Retour Azerbaïdjan : préoccupations concernant l'usage disproportionné de la force par la police lors de manifestations en faveur de l'environnement et les restrictions au travail des défenseurs des droits humains, des avocats et des journalistes

Lettre
Azerbaïdjan : préoccupations concernant l'usage disproportionné de la force par la police lors de manifestations en faveur de l'environnement et les restrictions au travail des défenseurs des droits humains, des avocats et des journalistes

Dans une lettre adressée au Ministre de l'Intérieur de l'Azerbaïdjan, Vilayat Eyvazov, publiée aujourd'hui, la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, fait part de ses préoccupations concernant la dispersion récente de manifestations en faveur de l'environnement et l'arrestation de participants dans le village de Soyudlu, dans le district de Gadabay, en Azerbaïdjan.

La Commissaire écrit que le recours disproportionné à la force par la police et l’utilisation d'équipements antiémeutes spéciaux contre les manifestants soulève de graves questions en matière de droits humains. Elle souligne l'importance d'assurer la responsabilité des forces de l'ordre et de fournir une formation adéquate sur les normes en matière de droits humains à tous les officiers de police impliqués dans le maintien de l'ordre lors de rassemblements. Etant donné le caractère pacifique de ces manifestations, elle demande des éclaircissements sur la base juridique et la justification de la dispersion de manifestations pacifiques, ainsi que sur la compatibilité du protocole national sur le maintien de l'ordre lors d'événements publics avec les exigences de nécessité et de proportionnalité en matière de droits humains.

La Commissaire souligne que les restrictions d'accès au village de Soyudlu à la suite des manifestations « soulèvent de graves préoccupations quant aux droits humains des résidents locaux, y compris la liberté de circulation et le respect de la vie privée ». Elle note que ces mesures semblent également avoir fortement limité le travail légitime des journalistes indépendants, des défenseurs des droits humains et des avocats. Elle demande des informations sur les bases juridiques de ces mesures et sur leur compatibilité avec les normes en matière de droits humains relatives à l'exercice des libertés d'expression et de réunion pacifique, ainsi qu'aux droits de participer aux affaires publiques et aux garanties d'un procès équitable.

Strasbourg 24/07/2023
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