Un nouveau programme audacieux sur la société civile enseigné dans le berceau du Printemps arabe

La révolution tunisienne, qui a été l'étincelle du Printemps arabe lorsque le jeune vendeur de fruits Mohamed Bouazizi s'immolait par le feu il y a plus de deux ans, n'entendait pas seulement lutter contre la cupidité et la corruption. L'enjeu était les droits de l'homme et l'éducation. Le sacrifice de Bouazizi a marqué le début d'un voyage ininterrompu à travers le monde arabe. Le chemin s'est révélé ardu. Les espoirs de 2011 ont conduit aux réalités de 2012, incluant les violences et l'inquiétude à propos des fondamentalistes qui anéantissent les aspirations des démocrates libéraux.

Afin de favoriser le processus de changement en Tunisie, le Conseil de l'Europe accueille aujourd'hui au sein des 16 écoles existantes de son réseau l'« École d'études politiques tunisienne ». L'objectif de ces écoles est de former de nouvelles générations de responsables politiques, économiques, sociaux et culturels dans les pays en transition. L'Ecole d'études politiques tunisienne a été créée l'année dernière par le Centre des études méditerranéennes et internationales (CEMI), avec des partenaires de Finlande et des Pays-Bas ainsi que l'Ecole d'études politiques de Bulgarie, pour former les jeunes membres des partis politiques. L'école opère sous la forme de cycles annuels de séminaires et conférences portant sur des thèmes comme la démocratie, les droits de l'homme, l'Etat de droit et la mondialisation, la cohésion sociale et l'égalité entre les sexes et les compétences pratiques en matière de leadership, auxquels participent des experts nationaux et internationaux.

Le 8 janvier, elle inaugurera son premier cycle de cours soutenu par le Conseil de l'Europe, élargissant le cercle des participants potentiels à toute la société civile tunisienne. Les cycles de cours incluront des études à Strasbourg.

Les étudiants, âgés de 25 à 40 ans, seront représentatifs d'un ratio progressiste entre les sexes de 50-50 et incluront des journalistes, de jeunes entrepreneurs, des syndicalistes et des représentants de divers partis politiques.

Ils étudieront des exemples de sociétés en transition, avec un cursus spécifique sur la manière d'organiser des élections libres et équitables. Les principes des droits de l'homme seront débattus, en particulier la question de savoir pourquoi les droits de l'homme font partie intégrante d'un Etat démocratique. Enfin, une quatrième partie portera sur la liberté d'expression et la « culture » de la démocratie. 
Depuis la création de la première école d'études politiques à Moscou, en 1992, par un groupe de militants de la société civile cherchant à promouvoir les valeurs démocratiques, plusieurs nouvelles écoles ont été créées dans le même esprit. Aujourd'hui, le réseau comprend 16 écoles couvrant toute l'Europe de l'Est et du Sud-Est et le Caucase, ainsi que deux nouvelles écoles en Afrique du Nord : en Tunisie et au Maroc.