En octobre 2021, le Conseil mixte sur la jeunesse a pris la décision d’organiser une campagne du secteur jeunesse pour revitaliser la démocratie en Europe. La campagne, qui doit se dérouler de mars à octobre 2022, marque aussi le 50e anniversaire du secteur jeunesse du Conseil de l'Europe. Elle vise à renforcer le rôle des jeunes dans la revitalisation de la démocratie participative au Conseil de l’Europe et à rétablir la confiance mutuelle entre les jeunes, d’une part, et les institutions et processus démocratiques, d’autre part. Elle s’articule autour de trois grands thèmes : la revitalisation de la démocratie, la participation concrète des jeunes et la transition numérique.

Le séminaire introductif était destiné à faire démarrer les préparatifs de la campagne. Il s’est déroulé à Strasbourg du 23 au 25 novembre 2021 et a réuni les principaux acteurs du secteur jeunesse, tous les partenaires potentiels de la campagne et des militants. Les participants ont discuté des grands thèmes de la campagne et de leur intérêt pour les jeunes, ont affiné la stratégie de la campagne et fait des observations très utiles sur la stratégie de communication proposée, et ont proposé des activités à organiser dans le cadre de la campagne au niveau européen, national et local. Leurs propositions, ainsi que les propositions issues d’autres réunions, seront soumises au groupe de pilotage de la campagne. Le séminaire a montré que le thème choisi intéresse les jeunes et leurs organisations. Lors des discussions, qui se sont fondées sur les grandes lignes de la campagne définies par le Conseil mixte sur la jeunesse, il a aussi été question des motifs de préoccupation recensés dans le rapport de 2021 de la Secrétaire Générale. Les participants y ont ajouté deux domaines qui sont source de préoccupation et dans lesquels il faudrait agir, à savoir les obstacles sociaux et économiques auxquels se heurtent les jeunes et qui entravent leur participation aux processus démocratiques, et les questions de solidarité intergénérationnelle et de justice. Les participants ont aussi suggéré que la campagne serve à promouvoir certaines idées : par exemple, établir un cadre juridique pour les dispositifs de participation des jeunes, abaisser l’âge de la majorité électorale à 16 ans et abaisser l’âge minimum requis pour se présenter aux élections. Ils ont souligné l’importance de l’éducation à la citoyenneté démocratique et de l’éducation politique au niveau local et national, et ont proposé d’en faire un autre thème de la campagne, en s’appuyant sur les travaux déjà réalisés par le Conseil de l'Europe.

Les participants ont accueilli favorablement le slogan proposé pour la campagne, « Démocratie ici |Démocratie maintenant », et ses déclinaisons pour chacun des mois d’action thématique, ainsi que la stratégie proposée. Il s’agit encore de veiller à ce que les supports visuels et les modèles soient accessibles et puissent être facilement traduits dans d’autres langues. Les propositions faites par les participants témoignent de leur volonté de mener une campagne démocratique qui montre que les jeunes sont capables de lancer et d’animer des débats publics sur l’état de nos démocraties et d’y associer toutes les personnes concernées. Les structures et les caractéristiques qu’ils proposent de donner à la campagne visent donc à faire en sorte que la direction de la campagne soit assurée par les jeunes et que son cadre soit fourni par le Conseil de l'Europe. Il est tout aussi évident que la campagne devra s’attacher à promouvoir les normes, outils et ressources déjà mis à disposition par le Conseil de l'Europe, et à éviter les doubles emplois. Cela permettra également de garantir la cohérence avec le 50e anniversaire du secteur jeunesse du Conseil de l'Europe.

De plus, en faisant campagne au niveau européen avec le Conseil de l'Europe, les initiatives et organisations de jeunesse apprendront à mieux connaître les autres services de l’institution. Concernant les activités, l’accent est mis sur les activités locales et nationales consacrées aux trois grands thèmes, qui pourront bénéficier de l’appui financier du Fonds européen pour la jeunesse et d’autres sources. Les activités proposées reflètent la riche diversité du travail de jeunesse et de l’éducation non formelle. En vue de faciliter l’organisation de ces activités au niveau national et local, les participants ont proposé que le site internet de la campagne serve de plate-forme d’échange d’informations et d’expériences, et qu’une boîte à outils soit mise à la disposition des militants. Les participants ont aussi proposé que la Rencontre des jeunes devienne un festival de la démocratie et de la jeunesse, qui se tiendrait à Strasbourg et ailleurs en Europe et qui célébrerait la démocratie et la participation des jeunes. Cela nous rappelle qu’une campagne de jeunesse pour la démocratie doit être vivante, tout comme le sont les démocraties, car elles ont besoin de se renouveler sans cesse. Les participants ont souligné qu’une campagne vivante est aussi une campagne qui donne une large place aux projets artistiques participatifs et aux activités de loisir et qui offre ainsi de multiples possibilités de s’exprimer et de s’amuser. Certes, la démocratie suppose un engagement et la démocratie peut être en danger, mais sa revitalisation est aussi l’occasion de rappeler à la société que la démocratisation est une perspective joyeuse et porteuse d’espoir.

Le rapport du séminaire est disponible (en anglais) à l’adresse suivante : https://bit.ly/3DbNYMp