Retour Conference of Ministers of Justice of the Council of Europe - “Justice in Europe facing the challenges of digital technology”

Strasbourg , 

Mesdames, Messieurs les Ministres de la Justice,

Madame la Présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,

Chers hôtes,

Mesdames, Messieurs,

C’est un plaisir pour moi de vous accueillir au Conseil de l’Europe.

Je commencerai par vous remercier, Mme Belloubet, d’avoir organisé cette manifestation conjointement avec le Conseil de l’Europe dans le cadre de la Présidence française du Comité des Ministres.

La transformation numérique de la justice en Europe est en cours depuis plusieurs années, mais ces derniers temps, l’accent s’est déplacé.

Alors qu’on a commencé par s’intéresser à l’exploitation des technologies de l’information et de la communication (TIC), on donne de plus en plus la préférence désormais aux questions concernant le recours à l’intelligence artificielle (AI).

L’intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus important dans l’accès de la population à la justice et dans la conduite des systèmes judiciaires, y compris l’aide aux professionnels du droit.

Depuis les dialogueurs (chatbots) testés en Lettonie, qui conseillent les justiciables sur les possibilités de déposer leurs actions devant les tribunaux –

Jusqu’au système français Persée, outil utilisable sur tablette qui aide à la préparation et à la tenue des audiences pénales et de la rédaction de décisions -

On ne peut douter que l’intelligence artificielle pourrait permettre d’arriver à de meilleurs résultats, y compris des services judiciaires plus efficaces et plus performants.

Cependant, nous devons reconnaître dans le même temps que le développement des technologies numériques au sein des systèmes judiciaires européens soulève aussi de nouvelles difficultés concernant les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit.

Il appartient donc aux autorités nationales tout comme aux organisations internationales d’intervenir.

Dans l’optique du Conseil de l’Europe, l’ensemble des 47 Etats membres ont ratifié la Convention européenne des droits de l’homme.

C’est pourquoi, chacun des 830 millions d’Européens qui habitent dans ces pays a droit à ce que ses droits soient défendus,

Droit à un procès équitable, par exemple, au respect de la vie privée et familiale et à un recours effectif.

Ces droits s’appliquent en ligne autant qu’ailleurs. Il est capital qu’ils soient renforcés et non diminués par les mutations technologiques.

The European Court of Human Rights interprets conventional law in light of contemporary challenges.

But the Council of Europe has also produced specific tools to help member states to fight online crime and to protect people’s rights in the digital era.

These include our Convention on Cybercrime;

Conventions 108 and 108+ for the Protection of Individuals with regard to Automatic Processing of Personal Data;

And our European Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters, including its Second Protocol that allows hearings to be held by video conference between countries, and communications and requests to be transmitted by electronic means.

Our justice committees have also deployed their expertise.

For example, our European Committee on Legal Co-operation has issued guidelines on the handling of electronic evidence in civil and administrative proceedings.

And in December, our European Commission for the Efficiency of Justice - CEPEJ - published its Charter on the use of Artificial Intelligence in judicial systems, which has established itself as a reference point, not just in Europe but beyond.

But in a fast-evolving digital environment we need more progress still.

We need legal and practical instruments that are up to the job of maintaining respect for human rights, democracy and the rule of law.

And this includes ensuring that all actors understand their respective obligations and duties of care when designing, developing and deploying technology.

We are already moving forward.

The Committee of the Council of Europe Convention on Cybercrime is negotiating a protocol to assist prosecution services obtain evidence from servers in foreign, multiple or unknown jurisdictions.

The European Committee on Crime Problems is considering the development of an international legal instrument that would establish common standards for the criminal law aspects of automated technology.

And our recently-established Ad Hoc Committee on Artificial Intelligence will examine the feasibility and potential elements of a legal framework for the development, design and application of Artificial Intelligence, based on Council of Europe standards.

So, there is a lot going on, but success will only come if we work together.

And I hope that this Conference provides an opportunity for everyone to share ideas, best practice and experience.

Because by doing that we will ensure that Europe is best placed to ensure that digital technology continues to improve the justice system for those who work in it, and those who rely on it: an aim that I am sure we all have in common.