Education plurilingue et interculturelle : définition et principes fondateurs
Définition
L’accès à l’éducation et la réussite scolaire dépendent largement des compétences en langues. Certains jeunes élèves peuvent se trouver désavantagés dès qu’ils entrent à l’Ecole, parce que leurs compétences ne correspondent pas à ce qu’attend l’Ecole : enfants de milieux défavorisés, enfants de familles migrantes, enfants dont la langue première est une langue régionale. Mais tous, quel que soit leur répertoire de langues, doivent apprendre à communiquer dans l’Ecole. La maîtrise de la/des langue/s de scolarisation est fondamentale pour le succès scolaire et le devenir social.
Un défi majeur pour les systèmes éducatifs est de donner aux apprenants, durant leur formation scolaire, les compétences en langues et interculturelles qui leur permettent d’agir de manière efficace et citoyenne, d’acquérir des connaissances et de développer des attitudes ouvertes à l’altérité : une telle vision de l’enseignement des langues et des cultures sera dénommée éducation plurilingue et interculturelle.
Les principes fondateurs de l’éducation plurilingue et interculturelle sont donc :
- la reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle, telle qu’elle est assurée par les Conventions du Conseil de l’Europe ;
- droit de chacun d’utiliser ses variétés linguistiques comme moyen de communication, comme vecteur d’apprentissage, comme forme d’expression de ses appartenances ;
- le droit de chaque apprenant à faire l’expérience et à acquérir la maîtrise des langues (langue de scolarisation, langue première, langue étrangère...) et des dimensions culturelles qui s’y rattachent, en fonction de ses attentes et de ses besoins personnels, cognitifs, sociaux, esthétiques, affectifs..., de manière à acquérir la capacité de s’approprier d’autres langues par lui-même après l’Ecole ;
- la place centrale du dialogue humain, qui s’effectue essentiellement par les langues. L’expérience de l’altérité à travers les langues et les cultures qu’elles véhiculent constitue la condition (nécessaire, mais non suffisante) de la compréhension interculturelle et de l’acceptation réciproque.
L’éducation plurilingue et interculturelle concerne les langues et les cultures qui sont présentes dans l’école mais qui ne sont ni reconnues, ni enseignées, les langues reconnues par l’école mais non enseignées et les langues enseignées. Elle a pour but :
- de mettre en œuvre une vision holistique des enseignements, c’est-à-dire de caractériser et d’organiser les convergences et les transversalités entre eux. Car la compétence langagière est unique, même si elle a été divisée en différentes matières scolaires ;
- de définir les objectifs d’enseignement et les formes de compétence à atteindre de manière explicite et cohérente afin, en particulier, que l’évaluation des acquis soit transparente et équitable.