Retour Cérémonie de lever du drapeau à l’occasion de la Présidence géorgienne du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe

Strasbourg , 

Conformément au prononcé

Monsieur le maire,

Monsieur l’Ambassadeur de la République française,

Monsieur l’Ambassadeur de Géorgie,

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

 

Aujourd’hui, nous marquons le transfert de la Présidence du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe entre deux Etats membres dont l’histoire est très différente, mais dont le profond attachement à nos valeurs communes est manifeste.

Sans nul doute, la présidence française sortante a été un grand succès.

Il y a six mois, elle a donné la priorité à la préservation et à la consolidation des acquis du Conseil de l’Europe.

Et vous avez accompli cela, Monsieur l’Ambassadeur, de différentes façons :

En poursuivant le combat contre la peine de mort, en rassemblant les présidents des cours suprêmes et en remettant les droits sociaux en Europe au cœur de notre attention – par exemple.

Mais vous avez aussi présidé à la restauration de la participation des Etats membres au travail du Conseil de l’Europe, à la reprise du paiement de leur contribution et à de réels progrès vers une nouvelle procédure complémentaire entre le Comité des Ministres et l’Assemblée parlementaire.

En outre, la décision adoptée la semaine dernière de convenir d’un budget à « croissance réelle zéro » marque la fin des coupes annuelles automatiques dans le budget de l’Organisation et notre capacité d’agir.

Cela a sans aucun doute redonné au Conseil de l’Europe des bases plus solides pour affronter l’avenir.

En dépit de l’ampleur des chantiers, vous avez aussi obtenu des résultats concrets sur les autres priorités que vous aviez retenues.

Notamment, œuvrer pour une Europe qui nous unisse et qui nous rapproche, et qui encourage l’égalité et le vivre ensemble – avec notamment un fort soutien à la Convention d’Istanbul et la nécessité de mettre fin à la violence envers les femmes.

Vous avez su accélérer notre travail sur les droits des enfants et la lutte contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et d’intolérance, ainsi qu’au discours de haine et aux discriminations, qu’elles soient fondées sur le sexe, l’origine, les convictions ou l’orientation sexuelle.

Vous avez également attiré l’attention sur l’importance de l’étude de l’histoire, en tant que moyen de créer un sentiment commun d’appartenance : un thème abordé lors de la réunion des Ministres de l’Education, hier, à Paris.

Votre objectif, qui était d’adapter le Conseil de l’Europe en relevant de nouveaux défis, a aussi été atteint, ne serait-ce que par :

La création du Comité ad hoc sur l’intelligence artificielle, qui a tenu sa première réunion plénière au début de ce mois ;

La conférence des ministres de la Justice sur le thème de la Justice en Europe face aux défis du numérique ;

Et le travail qui nous a menés à une nouvelle Feuille de route pour renforcer l’action contre la traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail ;

L’engagement, l’ardeur et l’énergie de la Présidence française ont été manifestes d’emblée et les résultats en sont impressionnants.

Mais l’éventail et la portée des priorités retenues par la Présidence géorgienne qui débute à présent sont tout aussi impressionnantes.

La décision de mettre l’accent sur les droits de l’homme et la protection de l’environnement est d’une grande actualité.

Dans ses arrêts, la Cour européenne des droits de l’homme a interprété les dispositions de la Convention européenne dans le domaine des questions liées à l’environnement.

Nous disposons donc de protections juridiques contre les dommages causés à l’environnement et pour sensibiliser à ces questions.

La participation civile au processus de prise de décision est également très importante.

Et je salue le choix de la Présidence géorgienne de réfléchir sur la façon dont cette participation peut améliorer la confiance de la population envers les autorités.

Sur la question de la justice adaptée aux enfants, nous aurons l’occasion de débattre et de partager des bonnes pratiques sur les façons de privilégier les intérêts de l’enfant et sur les avantages de la justice réparatrice.

Pour ce qui est du renforcement de la démocratie par l’éducation, la culture et l’engagement de la jeunesse, les mesures destinées à bâtir des sociétés démocratiques et inclusives seront soutenues.

Cela comprend l’éducation à la citoyenneté démocratique, l’éducation aux droits de l’homme et l’encouragement de l’engagement de la jeunesse, y compris la société civile.

Monsieur l’Ambassadeur, cela fait vingt ans maintenant que la Géorgie est membre de la famille paneuropéenne.

Mais c’est la première fois qu’elle assume la présidence du Comité des Ministres de l’Organisation.

Vous avez fixé des priorités intéressantes et audacieuses.

Et je me réjouis d’œuvrer avec les autorités géorgiennes et avec vous au cours des mois à venir.