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Retour Éducation historique horizontale pour les activités anti-discriminatoires

Crédit photo : ©Musée POLIN

Crédit photo : ©Musée POLIN

Localisation de l'initiative :

 Varsovie (Pologne, Belgique, Pays-Bas)


Initiateur

Musée de l’Histoire des Juifs polonais (musée POLIN)


Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :

S4 - Valoriser le patrimoine comme lieu de rencontre et vecteur de dialogue interculturel, de paix et de tolérance


Période de mise en œuvre de l’initiative :

Date de début : 1er mars 2018 / Date de fin : 29 février 2020


Motivation / Méthodologie

Le projet Éducation historique horizontale pour les activités anti-discriminatoires vise à créer un réseau des institutions européennes qui travaillent dans le domaine de la lutte contre la discrimination. Nous espérons que cette coopération forgera un socle commun d’éducation à la lutte contre la discrimination dans nos pays et renforcera les engagements dans la promotion et la protection des droits humains en Europe. Le musée POLIN de l’Histoire des Juifs polonais (Varsovie, Pologne), Kazerne Dossin (Malines, Belgique) et la maison d’Anne Frank (Amsterdam, Pays-Bas), contribuent tous à retracer l’histoire des Juifs – dans les cas de Kazerne Dossin et de la Maison d’Anne Frank, principalement l’histoire de la persécution des Juifs et de l’Holocauste et, dans le cas du musée POLIN, celle de la présence des Juifs en Pologne, de l’époque médiévale à l’époque contemporaine. Toutefois, ce ne sont pas uniquement des lieux de mémoire destinés à rappeler l’histoire de la population juive et sa persécution, nous avons une vision plus large de notre mission.

Nous pensons que les ressources uniques qui composent nos expositions historiques peuvent être utilisées dans l’éducation à la lutte contre la discrimination et mettre en lumière la récurrence troublante de certains mécanismes sociaux. En prenant l’histoire juive comme point de départ, nous attirons l’attention de divers groupes composés d’élèves, de visiteurs individuels ou de professionnels sur les processus qui conduisent à la discrimination et à la persécution. Nous invitons nos visiteurs et les participants à nos ateliers à réfléchir sur les phénomènes contemporains de racisme, d’exclusion et de discrimination fondés sur l’origine, la religion, les convictions, la couleur de peau, le genre et l’orientation sexuelle. L’objectif est de les sensibiliser à la question, afin qu’ils adoptent un comportement social apte à prévenir la manifestation de la haine et son escalade.

Pourquoi collaborer avec la police et les enseignants ?

Les forces de l’ordre et les établissements d’enseignement jouent un rôle essentiel pour développer une culture de la tolérance sans exclusive. Il est partant crucial que les acteurs de la police et de l’éducation soient sensibles aux questions interculturelles et de diversité, et possèdent les connaissances, l’expérience et les compétences nécessaires pour traiter efficacement les incidents à caractère discriminatoire. De cette façon, ils peuvent servir de modèle tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur cadre professionnel. Dans cette perspective, les trois musées s’efforcent d’établir le dialogue avec les enseignants et les policiers, sachant que ces deux groupes professionnels sont indispensables pour promouvoir une société pluraliste dans laquelle tout le monde peut vivre sans craindre la discrimination.

En deux ans de mise en œuvre, le collectif du projet (Maison d’Anne Frank, Kazerne Dossin et le musée POLIN de l’Histoire des Juifs polonais) a permis de mener plusieurs actions, à commencer par l’organisation de trois réunions des partenaires internationaux (une dans chaque institution partenaire) en vue d’échanger les expériences et d’élaborer le matériel du projet.

Ensemble, les partenaires ont produit douze manuels prêts à l’emploi (six pour les enseignants et six pour les services de police), centrés sur l’éducation à la lutte contre la discrimination. Ces manuels fournissent des outils et des méthodes innovants – chacun étant traduits dans quatre langues (anglais, polonais, français et néerlandais).

En sus de ces manuels, un catalogue des bonnes pratiques qui présente les expériences de chaque institution a été publié en anglais.

L’ensemble du matériel peut être sollicité auprès des partenaires ou téléchargé sur leur site web (www.polin.pl, www.annefrank.org, www.kazernedossin.eu). Chaque projet a servi de cadre à une «formation de formateurs» unique dans chaque pays pour les enseignants et les policiers, afin de préparer les formateurs de ces deux corps de métiers qui peuvent utiliser les manuels mentionnés ci-dessus. En tout, sept scénarios ont été élaborés pour une «formation de formateurs» (trois pour les enseignants, quatre pour la police) et trente activités de formation des formateurs (429 participants au total) ont été organisées pour les enseignants et les policiers en Pologne, Belgique et aux Pays-Bas.

Les diplômés de ces activités de formation ont eux-mêmes déployé plus de 120 activités (ateliers et cours fondés sur ces manuels) avant que le projet ne s’achève, et poursuivent leur travail de diffusion.


Obstacles / Barrières

LANGUE : la langue commune du projet était l’anglais. Bien que tous les représentants des institutions partenaires le parlent couramment, le fait que ce soit une langue étrangère a parfois rendu difficile la bonne compréhension du message. Des difficultés de communication sont également apparues en raison des différences culturelles, certaines cultures exigeant, par exemple, une reformulation plus directe du message.

DISTANCE PHYSIQUE : les partenaires du projet ont principalement communiqué par courrier électronique, par téléphone ou par Skype. Les coordonnateurs des institutions partenaires ont souligné que les rares rencontres personnelles qui s’étaient tenues pendant le projet constituaient la forme de communication la plus efficace. Pour ce type de projet, ils préconisent donc de prévoir davantage de réunions en présentiel pour les coordonnateurs des institutions partenaires.

Outre ces difficultés de communication, les partenaires ont dû résoudre d’autres problèmes. Le projet initial de créer une série de manuels communs pour tous les pays s’est avéré trop optimiste. Face à la complexité de la tâche, les partenaires ont fini par renoncer à élaborer un matériel qui convienne à tous les contextes nationaux et décidé d’effectuer des modifications régionales.

Pendant la mise en œuvre du projet qui a duré deux ans, des événements imprévisibles sont également survenus et ont eu un impact sur les travaux. Dans toutes les institutions partenaires, la composition des équipes de mise en œuvre a évolué. Les participants au projet avaient tous d’autres tâches à accomplir en même temps, ce qui a parfois rendu nécessaire de modifier le calendrier ou la répartition des charges de travail entre les partenaires. Si cela n’avait pas été fait, la mise en œuvre de chaque activité en temps utile aurait été compromise. Avant que le projet ne débute, les membres de son collectif craignaient que la situation politique et sociale ne perturbe le bon déroulement de ses activités, voire ne le paralyse, dans certains cas extrêmes. Or ces craintes se sont avérées justifiées et les représentants des groupes professionnels (enseignants et policiers) qui ont activement participé au projet ont même mis en avant son importance grandissante face à la polarisation croissante et à l’exacerbation des tensions sociales.


Changement / Impact

Ce projet visait principalement à endiguer la montée de l’intolérance en Europe, en encourageant l’apprentissage mutuel de la tolérance, du respect et de la lutte contre la discrimination grâce à l’échange de bonnes pratiques, et en renforçant la coopération au sein des groupes d’acteurs clés – enseignants et policiers. Trois institutions polonaise, belge et néerlandaise ont créé un réseau pour partager leurs expériences et comparer les bonnes pratiques éducatives contre la discrimination. Elles ont aussi coopéré directement avec des représentants des forces de l’ordre et de l’éducation dans la société civile pour qu’ils renforcent leurs capacités en matière de tolérance, de prévention de la discrimination et d’intervention rapide.

Les participants au projet ont classé par catégorie les propos discriminatoires les plus courants aujourd’hui et préparé un ensemble de contre-arguments. Ils ont produit un catalogue des bonnes pratiques comprenant des programmes d’activités, des solutions méthodologiques, des exemples pratiques – préparés et gérés par les partenaires pour les enseignants et les policiers – sur certains aspects de la tolérance, le respect et la formation à la lutte contre la discrimination. Ce catalogue rédigé en anglais a été publié en ligne afin que la collectivité au sens large puisse profiter du projet, et pour faciliter la création de nouveaux réseaux et l’échange de bonnes pratiques. En outre, pour que les principaux intervenants disposent des compétences et des outils qui leur permettent de reconnaître et de combattre l’intolérance, nous avons classé les principales formes d’intolérance par catégorie et joint des réponses clés pour chacune dans le matériel fourni. Les manuels de formation ont pour objet d’aider les responsables des communautés et les autorités locales à élaborer et à établir des dispositifs adéquats de lutte contre l’intolérance. Le matériel permet d’approfondir la compréhension des discriminations subies par des minorités ethniques et religieuses, définit le type de phénomène et décrit des méthodes d’intervention rapide adaptées aux diverses formes d’inégalité de traitement. Des groupes importants de représentants d’enseignants et de policiers ont élargi leurs compétences et appris à promouvoir les manuels dans leur environnement local.

Conclusions

Les participants ont considéré que la mise en œuvre d’un programme d’éducation à la lutte contre la discrimination par des musées consacrés à l’histoire des Juifs et/ou à l’Holocauste constituait une excellente initiative. Les différentes perspectives nationales et les antécédents historiques de chaque pays n’ont fait que mettre en lumière l’universalité des mécanismes de discrimination (sociale). Les enseignants et les policiers recherchaient – et recherchent toujours – de nouveaux outils et méthodes pour travailler sur ces thèmes. Ce projet a répondu à leurs attentes. Il a également satisfait de façon innovante les besoins des groupes cibles. Les méthodes et les types d’actions proposés s’appuient sur l’échange d’expériences et de savoir-faire entre les différents agents qui interviennent dans l’éducation à la tolérance et à la diversité et qui ont étroitement collaboré avec les groupes cibles de ce projet. La méthodologie adoptée décline différentes méthodes actives destinées à former les adultes à la réflexion historique et à l’analyse des dilemmes contemporains. Elle fournit un socle théorique et présente des solutions pratiques, en tenant compte des droits humains, en mettant l’accent sur la situation particulière de chaque pays, et en offrant un espace d’échange des expériences et des idées.

Le matériel élaboré comble une niche dans l’ensemble du matériel d’éducation à la lutte contre la discrimination. La valeur ajoutée de ce projet réside dans la possibilité d’échanger des expériences avec des collègues d’autres pays. Grâce au matériel élaboré, il stimule la créativité et renforce l’assurance requise pour travailler dans ce domaine.

Malgré le travail à distance, la nécessité d’utiliser une langue étrangère, les différences interculturelles et les obstacles à la communication, les partenaires du projet considèrent que ce projet a porté ses fruits.

Il a également montré que des institutions telles que des musées endossent des responsabilités sociales et contribuent activement à construire la société civile européenne d’aujourd’hui.

Quant à l’impact socio-économique du projet, il est clairement positif pour les participants ou les bénéficiaires directs ; leur participation à la formation des formateurs les a dotés de nouvelles compétences et capacités particulièrement recherchées dans les sociétés occidentales modernes et, partant, des outils pour faire avancer leur carrière et améliorer leur environnement professionnel.

Les résultats directs mis en avant par les partenaires ont été :

– l’occasion d’échanger des expériences et de bonnes pratiques entre les formateurs et les communicateurs des musées qui, dans les trois pays, jouent un rôle moteur pour entreprendre des activités visant à sensibiliser le public à la discrimination et des activités pédagogiques destinées aux professionnels ; – un intérêt naissant pour le matériel créé dans des pays autres que ceux des institutions partenaires (République tchèque, Lituanie, Allemagne et Irlande) ; – l’enrichissement du matériel éducatif des musées.

Les participants (bénéficiaires) du projet ont souligné ces résultats :

– la prise de contact et l’échange d’expériences avec d’autres participants de leur groupe de formation et/ou les éducateurs d’autres pays ; – l’acquisition de nouvelles compétences dans les techniques de travail de groupe ; – le renforcement des activités de lutte contre la discrimination, désormais munies d’un nouveau matériel de formation original et efficace.


Enseignements tirés

Cette coopération intense fondée sur le respect mutuel et l’échange d’expériences a permis aux membres du collectif d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences, et des partenaires supplémentaires se sont joints au projet. La totalité du matériel est employée et tous les partenaires prévoient déjà de nouvelles activités destinées à faciliter son accessibilité dans leur pays et dans d’autres pays européens. Tous les partenaires ont souligné l’importance, dans la préparation de ces activités, de prévoir une large marge de temps et de nombreuses ressources pour leur mise en œuvre, et d’assouplir la répartition du travail et les modifications éventuelles du projet, en fonction de l’évolution des circonstances externes. Il est également essentiel de développer dès le départ la coopération et la communication, et donc de planifier le plus grand nombre possible de réunions de travail en présentiel, rassemblant notamment des représentants des groupes auxquels le projet s’adresse. Leurs besoins ne pourront être totalement satisfaits qu’à ces conditions. Grâce aux entretiens menés avec les bénéficiaires du projet et aux évaluations réalisées par leurs soins, nous savons que la formation fournie, et le matériel élaboré ont été jugés utiles. Néanmoins, plusieurs éléments pourraient à la fois accroître l’utilisation et la facilité d’utilisation de ce matériel, par exemple la possibilité de poursuivre la consultation, la supervision ou l’intervention après la conclusion officielle des activités ou l’appui à la mise en réseau des participants au projet, afin de développer les échanges d’expériences et de bonnes pratiques.


Ressources en ligne


Pour plus d’informations

Personne à contacter : Dagmara Manka-Wizor
Organisation : Musée de l’histoire des Juifs polonais POLIN
Courriel : [email protected]
Téléphone : +48660353410
Site web : www.polin.pl


Source de financement

Financement public/privé partagé (subvention de la Commission européenne, REC-DISC-AG-2016)

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Composantes
1. LA COMPOSANTE « SOCIALE » (S)
S1
S10
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
2. COMPOSANTE « DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET ÉCONOMIQUE » (D)
D1
D10
D11
D2
D3
D4
D5
D6
D7
D8
D9
3. COMPOSANTE « CONNAISSANCE ET ÉDUCATION » (K)
K1
K10
K11
K2
K3
K4
K5
K6
K7
K8
K9
Pays et organisations internationales
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