Nuremberg et Dachau (Allemagne), 5-7 Novembre 2008

« Enseigner la mémoire pour vivre dans une Europe de liberté et de droit » était le thème du 4ème séminaire ministériel du Conseil de l’Europe organisé en coopération avec la Conférence Permanente des Ministres de l’Education et des Affaires culturelles des Länder de la République Fédérale d’Allemagne (KMK), à Nuremberg et Dachau les 6 et 7 novembre.

Organisé dans le cadre du projet du Conseil de l’Europe «Journée de la Mémoire de l'Holocauste et la prévention des crimes contre l'humanité », et à la veille du 70ème anniversaire de la « Reichskristallnacht », le séminaire a réuni les Ministres de l’Education, hauts-fonctionnaires et experts des 49 Etats de la Convention culturelle européenne.

Les témoignages de deux survivants (Max Mannheimert et Franz Rosenbach), une présentation sur « Les Justes parmi les Nations, » une conférence sur «La signification des procès de Nuremberg» ainsi que des discussions générales autour du thème « Vers une éthique pour les citoyens européens » figuraient parmi grands moments du séminaire. Ceux-ci se sont déroulés dans les lieux historiques tels que le « Nazi Party Rally Grounds » (Reichsparteitagsgelände) à Nuremberg, le Mémorial du camp de concentration de Dachau ou le Tribunal de Nuremberg

Les nombreuses délégations présentes ont été sensibilisées à la dimension juridique du crime contre l’humanité. Elles ont pris conscience de l’importance de l’Holocauste dans la mise en place d’un système de justice internationale et dans l’institutionnalisation de la défense des droits de l’Homme après les jugements de Nuremberg.

L’instauration d’une Europe démocratique fondée sur des valeurs de respect mutuel de la diversité dans un Etat de droit a été une première étape après l’Holocauste. Depuis 1945, les Etats européens doivent par la prévention et l’éducation protéger et défendre les acquis afin d’éviter la répétition des processus d’exclusion.

L’état des lieux de l’enseignement de l’Holocauste dans les Etats membres a permis de découvrir les multiples initiatives non seulement au niveau des curricula obligatoires mais aussi d’actions ad hoc, concours, voyages d’études sur des lieux authentiques de mémoire, « journées dédiées », expositions, rencontres avec des survivants. L’immense majorité des pays pratique dorénavant un enseignement sur l’Holocauste comme paradigme de l’ensemble des crimes contre l’humanité, en mettant l’accent sur les mécanismes. Tous sont conscients de la nécessité d’ancrer cet enseignement avant la disparition des derniers témoins afin que le passage de la mémoire à l’histoire soit assuré.