Tel que délivré par Bjørn Berge, Secrétaire général adjoint du Conseil de l’Europe

Mesdames et Messieurs les ministres,

Chers invités,

Mesdames et Messieurs,

L'histoire nous accompagne toujours. Nous ne saurions y échapper.

C'est un trait caractéristique de nos identités -

En tant qu'individus et communautés, et en tant que pays et continents.

Dans le meilleur des cas, elle aide à clarifier et à contextualiser -

Ouvrant la voie à la compréhension mutuelle, à la coopération et, espérons-le, à la paix.

Dans le pire des cas, c'est une source constante de différends et de discorde –

Qui conduit au ressentiment, à l'hostilité, voire à la violence.

Nous avions tous espéré que l'utilisation de l'histoire pour préparer ou justifier la guerre appartenait au passé de l'Europe.

Mais la guerre d'agression effroyable que mène la Russie contre l'Ukraine ne nous laisse aucun doute sur le fait que tel n'est pas le cas.

Au lieu de cela, nous avons vu resurgir un vieux fantôme de l'Europe : un nationalisme agressif combiné à de faux récits historiques.

Ce genre de détournement de l'histoire doit être combattu.

Chers amis,

Depuis plus de sept décennies, nous travaillons ensemble – le Conseil de l'Europe et ses États membres – pour que l'enseignement de l'histoire intègre nos valeurs fondamentales –

Les droits humains, la démocratie et l’État de droit.

Cette exposition montre l'évolution de notre pensée et de notre approche au fil des ans –

Et les résultats positifs qui en découlent.

Je vous invite à prendre le temps de la regarder de plus près et de lire les panneaux explicatifs.

L'importance des informations factuelles est le fondement de nos actions.

Oui, il y aura toujours de multiples perspectives et interprétations du passé – c'est inévitable.

Mais les faits essentiels doivent être clairs et servir de base à la rigueur académique.

À partir de là, nos travaux intergouvernementaux s’efforcent d'élaborer une politique d'enseignement qui reconnaisse cette complexité, mais qui encourage en même temps la pensée critique.

Cette approche met les apprenants sur la voie d'une interprétation ouverte et globale du passé - et du présent -

Les rendant plus résistants à la manipulation de l'histoire, aux fausses informations, à la désinformation et aux tentatives visant à utiliser l'histoire comme une arme ou un outil de propagande.

Tout comme l'histoire, nos politiques continuent d'évoluer -

Et bien sûr, vous, ministres de l'Éducation, qui connaissez ces sujets bien mieux que moi, serez la clé de leur succès ou de leur échec.

C'est vous qui établirez les programmes d'études et définirez les cadres des politiques de l'éducation dans vos pays respectifs.

Mon humble souhait est donc que vous puissiez vous inspirer de toutes les normes et de tous les outils fournis par le Conseil de l'Europe -

Pour contribuer à enseigner l'histoire d'une manière qui donne aux citoyens la foi en leur démocratie et les compétences nécessaires pour comprendre et défendre leur culture démocratique.

L'une de nos dernières initiatives est bien sûr l'Observatoire de l'enseignement de l'histoire –

Qui rassemble des gouvernements et des experts de tous les États membres –

Dans un effort pour dégager un consensus sur les faits -

Et contribuer au respect des différents points de vue, ce qui est si important pour se réconcilier avec le passé.

C'est un exemple de l'évolution de notre approche, et je pense qu'elle ne fera que se renforcer au fur et à mesure que d'autres États membres choisiront de la rejoindre.

Chers amis,

Cette Organisation est née des cendres d'un continent ravagé par deux guerres mondiales.

Le concept de « plus jamais ça » était – et demeure – au cœur de notre mission.

Mais nous avons fait l’expérience et pris conscience de la rapidité avec laquelle la paix, que nous considérons comme acquise en Europe, peut s’évanouir.

Car nous ne sommes pas seulement prisonniers de notre passé, mais aussi maîtres de notre avenir.

Et c'est en étudiant humblement l'histoire et en relevant les défis d'aujourd'hui que nous pourrons assurément garantir un avenir meilleur.

Je vous remercie de votre attention.