Retour Italie : Il est temps de changer radicalement de politique migratoire et de promouvoir efficacement les droits des femmes et l'égalité de genre

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Au cours de sa visite en Italie, la commissaire Mijatović a rencontré le ministre de l'intérieur Matteo Piantedosi (en haut à droite). Pendant son séjour à Rome, elle a également rencontré le président d'Ossigeno per l'Informazione, Alberto Spampinato (en bas à gauche) et des représentants de la Casa Internazionale delle Donne (au milieu à droite). Elle s'est également rendue à Lampedusa et a rencontré des représentants de l'ONG DiRe-Donne in Rete contro la violenza (en haut à gauche) et de la Croix-Rouge italienne (en bas à droite) et elle a visité le cimetière (en bas au centre).

Au cours de sa visite en Italie, la commissaire Mijatović a rencontré le ministre de l'intérieur Matteo Piantedosi (en haut à droite). Pendant son séjour à Rome, elle a également rencontré le président d'Ossigeno per l'Informazione, Alberto Spampinato (en bas à gauche) et des représentants de la Casa Internazionale delle Donne (au milieu à droite). Elle s'est également rendue à Lampedusa et a rencontré des représentants de l'ONG DiRe-Donne in Rete contro la violenza (en haut à gauche) et de la Croix-Rouge italienne (en bas à droite) et elle a visité le cimetière (en bas au centre).

« Il est de la responsabilité de l'Italie et de notre responsabilité européenne commune de mettre fin à la tragédie humaine qui se déroule en ce moment en Méditerranée. Il est grand temps de prendre des mesures collectives pour mettre fin à la perte de vies humaines en mer, notamment en partageant les compétences pour disposer de capacités de sauvetage adéquates et relocaliser les personnes secourues », a déclaré aujourd'hui la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, à l'issue d'une visite de cinq jours en Italie consacrée aux droits humains des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants, ainsi qu'aux droits des femmes et à l'égalité de genre.

« L'Italie doit cesser de mettre en danger la vie et la sécurité des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants en facilitant leur interception et leur renvoi en Libye, où ils sont confrontés à des violations graves et généralisées des droits humains. Toute activité de coopération avec des pays tiers, y compris avec la Tunisie, doit être subordonnée à des garanties complètes et effectives en matière de droits humains. En l'absence de telles garanties, cette coopération ne fait qu'aggraver les souffrances humaines ».

La Commissaire a également appelé les autorités italiennes à mettre fin aux politiques et aux pratiques qui entravent les activités de recherche et de sauvetage en mer des ONG. « Il est essentiel que les ONG puissent continuer à sauver des vies. La pénalisation de leurs activités va à l'encontre des obligations de l’Italie en vertu du droit international ».

Lors de sa visite de terrain à Lampedusa, la Commissaire a constaté les initiatives prises par les autorités locales, les organisations internationales et la société civile pour faire face à la situation difficile qui règne dans le centre d'accueil et sur l'île. « Il est indispensable que le pays se dote d'une planification à long terme pour assurer la pérennité de l'accueil des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants dans des conditions dignes sur l'ensemble du territoire italien. Un soutien adapté devrait être fourni aux autorités et aux habitants de Lampedusa, qui continuent d'apporter une aide généreuse aux personnes qui arrivent sur l'île, en dépit de toutes les difficultés ».

A Rome, la Commissaire a visité la Casa Internazionale delle Donne, où elle a procédé à un échange de vues approfondi avec des organisations de défense des droits des femmes et d'autres représentants de la société civile.  Lors de ses discussions avec les autorités, la Commissaire a souligné combien il était urgent de cesser de tolérer la violence et la discrimination à l'égard des femmes et des filles, qui persistent souvent dans la société italienne. « Il faut de toute urgence remédier au décalage flagrant entre les garanties juridiques et la réalité de la violence fondée sur le genre et des inégalités généralisées subies par les femmes et les jeunes filles ».

La Commissaire s'est montrée très préoccupée par la grave pénurie de centres d'accueil pour les femmes victimes de violence fondée sur le genre, en particulier dans certaines régions, et par la rareté des fonds alloués aux prestataires de services d'aide. « Un financement suffisant et fiable est indispensable pour garantir la mise à disposition, la continuité et l'adéquation des services d'aide sur l'ensemble du territoire. La coordination et le suivi de la mise en œuvre des mesures de prévention et de lutte contre la violence à l'égard des femmes doivent également être renforcés ».

La Commissaire a également exhorté les autorités à s'attaquer aux disparités régionales qui existent en matière de disponibilité des services de santé sexuelle et reproductive, notamment pour l'accès à l'avortement et à la contraception. « Le gouvernement doit veiller à ce que l'accès à ces services ne soit pas entravé par le refus opposé par des professionnels de la santé de dispenser certaines formes de soins pour des raisons de conscience, ou par les disparités que présentent les politiques régionales dans ce domaine.

En outre, la Commissaire a exhorté les autorités à remédier à la situation défavorable des femmes en matière d'emploi, notamment en améliorant l'offre de services de garde d'enfants pour faciliter le retour des femmes sur le marché du travail après la naissance d'un enfant. 

La Commissaire a profité de cette occasion pour assurer le suivi de certaines questions liées à la liberté d'expression et à la sécurité des journalistes. Elle a encouragé les autorités italiennes à continuer de protéger les journalistes contre les intimidations, en saluant l'action du Centre de coordination du suivi, de l'analyse et de l'échange d'informations sur l'intimidation des journalistes.

La Commissaire a également rencontré l'équipe d'Ossigeno per l'Informazione. Elle a souligné l'importance de leur suivi indépendant des attaques perpétrées contre les journalistes en Italie et la nécessité de dépénaliser d'urgence et totalement la diffamation, en faisant remarquer que les procédures bâillons (SLAPP) continuent d'entraver la liberté des médias dans le pays. La Commissaire a rappelé que l'exemple d'Ossigeno constitue un outil précieux pour documenter les attaques contre les journalistes, et qu'il devrait être utilisé dans toute l'Europe. Avec le Président d'Ossigeno, Alberto Spampinato, la Commissaire a rendu hommage au mémorial établi en souvenir de trente journalistes italiens tués en raison de leur travail d'investigation et de 900 autres victimes de la mafia.

Prenant note de l'évolution récente de l'enregistrement et des actes de naissance des enfants de couples de même sexe, la Commissaire a rappelé que l'intérêt supérieur de l'enfant devait être le premier critère à prendre en compte dans toutes les mesures à l'égard des enfants.

Au cours de sa visite, la Commissaire a rencontré le Ministre de l'intérieur, Matteo Piantedosi, le Conseiller diplomatique de la Présidente du Conseil des Ministres, l'Ambassadeur Francesco Maria Talò, le Secrétaire général du Ministère de la Santé, Giovanni Leonardi, le chef du Centre de coordination du suivi, de l'analyse et de l'échange d'informations sur l'intimidation des journalistes, le Préfet Vittorio Rizzi, le directeur de l'Office national de lutte contre les discriminations raciales (UNAR), Mattia Peradotto, et le Maire de Lampedusa et de Linosa, Filippo Mannino. Elle a également rencontré des partenaires internationaux et des membres de la société civile.

La Commissaire publiera prochainement un rapport sur sa visite en Italie.

Strasbourg 26/06/2023
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