(Seul le texte prononcé fait foi)

Discours de Mme Maud de Boer-Buquicchio, Secrétaire Générale adjointe du Conseil de l'Europe, à la séance d'ouverture du forum sur la gouvernance de l'Internet

Rio, le 12 novembre 2007

Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Le Conseil de l'Europe, que je représente, est une organisation qui regroupe 47 des 48 pays européens de notre continent qui œuvre pour la promotion des droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit. Notre principale mission est de faire respecter, par le biais de la Cour européenne des Droits de l’Homme, la Convention européenne des Droits de l'Homme, la charte des droits pour toute l'Europe, qui s'applique autant en ligne que hors connexion.

Notre principal message, qui est également celui de l'Europe, est clair: nous tenons à garantir la possibilité, pour les personnes, de bénéficier d'un maximum de droits et de services avec un minimum de restrictions, tout en nous efforçant d'assurer le niveau de sécurité que les usagers sont en droit d'attendre. C'est ce qui a motivé notre Organisation à adopter à l'intention de nos gouvernements, il y a 5 jours à peine, une recommandation de politique générale visant à promouvoir la valeur de service public de l’Internet. En Europe, nous préconisons un accès abordable, libre, sûr et diversifié à l’Internet.

Je dispose de peu de temps, et me limiterai donc à quelques brèves observations.

Premièrement, l'Internet “nous concerne”, il est notre bien à tous, et il ne doit pas devenir une jungle virtuelle dans laquelle des criminels abusent de la liberté et de l'anonymat qui caractérisent cet outil. Ces individus agissent peut être dans un monde virtuel, mais les dommages qu'ils causent sont bien réels.

Nous avons réagi à la situation par la Convention du Conseil de l'Europe sur la cybercriminalité et son Protocole: c'est le seul traité international répondant d'une manière globale et respectant pleinement les droits de l’homme fondamentaux, aux crimes commis via l'Internet. A ce jour, 43 pays du monde l'ont signé. J'encourage les autres pays à y adhérer dès que possible. Plus les signataires seront nombreux, moins il y aura de cachettes.

Mon deuxième point concerne les enfants, qui constituent une des catégories les plus nombreuses d'utilisateurs de l'Internet. L'Internet leur confère de nouvelles capacités, mais créé également de nouveaux risques pour leur sécurité. L'exploitation sexuelle des enfants figure bien évidemment au nombre de ces menaces.

C'est pourquoi la Convention du Conseil de l’Europe pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels rend hors-la-loi les “groomers” (ceux qui "apprivoisent" les enfants) et les “pédo-pornographes”, et renforce considérablement la coopération internationale. Ce traité est, lui aussi, ouvert aux pays non européens, et j'encourage tous les pays à y adhérer.

Je saisis l'occasion pour annoncer la naissance, cette semaine à Strasbourg, d'une nouvelle “ville”: une “cyberville” créée pour les enfants et par les enfants. Elle sera hébergée par notre site Internet et poursuivra un objectif très simple: donner aux enfants les compétences nécessaires pour contribuer à la réalisation d'un monde meilleur, plus proche de leurs espoirs et de leurs rêves.

Pour conclure, Mesdames et Messieurs, les adultes et les enfants d'Europe ont un rêve et une ambition. Ils rêvent de voir la citoyenneté démocratique devenir une réalité pour tous sur le "Web", et ont l'ambition d'indiquer au monde entier comment y parvenir.

Je vous remercie de votre attention.