Retour Dix ans après la tragédie de Lampedusa : les États européens doivent établir des voies de migration sûres et légales pour éviter de nouveaux décès en mer

Déclaration
Dunja Mijatović à la « Porta d’Europa », monument érigé à Lampedusa pour rendre hommage aux migrants qui ont péri en tentant de traverser la Méditerranée

Dunja Mijatović à la « Porta d’Europa », monument érigé à Lampedusa pour rendre hommage aux migrants qui ont péri en tentant de traverser la Méditerranée

Déclaration faite (sous forme vidéo) le 2 octobre 2023, lors de la table ronde intitulée « Dix ans d’indifférence », tenue à Lampedusa dans le cadre des journées de commémoration et du souvenir de la tragédie du 3 octobre 2013.

« Chers amis,

C'est un honneur pour moi de me joindre à vous pour ces journées de commémoration et du souvenir, même si je ne peux pas être présente physiquement.

Dix ans ont déjà passé depuis la tragédie du 3 octobre mais les droits humains des réfugiés sont encore loin d'être respectés en Europe.

Les images de Lampedusa diffusées dernièrement m’ont rappelé ma visite sur l'île. J’avais alors pu observer les efforts déployés par les habitants, par les autorités locales et par les organisations présentes à Lampedusa, qui continuent d'apporter une aide généreuse aux personnes qui arrivent sur l'île.

Cependant, la population de Lampedusa ne doit pas être laissée seule face à cette situation. Cela fait trop longtemps que nous restons sourds à ses appels. Il est de notre responsabilité européenne commune de trouver le courage d’agir pour mettre fin à la tragédie humaine qui se déroule en Méditerranée.

Pour ce faire, j'appelle les pays européens à veiller à la mise en place de voies de migration sûres et légales pour éviter de nouveaux décès en mer.

De plus, je demande instamment aux pays européens de respecter leurs obligations et de créer au niveau européen une opération de recherche et de sauvetage.

Je tiens aussi à souligner la nécessité d’établir une base de données régionale pour consigner les disparitions et les décès de migrants. Cela permettrait d’apporter des réponses aux familles, qui ont besoin de savoir ce qui est arrivé à leurs proches.

La tragédie humaine en Méditerranée n'est pas une fatalité. De meilleures politiques, plus respectueuses des droits humains, peuvent y mettre un terme.

Chers amis, permettez-moi de conclure en remerciant toutes les ONG et autres organisations réunies à Lampedusa à l’occasion de ces journées de commémoration et du souvenir ; je tiens à saluer les efforts qu’elles déploient pour venir en aide aux plus vulnérables, sur terre et en mer. Je tiens aussi à adresser une nouvelle fois mes plus vifs remerciements à la population de Lampedusa, qui agit en faisant passer la dignité humaine avant toute autre considération. »

Strasbourg 02/10/2023
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