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Accès aux droits sociaux - Accès au logement

 

Rapport final d'activité du Groupe de Spécialistes (CS-LO) sur l'accès au logement
(adopté par le CDCS lors de sa 7ème réunion - Strasbourg, 14-16 novembre 2001)
  Mandat découlant du programme intergouvernemental d'activités
  Rapport d'activité
  Conclusions
  Points soumis au Comité européen pour la cohésion sociale (CDCS)

ANNEXE I - Lignes Directrices pour l’Accès au Logement pour les Catégories de Personnes défavorisées, adoptées par le CS-LO

  Introduction
  Principes généraux des politiques d’accès au logement pour des catégories de personnes défavorisées
  Cadre juridique
  Cadre institutionnel et coopération entre les autorités publiques et la société civile
  Améliorer l’offre et le financement du logement abordable pour les catégories de personnes défavorisées
  L’importance des politiques territoriales de logement
  Réduire le risque et les conséquences négatives de l’expulsion pour personnes défavorisées
  Gérer les situations d'urgences
  Réduire le risque et les conséquences négatives de l’expulsion pour personnes défavorisées
1. Le Comité européen pour la cohésion sociale (CDCS) a donné au groupe de spécialistes sur l’accès au logement (CS‑LO) le mandat ci-après:

2. Il est ressorti des travaux réalisés dans le cadre du projet «dignité humaine et exclusion sociale» (HDSE) que permettre aux groupes défavorisés d’accéder au logement et de le conserver est un défi pour l’ensemble des Etats membres du Conseil de l’Europe. Le logement occupe une place importante dans la Charte sociale européenne et la Charte révisée. L’article 16 de la Charte sociale européenne protège la vie familiale à travers sa disposition sur la construction de logements adaptés aux besoins des familles; aux termes de l’article 19, paragraphe 4, les parties contractantes s’engagent à garantir aux travailleurs migrants un traitement non moins favorable qu’à leurs nationaux en ce qui concerne le logement. L’article 4 du Protocole stipule que les personnes âgées devraient pouvoir disposer de logements adaptés à leurs besoins et à leur état de santé ou d’aides adéquates pour aménager leur logement. L’article 31 de la Charte révisée reconnaît le droit au logement. Le groupe de spécialistes nouvellement créé devra par conséquent:

a.  faire le point sur les travaux menés dans le domaine de l’accès au logement par le Conseil de l’Europe (…) et d’autres instances;
b.  à partir des problèmes qui se posent aux gouvernements et qu’a mis en évidence le projet HDSE, ainsi que des résultats d’autres activités du Conseil de l’Europe, formuler des propositions quant à la manière de:

–  réagir dans l’urgence;
–  prévenir les expulsions et, si elles doivent avoir lieu, veiller à ce que les personnes soient relogées;
–   préserver et étendre l’offre de logements de qualité;
–  répondre aux besoins spécifiques des personnes vulnérables, notamment des sans-abri, des réfugiés et des migrants;
–  élaborer des politiques territoriales (aménagement urbain, politique de la ville, revitalisation des campagnes);

c.  formuler des propositions en matière de recherche comparée sur le problème du logement dans l’exclusion sociale et concernant l’échange d’informations sur les bonnes pratiques;
d.  encourager la constitution de réseaux et l’échange d’expériences entre professionnels dans les divers domaines de la politique du logement;
e.  élaborer des principes directeurs pour faciliter l’accès au logement, en envisageant la possibilité d’élaborer une recommandation.

3. Le mandat détaillé du groupe de spécialistes sur l’accès au logement (CS-LO), qui fait l’objet de l’annexe I, arrive à expiration le 31 décembre 2001.
4.  Le groupe de spécialistes sur l’accès au logement  (CS-LO) a tenu six réunions à Strasbourg aux dates suivantes:
1re réunion: 8-9 juin 1999
2e réunion: 6-8 décembre 1999
3e réunion: 24-26 mai 2000
4e réunion: 11-13 décembre 2000
5e réunion: 23-25 avril 2001
6e réunion: 11-12 octobre 2001

5 .        Les cinq premières réunions ont été présidées par M. Antonio MONTEIRO MESQUITA (Portugal), la sixième, par la vice-présidente du CS-LO, Mme Srna MANDIC (Slovénie). M. MOREAU (Belgique) a été élu vice-président pour la sixième réunion.  La liste des participants aux réunions du CS-LO fait l’objet de l’annexe II.

6. A sa première réunion (Strasbourg, 8‑9 juin 1999), le CS-LO:

– a examiné un rapport d’orientation sur l’accès au logement établi par Mme Dragana Avramov (consultant) et divers autres documents réalisés dans le cadre du projet HDSE («Dignité humaine et exclusion sociale») et dont certaines sections sont consacrées au logement, faisant ainsi le point sur les travaux menés dans le domaine de l’accès au logement par le Conseil de l’Europe et d’autres instances;
–       a tenu un échange de vues approfondi sur son mandat et sur les moyens de s’acquitter des tâches qui y sont énoncées, en se félicitant du fait qu’un certain nombre d’experts non gouvernementaux sont pleinement associés aux travaux du groupe CS-LO;
–       a décidé, afin de créer un cadre permettant aux membres du CS-LO d’échanger périodiquement expériences et pratiques, qu’une partie de chaque réunion serait consacrée à l’examen d’un thème spécifique, en rapport avec les principaux thèmes énumérés dans le mandat (voir paragraphe 4.b du mandat).

7.  A sa deuxième réunion (Strasbourg, 8‑9 décembre 1999), le CS-LO:

–  a entendu et examiné des contributions nationales sur le thème spécifique «mesures de prévention des expulsions et, si nécessaire, de relogement»;
–  a adopté un programme de travail en convenant de le centrer sur l’accès au logement des groupes vulnérables plutôt que sur des politiques générales de logement;
–  a décidé d’établir un questionnaire à soumettre à l’attention de tous les Etats membres du Conseil de l’Europe et des Etats observateurs pour obtenir des informations complémentaires sur les conditions de logement des groupes vulnérables en Europe;
–  est convenu que le questionnaire devait demander entre autres, des exemples de bonnes pratiques dans le domaine de l’accès au logement des groupes vulnérables.

8.  A sa troisième réunion (Strasbourg, 24‑26 mai 2000), le CS-LO:

–       a entendu et examiné des contributions nationales sur le thème spécifique «réagir dans l’urgence»;
–       a examiné le projet de questionnaire qui a été établi et remanié par le consultant et le Secrétariat conformément aux observations du groupe;
–       a examiné le projet de questionnaire, paragraphe par paragraphe, a tenu un débat approfondi sur les concepts essentiels et a chargé le Secrétariat et le consultant d’élaborer un projet final de questionnaire sur la base du débat et d’envoyer un projet révisé au groupe pour commentaires avant finalisation du questionnaire;
–       est convenu, après avoir envisagé différents modes de distribution du questionnaire, d’envoyer six exemplaires à chacun des Etats membres et Etats observateurs du Conseil de l’Europe, à savoir un questionnaire à l’administration centrale, deux aux autorités locales – de préférence de la capitale et d’une région rurale – ou aux collectivités régionales, et trois à des organisations bénévoles/instituts de recherche compétents dans le domaine du logement. Les questionnaires seront envoyés directement à tous les organes susmentionnés et retournés directement au Secrétariat. Le questionnaire est reproduit à l’annexe III du présent document.

9.  A sa quatrième réunion (Strasbourg, 11‑13 décembre 2000), le CS-LO:

–      a consacré une demi-journée à l’examen d’un thème spécifique. Le thème choisi cette fois était «préserver et étendre l’offre de logements de qualité»;
–      a été informé par le président et le Secrétariat sur la réunion, tenue le 18 décembre 2000, par les présidents des différents comités sur «l’accès aux droits sociaux» avec le Bureau du CDCS;
–  a approuvé la nomination d’un nouveau consultant (M. Iván Tosics, chercheur hongrois indépendant, spécialiste du logement) en remplacement du précédent, M. Alistair C. Blunt, qui se trouve dans l’impossibilité de poursuivre ses activités au CS-LO, puisqu’il a accepté une mission à plein temps et de longue durée en Kirghizie, en Asie centrale;
–       a indiqué que sur un total de 264 questionnaires, 77 ont été complétés et retournés au Secrétariat. Des réponses ont été reçues de trente Etats membres. La plupart des réponses proviennent de ministères nationaux: (27 pays) et d’ONG (20 pays). Les autorités locales/régionales ont malheureusement très peu réagi au questionnaire, puisque treize réponses seulement ont été reçues;
–       a procédé à une analyse préliminaire des réponses au questionnaire sur «l’accès au logement et catégories de personnes défavorisées»;
–       a tenu un échange de vues approfondi sur les thèmes prioritaires à envisager pour des lignes directrices sur l’accès au logement par les catégories de personnes défavorisées.

10.       A sa cinquième réunion (Strasbourg, 23‑25 avril 2000), le CS-LO:

–       a examiné le projet de rapport sur «l’accès au logement des catégories de personnes défavorisées» établi par le consultant, M. Iván Tosics. Le CS-LO a examiné le projet de rapport en se scindant en trois groupes de travail. Les conclusions des groupes de travail ont été présentées en plénière;
–       a examiné un projet de lignes directrices établi par le Secrétariat en coopération avec le consultant;
–       a reçu un rapport du Secrétariat sur la réunion des présidents et consultants des comités sur l’accès aux droits sociaux (Strasbourg, 23 mars 2001);
–       a tenu un échange de vues sur les thèmes à envisager pour de futurs travaux du Conseil de l’Europe dans le domaine du logement et recommandé au CDCS de lancer une nouvelle activité sur la contribution des politiques de logement à la cohésion sociale en 2002, comme suite au CS-LO;
–       a eu un échange de vues sur sa coopération avec l’Union européenne et la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (Onu-CEE) et entendu des déclarations de représentants de la Commission européenne et de l’Onu-CEE.

11.       A sa sixième et dernière réunion (Strasbourg, 11‑12 octobre 2001), le CS-LO:

–       a examiné et adopté les Lignes directrices sur l’accès au logement des catégories de personnes défavorisées;
–       a examiné et, sous réserve des dernières modifications qu’y apporteront les consultants après la réunion, adopté le Rapport sur l’accès au logement des catégories de personnes défavorisées tel qu’établi par Iván Tosics et Sándor Erdösi Jr., Institut de recherche métropolitain, Budapest (Hongrie), avec le concours de Mme Srna Mandic (Slovénie);
-  a examiné et adopté son projet de rapport final d’activité;
–       a chargé le Secrétariat de soumettre tous les documents susmentionnés au CDCS ;
–       a examiné et tenu un échange de vues sur le projet de recueils d’exemples choisis de politiques nationales de logement, tel qu’établi par Mme Anne Margrethe Kaltenborn Lunde et M. Yogeswaran Kandiah du ministère norvégien des collectivités locales et du développement régional et estimé, de l’avis général, qu’après quelques ultimes modifications, le document devrait être communiqué aux Etats membres du Conseil de l’Europe par l’intermédiaire du CS-LO et du CDCS;
–        s’est accordé à reconnaître que les contributions écrites remises par les membres du CS-LO dans le cadre de la discussion des thèmes spécifiques durant les différentes réunions du CS-LO étaient fort utiles au travail de tous les membres du CS-LO et que ces contributions devaient également être mises à la disposition des membres du CDCS à leur demande.
12.  Conscients du fait que la mise en parallèle des conclusions des différents comités sur l’accès aux droits sociaux constitue pour le CDCS un objectif stratégique et une composante majeure de sa stratégie de cohésion sociale, pour faciliter le travail, le CS‑LO a établi une étroite coopération avec le groupe de spécialistes sur l’accès à la protection sociale (CS-PS) et le Comité d’experts pour la promotion de l’accès à l’emploi (CS‑EM).

13.  Le 23 mars 2001, le président, le consultant et le Secrétaire du CS-LO ont participé à une première réunion de coordination dont le but était de lancer la nouvelle activité et de mettre en place le groupe de rédaction du rapport sur l’accès aux droits sociaux (CS-ASR).

14.  Le CS-LO indique que l’examen d’un thème spécifique à chaque réunion s’est avéré être un dispositif très utile permettant aux membres du CS-LO d’échanger périodiquement expériences et pratiques. Les contributions écrites remises par les membres du CS-LO dans le cadre de la discussion de ces thèmes spécifiques sont fort utiles au travail de tous les membres du CS-LO. Le CS-LO recommande que cette pratique soit poursuivie dans toutes les activités futures sur l’accès aux droits sociaux.

15. La participation de représentants d’ONG aux travaux du groupe de spécialistes a été hautement appréciée par tous les membres du Groupe de spécialistes sur l’accès au logement (CS-LO) et devrait se poursuivre dans toutes les activités futures sur l’accès aux droits sociaux.

16. En plus des lignes directrices sur l’accès au logement des catégories de personnes défavorisées à l’attention des Etats membres (voir annexe I au présent document), le CS-LO présente un certain nombre de recommandations pour d’éventuelles futures activités dans le domaine de la recherche sur le logement et le développement des politiques concernant l’accès au logement dans la Partie IX de ses Lignes directrices.

17. Dans la partie IX de ses Lignes Directrices, le CS-LO a également présenté quelques recommandations en rapport avec les travaux du nouveau comité sur la Contribution des politiques de logement à la Cohésion sociale, qui débutera ses travaux en 2002.   Le CS-LO espère que ce nouveau  comité apportera également une contribution appropriée à une définition du processus de suivi de l’article 31 de la Charte sociale européenne révisée sur «le droit au logement» et sur le cadre de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre et de l’impact des Lignes directrices adoptées par le CS-LO.

18.  Le CS-LO  est convaincu que les résultats des travaux du CS-LO apporteront une contribution utile à la fois aux travaux du nouveau comité sur la Contribution des Politiques du logement à la Cohésion sociale et du Groupe de rédaction pour le rapport sur l’accès aux droits sociaux (CS-ASR).

19. Lorsqu’il a été mis en place en 1999, le CS-LO a investi un nouveau domaine de travail pour le Conseil de l’Europe. Au terme de son mandat triennal, le CS-LO observe avec satisfaction qu’il a été en mesure de prouver son utilité et que son travail dans le domaine des politiques du logement a été bien accueilli dans les Etats membres. D’intéressants contacts avec d’autres instances internationales et ONG ont également été établis.

20. Le CS-LO observe également avec satisfaction que l’une des retombées de son travail aura été le développement de la coopération et de l’assistance pour les problèmes et projets de logement, avec les Etats membres et par le biais de la Banque de développement du Conseil de l'Europe ainsi que du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-est.

21. Enfin, le CS-LO rejoint le Secrétariat pour remercier les autorités norvégiennes, et en particulier le ministère norvégien des collectivités locales et du développement régional pour la mise à la disposition du Conseil de l’Europe de Mme Anne Margrethe Kaltenborn Lunde, qui a prêté son assistance pour la mise en place et le fonctionement des nouvelles activités logement, et Mme Anne Margrethe Kaltenborn Lunde personnellement pour sa précieuse contribution et son engagement.

22.  Le CS-LO ayant achevé ses travaux conformément à son mandat, soumet un certain nombre de documents au CDCS (voir partie IV ci-dessous).
        
 
23.  Le CDCS est invité:

- à examiner et à adopter les Lignes directrices sur l’accès au logement des catégories de personnes défavorisées (Document CS-LO(2001)26) (également reproduit à l’annexe I du présent document), document établi par le CS-LO et adopté à sa sixième et dernière réunion (Strasbourg, 11-12 octobre 2001) et à autoriser la diffusion de ces lignes directrices;
–  à prendre note du Rapport sur l’accès au logement des catégories des personnes défavorisées (document CS-LO (2001)17 rév) tel qu’établi par Iván Tosics et Sándor Erdösi Jr, Institut de recherches métropolitain, Budapest (Hongrie), avec le concours de Mme Srna Mandic (Slovénie) et adopté par le CS-LO à sa sixième et dernière réunion (Strasbourg, 11-12 octobre 2001), et convenir d’une procédure écrite pour approuver la diffusion publique de ce rapport
-  à examiner et à adopter le présent projet de rapport final d’activité du Groupe de spécialistes sur l’accès au logement (CS-LO)
-  à prendre note, par procédure écrite, du Recueil d’exemples de bonnes pratiques nationales en matière d’accès au logement de catégories de personnes défavorisées, tel que préparé par Mme Margrethe Kaltenborn Lunde et M. Yogeswaran Kandiah, du ministère norvégien des Collectivités locales et du Développement régional et à autoriser la diffusion dudit document aux Etats membres du Conseil de l’Europe par l’intermédiaire du CS-LO et du CDCS;
-  à prendre note que les contributions écrites, soumises par les membres du CS-LO dans le cadre de la discussion des thèmes spécifiques durant les différentes réunions du CS-LO, puissent être mises à disposition du CDCS à leur demande par l’intermédiaire du Secrétariat.
 

ANNEXE I - Lignes Directrices pour l’Accès au Logement pour les Catégories de Personnes défavorisées, adoptées par le CS-LO

1. Il est ressorti des travaux effectués dans le cadre du projet “Dignité humaine et exclusion sociale” (HDSE) du Conseil de l’Europe que donner aux groupes défavorisés l’accès au logement, à l’emploi, à la protection sociale, à la santé et à l’éducation représente un problème auquel sont confrontés tous les Etats membres du Conseil de l’Europe. Même si en général, les droits sociaux vont juridiquement de soi, dans la pratique, leur application se trouve entravée par de multiples obstacles pour beaucoup de gens. C’est pourquoi le Conseil de l’Europe a entrepris une série d’activités visant à promouvoir  l’accès aux droits sociaux pour tous.

2. Dans ce contexte, le Groupe de spécialistes sur l’accès au logement (CS-LO) a entamé ses travaux en juin 1999. En tant que premier comité du Conseil de l’Europe à systématiquement s’occuper des questions de logement, le CS-LO a permis à ses membres d’entreprendre un échange d’expériences approfondi et de lancer une collecte empirique de données paneuropéennes à grande échelle auprès des Etats membres et des observateurs du Conseil de l’Europe afin de connaître les politiques nationales d’accès au logement appliquées pour les catégories de personnes défavorisées.

3.  Les présentes lignes directrices se dégagent des résultats du travail de recherche du CS-LO (présentés dans des rapports séparés) et des propositions du Groupe CS-LO.
4.  L’importance du logement et les responsabilités des gouvernements nationaux à cet égard ont été reconnues dans un certain nombre de documents internationaux, comme la Charte sociale européenne de 1961 du Conseil de l’Europe (art. 16), son protocole additionnel de 1988 (art. 4), la Charte sociale européenne révisée de 1996 (art. 31), le Programme pour l’habitat des Nations Unies adopté à Istanbul en 1996, la « Déclaration sur les villes et autres établissements humains dans le nouveau millénaire » adoptée en Session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies pour examen général et évaluation de la mise en œuvre du Programme pour l’habitat (New York, 6-8 juin 2001).

5.  Dans le contexte des politiques de logement, les droits fondamentaux de l’homme couverts par la Convention européenne des droits de l’homme, en particulier le droit au respect de la vie privée, de la vie familiale et du domicile (article 8) et le droit au respect des biens (article 1 du Protocole n°1), doivent être respectés et protégés.  Dans le Programme pour l’Habitat des Nations-Unies, les Gouvernements réaffirment leur engagement à assurer une pleine réalisation des droits de l’homme énoncés dans les instruments internationaux, et en particulier dans ce contexte le droit à un logement convenable, tel que préconisé par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, prévu dans la Convention Internationale des Droits économiques, sociaux et culturels, et prévoyant que le droit au logement adéquat devra être réalisé progressivement.

6.  Les Etats membres du Conseil de l'Europe devraient tout particulièrement s’attacher à l'élaboration d'un cadre favorisant les politiques du logement, conformément aux recommandations du Programme pour l’Habitat de l'ONU (Istanbul 1996). Dans cette perspective, les gouvernements devraient, conformément à l’article 61 du Programme pour l’Habitat des Nations Unies (1996), prendre les mesures appropriées en vue d’encourager et de protéger le droit à un logement convenable et d’assurer progressivement sa pleine réalisation pour les catégories de personnes défavorisées.

7.  Afin d’assurer l’accès à un logement abordable pour les catégories de personnes défavorisées, les autorités politiques doivent créer un cadre juridique  adéquat pour les marchés du logement, prendre des dispositions institutionnelles appropriées, adopter des politiques pour étendre l’offre de logements abordables, ainsi que garantir une meilleure sécurité juridique d’occupation des logements et un accès non-discriminatoire au logement.

8.  La fourniture de logement pour les catégories de personnes défavorisées nécessite un effort non seulement des pouvoirs publics à tous les niveaux, mais également de tous les secteurs de la société, y compris du secteur privé, des organisations non-gouvernementales, ainsi que des organisations associées et des entités de la communauté internationale. Les catégories de personnes défavorisées elles-mêmes et les organisations de la société civile devraient pouvoir jouer un rôle actif par le biais de mécanismes participatifs dans la fixation des programmes.

9. La contribution du secteur public, corrigeant les imperfections du marché, est toujours nécessaire, car elle aide à mettre en œuvre les différents types de mesures indispensables pour permettre aux catégories de personnes défavorisées qui ont des problèmes que le marché seul ne peut résoudre, d'accéder à un logement adéquat et accessible financièrement ainsi qu'aux services essentiels.

10.  Il existe une interdépendance étroite entre les politiques de logement et les autres politiques relatives à l’accès aux droits sociaux tels que la protection sociale, l’emploi, la santé et l’éducation. Les pouvoirs publics à tous les niveaux et les institutions internationales compétentes sont donc encouragées à promouvoir et à développer des approches intégrées en ce qui concerne l'accès aux droits sociaux des catégories de personnes défavorisées.

11.      Les objectifs des politiques de logement devraient être pris en considération lors de toute décision politique et législative qui a une incidence directe ou indirecte sur l’offre et la demande de logement, ainsi que sur la fourniture et la construction de logements.  A ce sujet, on peut citer les politiques fiscales, le code civil, ainsi que les conditions légales pour financer le marché de l’immobilier et l’aménagement du territoire.


12.      Les politiques du logement devraient, à tous les niveaux, être adaptées aux besoins et aux exigences des catégories de personnes défavorisées. Les autorités nationales devraient par conséquent avoir ou mettre sur pied une stratégie d'accès au logement des catégories de personnes défavorisées avec des objectifs clairement définis, des normes et des procédures qui permettent de contrôler les résultats obtenus, tout en tenant compte des interactions mentionnées ci-dessus avec d’autres politiques.

13.  Des lois et règlements devraient, dans chaque Etat membre, permettre de prévenir et éventuellement, de condamner toute discrimination dans l’accès au logement.

14.  Il faudrait apporter aux personnes défavorisées à plus d’un titre et à celles qui nécessitent des soins, une assistance spécifique répondant à leurs besoins particuliers en matière de logement, et leur accorder les services sociaux et l’accompagnement social qui conviennent.

15.  Dans les pays qui ont décidé de privatiser une partie considérable du parc de logements publics durant ces dernières années, des mesures politiques appropriées devraient être introduites qui neutraliseraient les conséquences indésirables pour les catégories de personnes défavorisées de la privatisation ou de la restitution du logement. Ainsi,
dans les pays présentant une forte proportion de « propriétaires pauvres », il conviendrait de privilégier un système général d’allocation de logement et un soutien public pour la rénovation de logements, qui seraient utiles à la fois pour les propriétaires et les locataires habitant dans des logements restitués.

16. Les pouvoirs publics devraient assurer la collecte régulière des informations statistiques dans tout le pays sur les catégories de personnes défavorisées, car ces informations sont d'une importance capitale pour définir des orientations précises ainsi que pour cibler, mettre en œuvre et assurer le suivi des mesures spécifiques et des programmes d’aide. La collecte de ces informations devrait être normalisée sur la base de critères européens communs.
17. Tous les Etats membres du Conseil de l’Europe devraient envisager la ratification et la mise en œuvre des instruments juridiques internationaux ayant trait aux politiques de logement, notamment l’Article 31 de la Charte sociale européenne révisée sur le droit au logement.

18. Les pays qui ne l'auraient pas encore fait sont encouragés à mettre sur pied un cadre juridique complet d'accès au logement des catégories de personnes défavorisées, en tenant compte des contraintes et des opportunités du marché et en respectant les normes internationales, afin d'appuyer les politiques nationales du logement.

19. En plus d’inscrire le droit au logement dans la législation, il faudrait faire en sorte que, par des mécanismes appropriés, ce droit soit mis en pratique pour toutes les personnes ayant un statut légal de résidence.

20. Pour les personnes en situation d’extrême précarité et conformément à la Recommandation n° R (2000) 3 du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe aux Etats membres, les gouvernements de tous les Etats membres du Conseil de l’Europe devraient reconnaître, lorsque tel n’est pas encore le cas, l’existence d’un droit individuel, universel et justiciable à la satisfaction des besoins humains matériels élémentaires. Ce droit devrait à tout le moins couvrir la nourriture, l’habillement, l’hébergement et les soins médicaux de base, et l’exercice de ce droit devrait appartenir aux nationaux et aux étrangers, quel que soit le statut de ces derniers au regard du droit des étrangers, selon des modalités à définir par les autorités nationales.

21. Chaque pays devrait définir dans sa législation la notion de “logement adéquat” en tenant compte de la dimension des droits de l’homme et du paragraphe 60 du Programme de l’Habitat, ainsi que des moyens économiques et des aspects culturels du pays.

22. Des normes de logement adéquat devraient être applicables non seulement aux constructions neuves, mais aussi, progressivement, à la rénovation du parc de logements existants.

23. Tous les Etats membres devraient se doter d'un système transparent de droits de propriété et d'un régime adéquat d'application par les administrations des lois relatives à la propriété.

24. Les autorités nationales devraient fournir des informations sur le cadre juridique aux autorités publiques dotées de responsabilités dans le domaine du logement aux niveaux national, régional et local et aux organisations de la société civile.
25.  Les Etats membres devraient, lorsqu'il y a lieu, créer ou mettre en place une structure institutionnelle appropriée et efficace afin d’assurer la coopération entre les autorités publiques, d’autres responsables des politiques de logement travaillant dans ce secteur, y compris les acteurs de la société civile.

26. Au sein d’un cadre de politique nationale pour le logement qui prévoit, entre autres, l’affectation des ressources dont les pouvoirs locaux ont besoin pour remplir leurs missions, ceux-ci devraient disposer d'une autonomie conséquente et participer davantage à la prise des décisions, à l'exécution ainsi qu’à la mobilisation et à l’utilisation des ressources.

27.        Le rôle et les responsabilités des autorités locales et des associations concernées en matière de politique du logement devraient être clairement et légalement définis.

28.        Les autorités publiques devraient encourager, faciliter et soutenir la création d’organisations de la société civile organisée à tous les niveaux pour contribuer à la fourniture de logements pour des catégories de personnes défavorisées, et mettre à disposition les ressources à leur fonctionnement en tant que de besoin.

29.        Les représentants de la société civile devraient participer à la préparation des politiques de logement et aux processus de décision, afin que soient identifiés et pris en compte les besoins et les priorités des personnes défavorisées.

30.         Les gouvernements devraient faciliter l'accès des catégories de personnes défavorisées aux mécanismes de prise de décisions et de planification en mettant à leur disposition des services tels que l'aide judiciaire et les centres de consultations juridiques gratuits.
31. L'offre de logements d'un coût abordable devrait être accrue, notamment en encourageant et en favorisant l'accès à  la propriété, et en mettant sur le marché davantage de logements locatifs, qu’ils soient publics, coopératifs ou privés, à des prix abordables grâce à des partenariats permettant de combiner des initiatives publiques et privées, tout en respectant les droits légaux et les obligations des locataires et des propriétaires.

32. Le marché devrait offrir différents types de logements et devrait mettre à disposition des logements abordables et convenables pour des personnes à faible revenu.  Pour ce faire,  les autorités publiques devraient mettre en place un cadre juridique ainsi qu’un système efficace d’allocations logement ou d’autres mesures appropriées pour des personnes à faible revenu et/ou ayant des problèmes d’accès, notamment pour certains marchés du logement locaux où l’offre de logement abordable n’est pas suffisante.

33. Pour assurer une offre suffisante en terrains viabilisés, et en particulier pour mettre à disposition des terrains disponibles pour des constructions à caractère social, les gouvernements devraient envisager, s'il y a lieu, des mesures incitatives fiscales et autres, qui favorisent le bon fonctionnement du marché des terrains vacants, en vue de faciliter la construction de logements à prix abordable.

34. Dans les situations de pénurie de logement, des mesures devraient être prises pour inciter les acteurs du marché privé à mettre en location les logements inoccupés sans motif légal.

35. Pour faciliter l'accès, en particulier des catégories de personnes défavorisées, à la propriété foncière et leur assurer la sécurité d'occupation, les gouvernements aux échelons appropriés, les autorités locales comprises, devraient fournir un appui institutionnel, assurer la transparence et imposer l'obligation de rendre compte en matière de gestion foncière et de fournir des informations exactes sur la propriété foncière, les transactions foncières et l'utilisation actuelle et prévue des sols.

36. Il existe une demande considérable en matière de financement de logement. Les Gouvernements devraient par conséquent prévoir s’il y a lieu différentes possibilités d’accès au financement.  Afin que l’accession à la location ou à la propriété devienne abordable, les Gouvernements devraient subventionner le financement de la fourniture de logements ou la construction de logements pour ces groupes.  Les logements ainsi subventionnés devraient être attribués selon des critères objectifs et transparents.

37. En tant qu’alternative ou en plus des subventions mentionnées ci-dessus, un mécanisme d’allocation logement soumise à des conditions de ressources pourrait être utilisé. En effet, les allocations logement peuvent constituer un instrument efficace autant que bien ciblé, qui permet aux groupes à faible revenu de trouver un logement à un coût abordable.

38. Afin de rendre les logements plus abordables pour les ménages à faibles revenus, les autorités nationales devraient envisager la mise en place de plans d'épargne et des facilités de crédit tels que des prêts à taux modéré ou à taux zéro, y compris des programmes de micro-crédits.

39.         Les opérateurs de logements destinés aux personnes défavorisées devraient être en droit de bénéficier de mesures de financement préférentielles.
40. Il faudrait veiller tout spécialement à favoriser la mixité sociale, afin d‘éviter la formation de ghettos de pauvreté et une ségrégation fondée sur le logement, ainsi que des déséquilibres géographiques entre l’offre et la demande, qui ne manqueraient pas d’accentuer la précarité des conditions de logement des personnes défavorisées.

41. Afin d’aborder la détérioration à grande échelle du parc de logements existant, les pays concernés devraient développer une approche mixte associant les programmes de réparation et de rénovation, ne recourant aux nouvelles constructions que si nécessaire.

42. Il s’agit de prendre des mesures afin de prévenir ou de réduire les problèmes de concentration de quartiers stigmatisés dans les zones urbaines ; il faudrait prendre des mesures de planification du développement immobilier proposant des opportunités réelles d’intégration des personnes défavorisées à l’ensemble des foyers composant un quartier, notamment par la réhabilitation ou la construction de logements au centre des villes.

43. Il faudrait lancer des initiatives locales visant à la revitalisation sociale de quartiers dégradés et d'îlots d'habitations paupérisés. Il faudrait insister sur la reconstruction de l'infrastructure sociale et communautaire de ces secteurs d'habitation et améliorer la qualité de vie de leurs résidents.

44. Au niveau local, la participation des habitants est un élément important des programmes de logement, d’habitat et de réhabilitation sociale. Il faudrait, pour soutenir cette participation, prendre des initiatives telles que:

-     promouvoir la participation des locataires et des propriétaires à la gestion, à la réparation et à la rénovation de leur logement;
-     soutenir la création d'associations de résidents, notamment en leur apportant des conseils techniques pour leur fonctionnement et leur administration ;
-     soutenir la création et la gestion de réseaux nationaux de programmes de logement, au niveau des quartiers, pour promouvoir la coopération et pour développer et mettre en commun les bonnes pratiques.

45. Afin de réduire cette vulnérabilité, les gouvernements aux échelons appropriés, les autorités locales comprises, devraient protéger toutes les personnes contre les expulsions forcées qui sont contraires à la loi et leur assurer une protection juridique ainsi qu’un droit de réparation.

46. La prévention des expulsions devrait primer sur le relogement.

47. La législation sur l’expulsion devrait clairement énoncer la procédure d’expulsion et préciser le délai dans lequel les occupants doivent être informés.

48. Les pouvoirs locaux et les organisations compétentes de la société civile devraient être informés des expulsions en cours et habilités à proposer aux personnes risquant l’expulsion des services ou une assistance en termes de conseil et de médiation.

49. Il y a lieu de veiller à ce que la législation nationale soit claire en matière de saisie des hypothèques et en matière d'expulsion, et qu'elle soit assortie de mesures d’aide répondant à des conditions légales bien définies pour le relogement ou la réinstallation dans les cas où l'expulsion est inévitable, en prévoyant une protection spéciale pour les foyers avec enfants et pour les personnes ayant besoin de soins.

50. Dans le cas de ménages menacés d’expulsion, toutes les mesures appropriées devraient être prises pour garantir l’accès aux services de première nécessité indispensables pour que ces ménages soient logés dans la dignité et mènent une existence normale (qu’ils disposent, par exemple, de l’électricité, de l’eau potable et, si nécessaire, du chauffage).

51.                En cas d'expulsion inévitable, les services sociaux ou d’autres instances légalement mandatées, en coopération avec les services sociaux et d’autres instances appropriées doivent chercher, selon des conditions juridiquement définies, une solution de relogement respectueuse de la personne concernée et propre à faciliter son intégration sociale.

52.                Si nécessaire, il faut adopter une stratégie pour réformer le marché parallèle du logement, régulariser les implantations illégales ou trouver d’autres solutions, créer des organismes bénévoles et participatifs, régulariser l'emploi et d'autres activités économiques.
53. Tous les gouvernements devraient oeuvrer en faveur de la fourniture d'un logement et des services et équipements essentiels en matière d'éducation et de santé aux sans-abri, aux personnes déplacées, aux femmes et aux enfants ayant subi des violences familiales, aux personnes handicapées, aux personnes âgées, aux victimes de catastrophes naturelles ou causées par l'homme et aux personnes appartenant à des groupes vulnérables et défavorisés (y compris un abri temporaire et des services de base en ce qui concerne les réfugiés).

54. Les gouvernements devraient mettre au point, adopter et imposer des normes et des règlements en matière d’utilisation des sols, de construction et de planification qui s’appuient sur des évaluations des risques et de la vulnérabilité effectuées par des spécialistes.

55. Les gouvernements devraient assurer la participation de toutes les parties intéressées à la planification préalable et à la gestion des opérations en cas de catastrophes, en particulier des personnes défavorisées, de manière à tenir compte de leur vulnérabilité particulière en cas de catastrophe naturelle ou causée par l’homme.

56. Dans les secteurs à risque, les gouvernements devraient encourager, favoriser et appuyer l'adoption de solutions efficaces, de méthodes novatrices et de normes de construction appropriées pour diminuer les risques auxquels sont exposés les groupes vulnérables, notamment l'établissement de cartes des zones à risque et la mise en oeuvre de programmes visant à réduire la vulnérabilité des habitations.

57.   Le Gouvernement ou les organes administratifs compétents doivent être en mesure de débloquer rapidement les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de mesures d’urgence et de réhabilitation, en veillant à ce que les besoins particuliers des femmes, des enfants, des handicapés et des groupes de personnes défavorisées soient pris en considération dans toutes les opérations de communication, de secours, de réinstallation et de reconstruction.

58.                Les Gouvernements devraient prévoir et fournir les solutions nécessaires à l’hébergement adéquat des réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de catastrophes naturelles, solutions parmi lesquelles, peut figurer, éventuellement, la construction de logements provisoires dotés des équipements de base, compte tenu des besoins propres à chaque sexe.

59.                Il faudrait prévoir des procédures permettant de contrôler la façon dont les procédures juridiques et administratives sont suivies par les autorités régionales et municipales en situation d’urgence.
60. Le CS‑LO se félicite de la décision du CDCS de créer, en 2002, un nouveau groupe de spécialistes sur «la contribution des politiques du logement à la cohésion sociale». Basés sur les conclusions du CS‑LO, les travaux du nouveau groupe de spécialistes pourraient englober les tâches suivantes:

– élaborer un glossaire des principaux termes employés dans l’examen des aspects sociaux des politiques du logement en Europe;
–  fournir des informations utiles au processus de suivi de l’article 31 de la Charte sociale européenne révisée sur «le droit au logement»;
– accorder une attention particulière à l’échelon « sous-régional » (c’est-à-dire des groupes de pays connaissant des problématiques comparables en matière de logement), car d’importantes leçons pourraient être tirées d’une comparaison entre les politiques, la pratique et les activités d’assistance dans un groupe plus restreint de pays voisins;
–  envisager l’organisation d’activités communes à moyen terme avec la commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE/NU) (voir paragraphe 66 ci-dessous), en vue d’accroître la visibilité et l’impact des deux organisations qui sont deux des principaux acteurs européens dans le domaine des politiques du logement;
–  étudier les possibilités de coopération avec les «responsables de liaison nationaux de l’UE sur le logement » (« National Housing Focal Points »), notamment concernant les statistiques de l’UE en matière de logement, afin d’inclure les indicateurs de cohésion sociale dans ces statistiques; – élaborer un cadre de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre et de l’impact des lignes directrices adoptées par le CS‑LO.

61.  Au cours de ses travaux, le CS‑LO a trouvé de nombreux exemples indiquant qu’il existe une très grande interdépendance entre les politiques du logement et d’autres politiques relatives à l’accès aux droits sociaux tels que la protection sociale, l’emploi, la santé et l’éducation. Il conseille, par conséquent, au Groupe de rédaction du rapport sur l’accès aux droits sociaux (CS‑ASR) d’encourager, à travers le rapport, les pouvoirs publics, à tous les niveaux, à élaborer des approches intégrées concernant l’accès aux droits sociaux des catégories de personnes défavorisées, et de formuler des recommandations à cet effet.

62.   Tous les membres du CS‑LO apprécient grandement la participation des représentants des ONG aux travaux du Groupe et souhaitent qu’elle se poursuive dans toutes les futures activités sur l’accès aux droits sociaux.

63.  Les indicateurs de cohésion sociale, actuellement élaborés par la Division pour le développement de la cohésion sociale du Conseil de l’Europe devraient inclure des indicateurs qui prennent en compte la situation du logement dans les Etats membres.

64.  Le Conseil de l’Europe devrait poursuivre ses activités d’assistance dans le domaine du logement au niveau des Etats membres, mais également au niveau « sous-régional », en gardant à l’esprit l’amélioration de l’infrastructure sociale, en diminuant la discrimination et la ségrégation du logement, et en considérant la situation du logement des minorités, des réfugiés et des personnes déplacées, ceci éventuellement en coopération avec la Banque de Développement du Conseil de l’Europe.

65.  Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe du Conseil de l’Europe devrait envisager de lancer des activités sur les aspects locaux et régionaux des politiques du logement, par l’intermédiaire, notamment, de ses commissions de la cohésion sociale de la Chambre des pouvoirs locaux et de la Chambre des régions.

66.  Les résultats des travaux du CS‑LO devraient être communiqués à la Commission des établissements humains de la CEE/NU afin de donner un prolongement aux contacts très utiles établis par le CS‑LO. La Commission des établissements humains de la CEE/NU mène de très intéressants travaux sur les aspects économiques et techniques des politiques du logement, qui sont complémentaires des travaux du Conseil de l’Europe sur les aspects sociaux des politiques du logement.

67.  Le Conseil de l’Europe devrait également envisager la possibilité de coopération avec le Rapporteur Spécial sur le Droit au Logement qui a été nommé récemment par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNCHR).

68.  En ce qui concerne les informations sur la situation du logement dans les pays européens, le CS‑LO recommande aux Etats membres du Conseil de l’Europe:
– que l’on améliore la comparabilité des statistiques de logement en vue de leur normalisation finale, sur la base de critères européens communs;
– si nécessaire, que les gouvernements trouvent des moyens de mieux informer les fonctionnaires et le grand public sur les accords internationaux en matière de logement auxquels leurs pays respectifs sont parties contractantes (notamment sur l’article 31 de la Charte sociale européenne révisée).