Le contexte

Le cadre conceptuel du projet “Politiques et pratiques de l’enseignement de la diversité socioculturelle” a été élaboré tout au long de l’année 2005 par le Secrétariat et le Bureau du Comité directeur de l’Education (CDED) et a été adopté lors de la session plénière de celui-ci au mois d’octobre 2005. Plusieurs événements survenus lors de l’année 2005 ont influencé son élaboration, certains au plus haut niveau politique au sein du Conseil de l’Europe et d’autres au niveau de la coopération intergouvernementale au sein du secteur de l’éducation.

Les objectifs poursuivis dans le cadre du projet répondent au souhait exprimé par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du 3ème Sommet de Varsovie (mai 2005), de reconnaître la nécessité de promouvoir une culture démocratique et d’encourager le dialogue interculturel tant parmi les Européens qu’entre l’Europe et ses régions voisines.

Précédemment, les Ministres européens de l’éducation, lors de leur 21ème session de la Conférence permanente organisé à Athènes en novembre 2003, avaient redéfini les objectifs de la coopération éducative en Europe et reconnu le rôle de l'éducation interculturelle et la contribution majeure du Conseil de l'Europe dans le maintien et le développement de l'unité et de la diversité des sociétés européennes.

La Déclaration de Faro relative à la stratégie du Conseil de l’Europe pour le développement du dialogue interculturel, adoptée à la clôture des célébrations du 50ème anniversaire de la Convention culturelle européenne, a défini plusieurs lignes d’action quant aux futures priorités de la coopération intergouvernementale du secteur de l’éducation, qui rejoignent les préoccupations exprimées par les Ministres de l’éducation lors de leur conférence d’Athènes, telles que :

  • le respect des droits culturels et du droit à l’éducation ;

  • la mise en place de politiques intersectorielles favorisant la diversité culturelle et le dialogue ;

  • le développement de la connaissance de l’histoire, des cultures, des arts et des religions ; -

  • le soutien aux activités et aux échanges culturels, en tant que support de dialogue ;

  • le renforcement de toutes les possibilités de formation des éducateurs dans les domaines de l’éducation à la citoyenneté démocratique, des droits de l’homme, de l’histoire et de l’éducation interculturelle.

C’est dans ce contexte et dans le but de donner suite aux priorités politiques définies par les Ministres, que le Comité directeur de l’éducation (CDED) du Conseil de l’Europe a renforcé dès l’année 2006, son action relative à la formation des enseignants dans plusieurs domaines d’activités tels que l’éducation à la citoyenneté démocratique, la dimension européenne de l’éducation, l’enseignement des enfants Roms, l’enseignement de l’histoire et des langues. Même si l’accent a été principalement mis sur l’élaboration d’outils pédagogiques sur la base de concepts, principes, approches méthodologiques et des exemples d’activités d’apprentissage dans différents domaines : langues, histoires, éducation à la citoyenneté, etc., le développement de nouvelles compétences demeure une préoccupation constante et plus spécialement les modes d’acquisition de la part des enseignants qui revoient leur profession placée devant de nouveaux défis que l’évolution des sociétés d’aujourd’hui leur impose à relever. Il est à souligner que ces nouvelles compétences, restent étroitement liées et limitées aux domaines spécifiques en fonction des disciplines enseignées et ne sortent pas du cadre dans lequel elles ont été élaborées.

Il est donc intéressant pour le Conseil de l’Europe d’envisager la mise en place d’un cadre de référence qui servirait de dénominateur commun, et intégrerait un « noyau dur » de compétences fondamentales. Si ce dénominateur commun devait être « l’éducation à la diversité », les compétences figurant dans le cadre de référence, une fois acquises et appliquées fourniraient aux enseignants et aux professionnels de l’éducation en général des moyens pour faire face avec succès à la diversité de plus en plus croissante de nos sociétés.