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Déclaration
L'Azerbaïdjan doit mettre fin à l'intimidation et au harcèlement des journalistes et des militants de la société civile

« La répression croissante à laquelle sont confrontés les journalistes et les membres de la société civile en Azerbaïdjan est un motif de profonde préoccupation », a déclaré aujourd'hui la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, en référence aux arrestations, détentions et harcèlement judiciaire qui étouffent la liberté d'expression dans le pays.

« Ces derniers mois, les autorités azerbaïdjanaises ont intensifié la répression contre les médias indépendants, la société civile et les militants qui accomplissaient légitimement leur travail ou manifestaient des opinions dissidentes ou critiques à l'égard du gouvernement. En novembre 2023, au moins six journalistes ont été arrêtés sur la base d'accusations douteuses, dont le directeur d'Abzas Media, Ulvi Hasanli, et sa rédactrice en chef Sevinj Vagifgyzy ; le fondateur de la chaîne de télévision en ligne Kanal 13, Aziz Orujov et son animateur, Rufat Muradli, ainsi que le journaliste indépendant Teymur Karimov.  Plusieurs autres journalistes ont été interrogés et ont déclaré avoir été harcelés et avoir reçu des menaces en rapport avec leurs activités journalistiques et leurs reportages critiques. Début mars, la police a fait une descente dans les bureaux de la chaîne de télévision en ligne indépendante Toplum TV et a arrêté son fondateur Alasgar Mammadli et le journaliste Mushfig Jabbar. J'ai également suivi avec inquiétude la situation d'autres personnes détenues ou harcelées pour leurs activités légitimes en Azerbaïdjan, notamment Gubad Ibadoghlu, universitaire et figure éminente de la société civile, qui souffre de plusieurs problèmes de santé graves pendant sa détention.

Depuis 2019, j'ai attiré à plusieurs reprises l'attention des autorités azerbaïdjanaises sur la détérioration de la situation en ce qui concerne l’exercicede la liberté d'expression et de la liberté des médias, ainsi que sur la persistance d'un environnement hostile pour les défenseurs des droits humains et les militants de la société civile, qui sont confrontés à diverses formes de harcèlement, d'intimidation et de représailles. Malheureusement, les autorités ont continué à faire preuve d'un mépris flagrant pour leurs obligations en matière de droits humains dans ces domaines, exacerbant ainsi la situation dans le pays.

Le mois dernier, un tribunal de Bakou a condamné à neuf ans de prison le journaliste indépendant Avaz Zeynalli, que j'avais précédemment appelé les autorités à libérer. J'ai également demandé aux autorités de libérer un éminent militant de la société civile, Bakhtiyar Hajiyev, qui avait été la cible de représailles et d'intimidations pendant de nombreuses années, y compris des poursuites pénales, des menaces et des violences physiques, et qui reste derrière les barreaux jusqu'à présent. À plusieurs reprises, comme dans ma lettre de juillet 2023 au Ministre de l'Intérieur de l'Azerbaïdjan et dans mes Observations récemment publiées, j'ai appelé l'Azerbaïdjan à mieux respecter les normes relatives à la liberté d'expression, à la liberté de réunion pacifique et à veiller à ce que les défenseurs des droits humains, les avocats et les militants de la société civile puissent mener leurs activités légitimes dans un environnement sûr et favorable, sans risquer de subir des représailles, d'être harcelés ou de se heurter à d'autres obstacles.

J'exhorte le gouvernement azerbaïdjanais à prendre des mesures décisives pour garantir le plein respect de ses obligations en matière de droits humains. Cela nécessiterait la libération de toutes les personnes, y compris les journalistes et les militants de la société civile, qui ont été emprisonnés pour leur travail légitime ou pour avoir exprimé des opinions dissidentes ou critiques, ainsi que la création d'un environnement favorable aux activités des journalistes, de la société civile et des défenseurs des droits humains, y compris en ce qui concerne l’exercice de leurs droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique ».

Strasbourg 25/03/2024
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