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Déclaration
Haut-Karabakh : l’escalade du conflit menace les droits de l'homme

« Je regrette vivement la reprise du conflit militaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui a déjà fait de nombreuses victimes », a déclaré aujourd’hui la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović. « Je rappelle aux deux États l’obligation leur incombant au titre de la Convention européenne des droits de l'homme de respecter le droit à la vie et de protéger les populations contre la torture et les peines ou traitements inhumains ou dégradants. Or, l’escalade du conflit fait peser de graves menaces sur ces droits.

Je tiens à souligner l’importance de rendre compte de manière objective de ce qui se passe dans la zone de conflit car les fausses informations et la propagande ne font qu’attiser les tensions. J’appelle les médias qui couvrent ces événements à appliquer les normes les plus élevées en matière d’éthique journalistique et de professionnalisme. La couverture médiatique et l’accès à l’information sont indispensables pour mettre à disposition en temps utile des données exactes et complètes, notamment en période de crise. Conformément aux Lignes directrices sur la protection de la liberté d’expression et d’information en temps de crise, élaborées par le Conseil de l'Europe, les autorités des deux pays devraient autoriser les professionnels des médias accrédités à se rendre dans les zones de crise et devraient veiller à la sécurité des journalistes qui couvrent le conflit. Les autorités devraient aussi faire en sorte que les populations aient librement accès à l’information, en ligne et hors ligne. Toute mesure visant à supprimer ou à limiter les possibilités de recevoir ou de communiquer des informations, par des moyens traditionnels ou numériques, fait obstacle à la mission des journalistes d’informer le public.

Enfin, il me semble indispensable de se garder des discours politiques destinés à alimenter les tensions entre les deux pays. En conséquence, les autorités des deux pays devraient prendre des mesures contre le discours de haine dans les médias et promouvoir la compréhension mutuelle et la confiance.

Je demande instamment aux deux parties de mettre fin à l’escalade militaire et de reprendre les négociations, en vue d’un règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh. C’est le seul moyen d’éviter que le conflit fasse de nouvelles victimes civiles et militaires et de protéger les populations civiles contre les effets dévastateurs d’un affrontement militaire qui se prolongerait. »

Strasbourg 01/10/2020
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