt et assurer à la fois le maintien en activité des artisans établis et l’arrivée de nouveaux talents dans cette branche, le programme a mis en œuvre des actions variées visant à améliorer l’image des métiers de l’artisanat traditionnel à différents niveaux. Parmi les activités entreprises figuraient des formations pour les autorités locales, des tables rondes faisant intervenir des responsables étatiques et non étatiques, une campagne médiatique pour faire connaître et assurer la visibilité des métiers de l’artisanat traditionnel et des créateurs locaux, ainsi que la mise en place d’un prix intitulé « l’Artisan de l’année » et de différents concours encourageant les innovations et la modernisation dans la conception des produits artisanaux.

d. Stimulation du potentiel économique des métiers de l’artisanat traditionnel par le développement du marché local. Développement du marché par l’organisation à Tbilissi d’EthnoFest, un forum international de l’artisanat et du design, qui assure par ailleurs une plate-forme pour les activités éducatives ; soutien à la mise en place du réseau de boutiques des musées, modules de formation des artisans au développement de produits et de compétences commerciales, publication d’un manuel pour les entreprises artisanales, etc.


Obstacles :

Les principales difficultés liées à la mise en œuvre de l’initiative ont découlé de trois raisons : insuffisance des données, méconnaissance de la valeur du secteur de l’artisanat, long isolement du secteur de l’artisanat géorgien par rapport aux évolutions mondiales.

Insuffisance des données

Dès le départ, il est apparu évident que le secteur de l’artisanat était dépourvu d’informations factuelles à jour. Il n’existait pas de données statistiques sur le nombre, la localisation, la démographie, les revenus, etc. des artisans. Il était donc impossible d’élaborer une méthodologie pour sélectionner des participants en garantissant la représentativité de l’enquête sur le secteur. En outre, les bases de données fournies par les autorités locales étaient souvent inexactes, révélant que la plupart des responsables publics étaient peu au fait de ce qui caractérise le secteur de l’artisanat. Aussi le groupe de travail a-t-il dû mener un travail de terrain considérable pour identifier les acteurs de l’artisanat dans différentes régions de Géorgie et mener des entretiens détaillés auprès de plus de 500 artisans et experts.

Méconnaissance de la valeur du secteur de l’artisanat

La valeur du secteur de l’artisanat et plus généralement du patrimoine immatériel comme moteur de l’économie et du développement durable peine à être reconnue ; l’artisanat a été largement négligé par les autorités publiques. Considéré essentiellement comme la « touche esthétique » rehaussant d’autres événements culturels, il ne figurait dans aucun programme ou dispositif d’éducation, d’entrepreneuriat ou de développement. Il en résultait d’une part un enseignement de piètre qualité, y compris dans les rares établissements d’enseignement professionnel proposant une spécialisation dans l’artisanat, avec pour conséquence un manque d’intérêt de la part du public cible, et d’autre part un retard de développement des entreprises du secteur susceptibles d’offrir des opportunités d’emploi et de développement professionnel. De ce fait, il a été difficile d’impliquer des responsables étatiques et non étatiques et des intervenants de poids pour conjuguer les énergies et obtenir des changements durables, bien que la campagne de sensibilisation, ainsi que les réunions et les ateliers en face à face avec les représentants des autorités locales et du gouvernement central aient eu un effet positif.

Isolement du secteur de l’artisanat géorgien par rapport aux évolutions mondiales

Le long isolement du secteur de l’artisanat par rapport aux évolutions mondiales a figé la compréhension de l’artisanat en général. Alors qu’au niveau international l’artisanat représente un vaste domaine comprenant le design, le savoir-faire technique, les arts appliqués, voire dans certains pays la restauration et la photographie, il a été réduit en Géorgie à l’artisanat traditionnel populaire et s’en tient souvent à une esthétique datant du milieu du XXe siècle. Cette conception a affaibli son potentiel, empêchant fréquemment une modernisation pourtant cruciale pour l’attraction du public et l’engagement des jeunes. À cet égard, le programme s’est fortement attaché à revaloriser le secteur de l’artisanat, promouvoir son essence, élargir ses horizons et le faire connaître comme une branche importante des arts créatives.


Changement / Impact :

L’Initiative en faveur de l’artisanat lancée en 2012 a obtenu des résultats tangibles au cours du programme :

  1. Intégration de la sauvegarde de l’artisanat dans les politiques gouvernementales. Le programme consacre un volet particulier à cet aspect, abordé au niveau gouvernemental. Bien que la Géorgie ait ratifié (en 2008) la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003) et se soit ainsi engagée à sauvegarder les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel (article 2 (e)) et à assurer leur transmission de génération en génération, les avancées en matière de statut et de reconnaissance des personnes et des organisations impliquées dans le secteur de l’artisanat étaient encore très faibles. Aussi le programme a-t-il dédié à cette problématique plusieurs activités telles que la formation à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) de représentants de l’Agence nationale géorgienne pour la préservation du patrimoine culturel et de membres des départements culturels des municipalités locales, sous la direction d’un expert international du PCI, ou encore la création du statut de « trésor national » pour les savoir-faire permettant la transmission du PCI, la Géorgie ne disposant pas encore de loi spécifique sur la sauvegarde du PCI. L’idée de mettre davantage l’accent sur les spécificités du PCI dans la législation figurait parmi les recommandations des évaluations réalisées en 2012 par le Centre des arts et de la culture géorgiens. À la suite de consultations et de réunions avec des organismes publics, la proposition de loi sur le PCI en Géorgie a été élaborée ; l’idée de créer le statut spécial de « trésor national » pour les savoir-faire permettant la transmission du PCI, prônée par le Centre des arts et de la culture géorgiens, y a été intégrée. Actuellement, la proposition de loi est préparée par l’Agence nationale géorgienne pour la préservation du patrimoine culturel et fait l’objet de négociations entre les différents partis.
  2. Le prix de « l’Artisan de l’année » a été institué en 2015. Il entend promouvoir le monde de l’artisanat et surtout ceux qui œuvrent à la transmission des traditions artisanales aux générations futures. Le prix décerné aux meilleurs enseignants-passeurs de traditions artisanales a été institué et attribué en coopération avec l’Agence nationale géorgienne pour la préservation du patrimoine culturel.
  3. Intégration de l’artisanat dans les dispositifs de subventions publiques ainsi que dans les programmes de financement internationaux, permettant de développer des activités éducatives et entrepreneuriales dans le secteur de l’artisanat.
  4. Lancement du programme Crafting Future for Georgia (« Façonnons l’avenir de la Géorgie ») du British Council, axé sur le développement et le renforcement de la formation professionnelle dans le secteur de l’artisanat.
  5. Développement, par le Centre des arts et de la culture géorgiens, de la Plate-forme d’éducation informelle de l’artisanat, cofinancée par le programme de sécurité économique de l’Agence des États-Unis pour le développement international et actuellement en cours de réalisation.
  6. Développement du marché local, qui se traduit non seulement par la pérennisation d’EthnoFest, le forum international organisé à Tbilissi, mais aussi par l’ouverture, par la municipalité de Tbilissi, de marchés en plein air réservés aux producteurs d’artisanat, et par un intérêt accru des entreprises locales pour la commercialisation des objets artisanaux.
  7. Mise en avant significative des jeunes artisans.
  8. Mise en avant du nombre de petites entreprises et d’ateliers basés sur l’artisanat.
  9. Évolution notable de la perception de l’artisanat au sein de la société.

Bilan

Le principal enseignement qui se dégage de la mise en œuvre de l’initiative est qu’une approche systématique sur au moins 6 ou 7 ans est indispensable pour obtenir des résultats et des changements durables. Les efforts doivent en outre porter sur les différents volets complémentaires qui, abordés ensemble, assurent des changements significatifs.

Un autre aspect important est la collaboration des différentes parties prenantes. La coordination des efforts de la société civile, des acteurs étatiques et des organisations de financement internationales permet de répondre aux divers besoins du secteur et d’apporter les changements à différents niveaux. De même, l’apport des experts locaux et internationaux dans des domaines tels que le monde des affaires, les relations publiques, etc. permet au secteur de l’artisanat de se professionnaliser, contribuant à sa meilleure intégration dans l’économie locale et renforçant ses liens avec d’autres filières des arts créatifs.


Ressources en ligne :

https://www.facebook.com/GACC.gaccgeorgia.org


Contact :

Contact : Mariam (Maka) Dvalishvili
Établissement : Centre des arts et de la culture géorgiens
E-mail : [email protected]
Téléphone : +995 322931335
Site internet : Gaccgeorgia.org


Source de financement :

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