Minister of Justice for Lithuania,
Vice-President of the European Commission for Values and Transparency
Ministers,
Commissioner for Human Rights,
Distinguished guests,
Ladies and gentlemen,
It is a great pleasure to be here with you in Vilnius –
For this important conference.
You are central to setting the onward course of justice in Europe –
And here, today, you have the opportunity to take the next steps forward on the path towards accountability for the international crimes committed in Ukraine.
More than two and a half years into the Russian Federation’s brutal and illegal war of aggression against Ukraine –
And with the ongoing violence and developments on the battlefield over this summer –
The need for accountability burns more brightly than ever.
Ensuring the systems and co-operation required for this –
Helping national and international justice systems to work in tandem towards that goal –
This is not always easy.
It requires us to find the gaps that exist –
And to address these in a way that is co-ordinated, coherent, and effective.
We must be ready to extend the architecture of international justice –
And in the Declaration that will be amongst today’s outcomes, you show your readiness to do just that.
This involves complex issues.
How do we ensure the proper collection of useful and authentic evidence?
And how do we go about sharing that evidence, legally and with integrity?
This is about changing our practice so that impunity ends and those responsible for core international crimes are brought to justice.
Vitally important tools are already at hand.
The Rome Statute of the International Criminal Court makes clear member states’ obligations to co-operate –
And I congratulate Ukraine on deciding to accede to it just two weeks ago.
The Ljubljana – Hague Convention on Mutual Legal Assistance helps countries to work together in investigating serious international crimes.
And the Council of Europe has put in place a range of treaties and other crucial measures of direct relevance.
These include the European Convention on Extradition –
The European Convention on Mutual Assistance on Criminal Matters –
And the Convention on the Transfer of Sentenced Persons –
All of which have been ratified by every one of our 46 member states.
The European Convention on the Transfer of Proceedings in Criminal Matters has also been joined by a clear majority of member states –
Together, these instruments provide the main legal basis for international co-operation with Ukraine on criminal matters.
Our Committee of Experts on these matters works to help member states overcome problems and apply the conventions –
And since the beginning of Russia’s aggression against Ukraine –
Each of its meetings has devoted time to addressing the impact on international co-operation –
With Ukraine participating at the heart of those discussions.
Moving forward, this work is vital.
And so too is harnessing the jurisprudence of the European Court of Human Rights –
Whose judgments deal not only with the direct legal consequences of the Russian aggression –
But, separately, have also clarified issues on the collection of cross-border evidence –
And the standards required for trials in absentia –
Which must of course be fair and in line with international human rights law.
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Par les réflexions que vous mènerez ici aujourd’hui –
Vous contribuerez à mobiliser ce corpus de textes juridiques et d’expertises en repoussant les frontières de la justice pénale –
Ce qui est hautement souhaitable.
Nous savons bien évidemment qu’une réflexion audacieuse et innovante est également nécessaire.
La Conférence des ministres de la Justice qui s’est tenue l’année dernière a considérablement contribué à cette entreprise –
Avec le lancement du Registre des dommages pour l’Ukraine –
Qui est maintenant pleinement opérationnel –
Et la réception de milliers de réclamations concernant des domiciles endommagés ou détruits.
D’autres demandes suivront prochainement –
Portant notamment sur le décès ou la disparition de parents proches –
Des déplacements internes involontaires –
Et la destruction d’infrastructures ukrainiennes.
Ces réclamations sont une première étape indispensable vers la création d’un mécanisme international d’indemnisation –
Lequel est aussi essentiel pour établir les responsabilités –
Et le Conseil de l’Europe est prêt à y apporter tout le soutien nécessaire –
De même que nous sommes prêts à soutenir les travaux relatifs à un Tribunal spécial pour le crime d'agression contre l'Ukraine –
Sous quelque forme que le Groupe restreint pourra recommander.
L’une des options envisagées actuellement est bien sûr celle d’un accord bilatéral entre l’Ukraine et l’Organisation –
Fondé sur un Accord partiel élargi –
Une approche pour laquelle il existe des précédents juridiques.
D’autres tribunaux spéciaux, par le passé, ont été fondés sur des accords bilatéraux dont l’une des parties était une organisation internationale.
Tel était le cas du Tribunal spécial pour la Sierra Leone –
Des Chambres extraordinaires du Cambodge –
Et du Tribunal spécial pour le Liban.
Le Statut du Conseil de l’Europe affirme que notre action en faveur de la paix doit se fonder sur la justice.
La Cour européenne des droits de l’homme offre elle-même un parfait exemple d’une instance juridictionnelle efficace établie dans notre cadre institutionnel –
Et notre expérience, notre stabilité et notre flexibilité seront autant de forces s’il nous est demandé de créer un Tribunal spécial.
Le Groupe restreint doit encore se prononcer sur plusieurs questions majeures et complexes.
La compétence du Tribunal –
La définition du crime d’agression –
Et l’application d’immunités en vertu du droit international.
Il convient que le Groupe restreint accorde tout le temps nécessaire à sa réflexion sur ces questions –
Et qu’il choisisse, pour le Tribunal spécial, le modèle le mieux adapté à sa finalité –
L’essentiel étant que justice soit rendue pour toutes les personnes qui ont été lésées.
La décision, quelle qu’elle soit, aura notre soutien.
Ce qui est certain, c’est que s’il nous est demandé de conduire cet effort –
Nous sommes prêts à le faire.
Mesdames et Messieurs,
Les récits et les images qui continuent de nous parvenir d’Ukraine sont tout aussi choquants que déchirants.
Tout décès, toute blessure d’une personne doit recevoir une attention spécifique.
Mais aucune responsabilité ne peut être retenue en dehors du droit –
Non seulement en théorie, mais aussi en pratique –
Et le droit doit s’appliquer au niveau national comme international –
De manière constante, cohérente – et dynamique.
Cette conférence est pour vous –
Et pour nous –
L’occasion d’aller plus loin que jamais par le passé –
Et je sais que vous saurez vous en saisir – pour l’Ukraine et pour sa population, pour l’Europe et pour un monde démocratique et libre.