La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) publie aujourd’hui une évaluation de la mise en œuvre des recommandations prioritaires qu’elle a adressées à la République tchèque et à la République slovaque en 2020.

En ce qui concerne la République tchèque, l’ECRI constate que les autorités n’ont que partiellement mis en œuvre sa recommandation tendant à élaborer une stratégie nationale visant à déceler les secteurs dans lesquels les personnes LGBTI font face à l’intolérance et à la discrimination et qu’elles n’ont pas encore suivi sa recommandation de mettre fin, dans les faits, à la ségrégation touchant les enfants roms dans les écoles.

Les autorités ont tenté, dans le cadre de leurs politiques, de mettre fin à la ségrégation des enfants roms à l’école et ont alloué des ressources financières pour régler le problème, mais cela ne s’est pas encore traduit par des changements notables sur le terrain. L’ECRI note que les autorités tchèques ont travaillé sur un projet de stratégie globale en faveur de l’égalité de traitement à l’égard des personnes LGBTI, qui n’a pas encore été adopté.

En ce qui concerne la République slovaque, l’ECRI conclut que les autorités n’ont pas encore mis en œuvre sa recommandation tendant à élaborer un plan d’action pour les personnes LGBTI et n’ont que partiellement suivi sa recommandation visant à mettre en place un enseignement préscolaire obligatoire, y compris dans les communes comptant une forte proportion d’enfants roms.

Dans ses conclusions, elle fait observer qu’aucun plan d’action ni législation connexe visant à faire progresser l’égalité des personnes LGBTI n’a été adopté. À cet égard, l’ECRI souligne que l’attaque du 12 octobre 2022 à Bratislava, qui a entraîné la mort de deux personnes LGBTI, a été considérée au plus haut niveau politique comme le résultat du recours durable à des propos haineux envers les personnes LGBTI dans le discours politique.

En ce qui concerne la seconde recommandation, l’ECRI note que la préscolarisation est devenue obligatoire pour tous les enfants ayant atteint l’âge de 5 ans et que des mesures visant à la développer sont prévues. Elle souligne néanmoins que les enfants roms continuent de pâtir des conséquences de l’insuffisance actuelle des capacités des écoles maternelles, de l’absence de couverture territoriale adéquate, du manque de personnel et de la ségrégation persistante, notamment dans les petites villes.

Ces conclusions se fondent sur les réponses des gouvernements et sur les informations recueillies auprès d’autres sources. Elles concernent uniquement les recommandations prioritaires de l’ECRI et n’ont pas pour objet d’analyser de manière approfondie tous les développements intervenus dans le cadre de la lutte contre le racisme et l’intolérance dans les pays en question.