Retour Comment l’Europe peut faire échec au terrorisme

A l'invitation du Président Hollande et du gouvernement français, le Secrétaire Général, Thorbjørn Jagland, a participé au rassemblement populaire de recueillement à Paris après l'attentat meurtrier à Charlie Hebdo (janvier 2015) - Photo AFP

A l'invitation du Président Hollande et du gouvernement français, le Secrétaire Général, Thorbjørn Jagland, a participé au rassemblement populaire de recueillement à Paris après l'attentat meurtrier à Charlie Hebdo (janvier 2015) - Photo AFP

Lorsque les terroristes ont attaqué les collaborateurs du magazine Charlie Hebdo, leurs intentions étaient claires.

Ils voulaient anéantir une tradition bien ancrée en Europe, celle de la liberté d’expression.

Ils voulaient, par leur violence meurtrière, mise au service d’une idéologie rétrograde et vouée à l’échec, ébranler la confiance dans nos valeurs et notre mode de vie.

Peut-être aussi les meurtriers espéraient-ils que nos communautés, cédant à l’hostilité antimusulmane, éclateraient dans une explosion de vengeance islamophobe.

A ce titre, la marche des leaders mondiaux organisée à Paris il y a un an, à laquelle j’ai participé, n’était pas une simple manifestation internationale de solidarité avec le peuple français, ni même une réaffirmation du droit des journalistes de travailler sans être harcelés.

Elle était un ardent plaidoyer en faveur de nos sociétés multiethniques et multiconfessionnelles, un symbole de notre volonté de nous opposer à ceux qui se servent de bombes et de balles pour étouffer le dialogue et détruire les progrès accomplis.

Un front commun avec les victimes de la terreur, partout dans le monde, a aussi été consolidé.

Cette marche a montré de façon irréfutable notre détermination à faire comprendre aux fanatiques armés qu’ils n’auraient pas le dernier mot.

Cet engagement, lorsqu’il est fondé sur les normes des droits de l’homme, nous place en meilleure posture pour maintenir la cohésion de nos sociétés et résister aux sirènes de l’extrémisme.

Il est vital que les gouvernements et les institutions restent comptables de leurs actes. Le contre-terrorisme ne doit pas corroder nos systèmes démocratiques et nous conduire à brider les aspirations et à sacrifier nos libertés.

Les activités de suivi du Conseil de l’Europe destinées à veiller au respect par les Etats de leurs obligations en matière de droits de l’homme, et plus particulièrement de ses lignes directrices relatives aux « combattants étrangers », de même que ses travaux sur la prévention de la radicalisation en prison et ses propositions interculturelles pour améliorer le vivre-ensemble, s’inspirent de cette approche. Des démocraties européennes libres, justes et attachées à l’état de droit peuvent faire échec au terrorisme – telle est notre conviction.

Cela étant, les massacres de novembre à Paris montrent que le défi terroriste à la démocratie n’a fait que s’exacerber depuis les attentats de janvier dernier dans les locaux de Charlie Hebdo et du supermarché juif.

C’est pourquoi notre réponse doit être résolue. Elle doit être inexorable et arrimée aux principes fondamentaux des droits de l’homme.

Secrétaire Général Strasbourg 7 janvier 2016
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