L’« Initiative de Tbilisi » a été lancée par le ministère de l’Education de la Géorgie en septembre 1997 lors du premier séminaire régional sur « la réforme de l’enseignement de l’histoire dans les écoles secondaires » (Tabakhmela, Géorgie) et soutenue par les autorités éducatives de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Fédération de Russie.


L’« Initiative de Tbilisi » a pu être lancée avec succès à ce moment car les conditions ci-après étaient réunies :

  • un climat politique favorable dans le Caucase et une volonté politique commune exprimée par l’ensemble des pays concernés ;
  • le soutien des Ministères de l’éducation de tous les pays concernés ;
  • la décision prise d’un commun accord à l’échelon gouvernemental de dissocier les espaces éducatif et politique dans le cadre du projet, en s’efforçant avant tout de promouvoir l’idée de coopération afin de renforcer le processus de réconciliation dans le Caucase par l’éducation ;
  • la volonté de tous les pays concernés de suivre les principes d’égalité, de respect mutuel et de transparence.
     

Dès le départ, l’« Initiative de Tbilisi » a été considérée comme un processus. Il impliquait, par conséquent, un large éventail d’activités dont des séminaires et des conférences, des réunions d’experts et des ateliers de formation des professionnels concernés. Toutes ces activités avaient un objectif commun : promouvoir de nouvelles méthodes interactives d’enseignement conçues pour aider les nouvelles générations à mieux comprendre et apprécier la diversité culturelle. Elles s’inscrivaient aussi dans le contexte de la préparation et de l’adoption des orientations figurant dans la Recommandation Rec(2001)15 du Comité des Ministres relative à l’enseignement de l’histoire en Europe au XXIe siècle.

L’un des événements majeurs de ce projet a été la première Conférence des Ministres de l’Education de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de la Fédération de Russie qui se sont réunis en mars 2000, à Tbilisi, les Ministres de la Moldova et de l’Ukraine y participant en tant qu’observateurs. A l’issue de cette conférence, les Ministres ont adopté une Déclaration [version russe] exprimant leur soutien sans réserve à l’ « Initiative de Tbilisi », la jugeant d’une importance capitale pour renforcer la compréhension mutuelle entre les peuples des pays concernés et instaurer la stabilité et la sécurité dans la région.

Suite à la Déclaration des Ministres, l’« Initiative de Tbilisi » s’est essentiellement attachée à présenter l’histoire dans l’optique du dialogue interculturel et à donner une image positive du Caucase. En d’autres termes, son but était de présenter la région non pas comme un carrefour de conflits mais plutôt comme un creuset de différentes cultures qui se sont enrichies mutuellement au cours de leur longue période d’interaction et de développement historiques.

Ce projet a été une occasion exceptionnelle de communication entre spécialistes de l’enseignement de l’histoire des deux parties du Caucase – le Nord et le Sud – leur permettant de travailler ensemble, de partager leurs expériences et d’examiner les points de convergence et de divergence de leurs conceptions respectives de leur passé commun.

Dans le cadre du projet quelque 500 professionnels de l’enseignement de l’histoire du Caucase ainsi que des spécialistes d’Allemagne, de Lituanie, de Moldova, de Norvège, de Pologne, du Royaume-Uni et d’Ukraine, ont participé à 21 activités. Les partenaires de longue date du Conseil de l’Europe en matière d’enseignement de l’histoire, à savoir l’Institut Georg Eckert, Centre international de recherches sur les manuels scolaires (Allemagne) et la Conférence Permanente Européenne des Associations de Professeurs d’Histoire (EUROCLIO) y ont également participé.

 

Bilan du projet

Séminaires et rapports