Instructions

1. Expliquez aux participants qu’ils vont travailler dans une centrale électrique. Les centrales normales produisent de l’énergie à partir de l’uranium, du charbon, du gaz, des déchets, de la biomasse, du soleil, du vent ou des vagues. Dans cette activité, la centrale produit de l’énergie à partir des actes de violence : elle est donc potentiellement dangereuse et devrait être fermée ou modifiée pour pouvoir fonctionner avec une autre source d’énergie. Vous (l’animateur) êtes le directeur de la centrale et les participants sont les techniciens.

Partie 1. Réflexion au sujet des actes de violence
2. Demandez aux participants de mener une brève réflexion personnelle sur les manifestations de violence qu’ils observent autour d’eux. Expliquez-leur clairement qu’ils ne doivent pas s’attacher aux « grands sujets » comme le terrorisme ou le génocide, mais plutôt aux formes de violence que nous rencontrons tous chaque jour à l’école, dans les clubs de jeunes, dans la rue et chez nous.
3. Formez des groupes de trois à cinq personnes et distribuez trois feuilles de papier (rouge) et un feutre par groupe. Demandez aux participants de présenter leurs exemples aux autres membres du groupe et de décider collectivement quelles formes de violence sont à combattre en priorité. Ils en inscriront une par feuille, en lettres capitales et en utilisant des mots-clés ou des phrases très courtes.
4. Ramassez les feuilles et parcourez-les rapidement pour voir si le même exemple revient plusieurs fois. Dans ce cas, écartez les doubles.
5. Invitez les participants à faire une pause de 5 minutes pendant que vous préparez la seconde partie de l’activité. Accrochez les feuilles au « câble électrique » (c’est-à-dire sur la corde), à une distance d’environ 50 cm les unes des autres. Fixez-les à l’aide de ruban adhésif pour éviter qu’elles ne glissent.

Partie 2. Dans la centrale électrique
6. Lorsque vous êtes prêt et que toutes les feuilles sont attachées à la corde, expliquez au groupe que vous venez de recevoir une note du responsable du service hygiène et sécurité vous informant que la centrale restera fermée jusqu’à ce qu’ils – les techniciens – trouvent un autre combustible pour la faire fonctionner.
7. Invitez les « techniciens » à entrer dans la « centrale électrique ». Formez deux équipes et donnez à chacune plusieurs feuilles de papier (vert), des marqueurs et un rouleau de ruban adhésif.
8. Montrez le câble et les feuilles représentant les actes de violence.
9. Expliquez que l’une des raisons pour lesquelles la centrale électrique est si dangereuse est le fait que la violence génère de l’énergie en un flux très irrégulier ; par conséquent, les surtensions sont fréquentes. Lorsque cela se produit, le seul moyen rapide d’empêcher l’explosion de toute la centrale est de couper le câble, mais c’est une procédure extrêmement dangereuse qui doit être évitée au maximum. En cas de surtension particulièrement forte, des voyants se mettent à clignoter et une sirène retentit. Il faut alors agir vite pour réorienter la production d’énergie, en transformant les actes de violence attachés au câble électrique en actions positives.
10. Expliquez comment cela se déroulera dans la pratique : les participants entendront une sirène et verront les voyants lumineux clignoter. Vous leur indiquerez l’endroit où vous allez devoir couper le câble et lirez les inscriptions figurant sur les deux feuilles situées de part et d’autre de ce point. Les deux équipes n’auront alors qu’une minute pour trouver des moyens de résoudre ces deux formes de violence. Ils noteront leurs propositions sur du papier vert (une proposition par feuille) et devront courir pour les accrocher le plus vite possible à l’endroit où vous vous apprêtez à couper.
11. L’exercice commence. Faites démarrer la centrale électrique et laissez-la fonctionner pendant une minute ou deux. Ensuite, faites signe à l’assistant de déclencher la sirène et d’allumer les voyants. Saisissez le cutter et faites comme si vous étiez sur le point de couper le câble à un endroit donné. Lisez à voix haute les deux formes de violence inscrites sur les feuilles placées autour de ce point et lancez un appel aux équipes pour qu’elles commencent leur travail de sauvetage.
12. Après une minute, arrêtez l’alarme et les lumières et mettez le cutter de côté, avancez-vous et lisez ce qui est inscrit sur les feuilles « solutions ». Examinez brièvement les suggestions avec l’ensemble du groupe. Demandez aux équipes de modifier ou de rejeter toute proposition qui, après réflexion, ne semble pas réaliste. Otez les deux feuilles « formes de violence » et exprimez votre soulagement.
13. Répétez les étapes 11 et 12 jusqu’à ce que toutes les feuilles « violence » aient été retirées du câble et remplacées par les feuilles « solutions ».
14. Enfin, rassemblez toutes les feuilles « solutions » qui se trouvent sur le câble et affichez-les au mur à côté des différentes manifestations de violence.

Compte rendu et évaluation

Commencez le compte rendu en examinant le déroulement de l’activité et discutez de chaque forme de violence et des solutions proposées.
• Qu’ont ressenti les participants durant l’activité ? Leur a-t-elle plu ? Pourquoi ? Pourquoi pas ?
• Tous étaient-ils d’accord à propos de l’importance des différentes formes de violence ?
• Quelles sont les causes des manifestations de violence qui ont été identifiées ?
• Les solutions et actions proposées étaient-elles réalistes ? A court terme ? A plus long terme ?
• Quels défis ou résistances peut-on rencontrer dans la mise en oeuvre de ces solutions ?
• Comment les jeunes peuvent-ils au mieux prévenir la violence et défendre des alternatives pacifiques ?
• Quels droits de l’homme sont bafoués par la violence ?

Conseils pour l’animateur

Vous devez prévoir une dizaine de minutes pour la première partie, celle de la réflexion, environ 60 minutes pour le travail dans la centrale électrique et 20 minutes pour le compte rendu et l’évaluation.
Si les participants ont besoin d’aide dans la première partie, vous pouvez citer des exemples d’actes de violence contre des individus, tels que les brimades, les injures, les sarcasmes, les blagues de mauvais goût, les appels téléphoniques et SMS insultants, ou encore les actes de vandalisme touchant des biens personnels. Vous pouvez également leur indiquer des actes qui ne sont pas dirigés contre un individu en particulier, comme la violence que nous voyons dans des films ou entendons dans des paroles de chansons.

A l’étape 11, les équipes essaieront de proposer deux ou trois moyens de résoudre chaque forme de violence, mais un suffit. Ces solutions doivent être réalistes.

L’une des clés de la réussite de cette activité est la manière dont vous créez l’ambiance de travail et soulignez l’urgence d’empêcher que le câble ne soit coupé. Vous pouvez télécharger des bruits de machines et d’alarmes sur Internet. En tant que directeur, vous pourriez porter une veste blanche et un casque ; si vous avez davantage d’accessoires à votre disposition, donnez également une tenue aux techniciens. Vous pouvez également envisager de pratiquer cette activité au soussol, près des tuyauteries. Bien entendu, un certain talent d’acteur de votre part ajoutera au suspense, mais vous n’avez pas besoin de compétences spécifiques. Essayez de maintenir la fluidité de l’action et ne prolongez pas les discussions entre chaque série. On gardera les débats approfondis pour la phase de compte rendu.
Si les participants ont besoin d’explications supplémentaires sur les moyens de résoudre des problèmes, vous pouvez donner les exemples suivants : solutions au problème des « brimades » : organiser des ateliers de sensibilisation dans les écoles sur les formes de harcèlement, ou former des médiateurs. Solutions au problème de la « violence à la télévision » : autoriser la diffusion des films violents uniquement après 23h ou organiser des activités pour les enfants de manière à ce qu’ils aient des alternatives à la télévision.
Si les participants sont peu nombreux, vous pouvez travailler avec un seul groupe de « techniciens ». Les participants sont répartis en deux groupes parce que souvent, cela permet de trouver des solutions différentes au même problème et donc d’élargir les options. On peut également accélérer le rythme de l’activité en y ajoutant un élément de compétition. Pour ce faire, donnez à chaque équipe des feuilles de couleurs différentes et voyez laquelle obtient le plus de solutions.

Suggestions de suivi

Des questions relatives à la discrimination ou à l’égalité entre les hommes et les femmes peuvent être soulevées dans le cadre de cette activité. Même si cela n’est pas le cas, si vous vous intéressez aux questions relatives à l’identité et au droit à l’égalité dans la dignité et le respect, nous vous proposons l’activité « Qui êtes-je ? ».

Idées d'action

Traitez un des problèmes identifiés au cours de cette activité. Par exemple, si le sujet des brimades a été retenu, le groupe pourrait développer la proposition d’organiser un atelier dans son établissement et le mettre à l’ordre du jour de la prochaine réunion du conseil d’école ou d’association.

Informations complémentaires

« La centrale électrique » a été élaborée à partir d’une activité créée par Dariusz Grzemny, de l’association Chance pour les enfants et les jeunes, Glogow (Pologne).