« Au terme de mon mandat de Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, je suis à la fois reconnaissante et pensive. Au cours des six dernières années, j'ai été témoin de l'extraordinaire engagement en faveur des droits humains dont font preuve les partenaires de mon Bureau et des citoyens ordinaires face à un paysage politique, technologique et social en constante évolution. Dans le même temps, j'ai vu les préjudices que les problèmes actuels en matière de droits humains peuvent causer à nos sociétés.
L'escalade des conflits, notamment l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, a mis en évidence la fragilité de la paix et les conséquences désastreuses du non-respect du droit international et des droits humains.
La crise mondiale provoquée par la pandémie de COVID-19 et le développement rapide des technologies numériques ont mis à l'épreuve notre résilience et notre capacité d'adaptation.
Ces problèmes, ainsi que l'érosion continue de l'État de droit, la remise en cause de l'universalité des droits humains, la résurgence de l'intolérance et l'hostilité croissante à l'égard des défenseurs des droits humains et des journalistes, mettent en évidence l'importance cruciale de la persévérance face à l'adversité.
Tout au long de mon mandat, le dévouement des ONG, des journalistes, des militants et d’autres partenaires a été une source constante d'inspiration. Leur engagement inébranlable dans la défense des droits humains, souvent au péril de leur vie, a renforcé ma conviction du pouvoir de l'action collective et de la pertinence durable de nos principes.
Alors que mon mandat se termine, je suis encouragée par les progrès réalisés dans le domaine des droits humains, mais consciente du travail qu'il reste à accomplir. Il est important de continuer à s’engager sur les questions liées à l'environnement et à l'intelligence artificielle. Les questions environnementales peuvent avoir des répercussions considérables sur la protection des droits humains. En outre, à mesure que les technologies d'intelligence artificielle progressent, il est essentiel de veiller à ce que leur développement soit conforme aux normes en matière de droits humains.
Enfin, il est essentiel d’échanger avec les jeunes et leurs organisations et de leur permettre une pleine participation à toutes les discussions futures. Les gouvernements devraient donner aux jeunes les moyens de faire des choix et d'influencer leur avenir de manière significative.
Les défis sont remarquables, mais ils ne sont pas insurmontables, et je garde l'espoir qu'avec de la persévérance, du plaidoyer et un engagement inébranlable en faveur des droits humains, de la démocratie et de l'État de droit, nous pouvons construire une société plus inclusive et plus juste. »