Instructions

1. Désignez les deux signes aux deux extrémités et expliquez aux participants que vous allez leur lire une affirmation avec laquelle ils seront plus ou moins d’accord.
2. Lisez l’affirmation que vous avez choisie.
3. Demandez aux participants de se positionner le long du mur entre les deux signes en fonction de leur « degré » d’accord: s’ils sont totalement d’accord ou absolument pas d’accord, ils doivent se placer à l’extrémité correspondante; sinon, ils doivent se positionner entre les deux points.
4. Lorsque les participants ont choisi leur place, invitez les deux personnes placées aux positions extrêmes à venir s’asseoir sur les chaises au centre de la salle. A présent, tous doivent se réunir autour des chaises derrière la personne avec laquelle ils sont « le plus » en accord; ou se placer au centre s’ils sont indécis.
5. Donnez à chacun des participants assis une minute pour exposer les raisons de son accord ou de son désaccord avec l’affirmation. Personne ne doit les interrompre ou les aider. Tous les autres doivent écouter en silence.
6. A la fin de la minute, invitez les autres membres du groupe à se placer derrière l’un ou l’autre des porte-parole (ils doivent prendre une décision), de sorte à ce que se forment un groupe “pour” et un groupe « contre » l’affirmation. Donnez aux groupes 10 minutes pour préparer leurs arguments en faveur de leur position et désigner un rapporteur différent du précédent pour les présenter.
7. Au bout des 10 minutes, rappelez les groupes et invitez les deux nouveaux porte-parole à s’asseoir entourés de leurs « partisans ».
8. Donnez à chacun de ces porte-parole 3 minutes pour exposer leurs arguments. A la fin, les participants pourront décider de changer de groupe s’ils ont été convaincus par la partie adverse.
9. Donnez aux nouveaux groupes ainsi formés 5 minutes pour élaborer leurs arguments et désigner un troisième porte-parole. Une nouvelle fois, à la fin des exposés, demandez aux participants de prendre position.
10. Réunissez les participants pour le compte rendu.

Compte rendu et évaluation

A présent, réfléchissez au débat en tant que processus et à ses objectifs, et aux raisons qui font que l’on accorde de la valeur aux sociétés pluralistes. Faites en sorte de ne pas repartir dans une discussion sur l’affirmation en soi.
• Certains ont-il changé d’avis au cours de la discussion ? Le cas échéant, quels sont les arguments qui les ont convaincus ?
• Les participants ont-ils le sentiment d’avoir été influencés par des facteurs autres que les arguments avancés, comme par exemple la pression du groupe, le langage émotionnel ou un sentiment de rivalité ?
• Pour ceux qui n’ont pas changé de position durant la discussion, quel était l’intérêt d’échanger sur ces questions ? Peuvent-ils imaginer un argument qui aurait pu leur faire changer d’avis ?
• Pourquoi les gens ont-ils des avis différents ? Comment gérer cela dans une société démocratique ?
• Faut-il tolérer toutes les opinions dans une société démocratique ?
• Qu’ont ressenti les participants du fait d’être représentés par quelqu’un dans les discussions et, à l’inverse, qu’ont-ils ressenti du fait d’être le porte-parole et de devoir relayer l’opinion de leurs partisans ?
• Quel effet cela fait-il d’être représenté dans la vie politique aux niveaux local et national ? Ou au sein des associations ou organisations des participants (ou encore dans la classe ou à l’école) ?
• Quels étaient les droits de l’homme en jeu dans cette activité ?

Conseils pour l’animateur

La première partie de l’activité, durant laquelle les participants se positionnent le long du mur, ne doit pas durer plus de 2 minutes. Il s’agit en effet simplement de déterminer les « points de départ » des participants et de leur permettre ainsi de se situer les uns par rapport aux autres.

L’objectif de l’activité est autant de pratiquer la communication et la persuasion que de réfléchir aux questions soulevées par les affirmations. Par conséquent, il faut encourager les participants à se concentrer non seulement sur le fond et la forme de leurs opinions, mais également sur les types d’arguments susceptibles d’être les plus convaincants. Ils doivent en effet tenter de rallier le plus d’individus possibles à leur position. Ils peuvent utiliser les temps de pause entre les « discours » pour examiner la position de l’opposition, et réfléchir à des méthodes pour l’affaiblir.

Vous pouvez utiliser pour base de discussion d’autres thèmes que ceux suggérés ci-dessous. L’important est de choisir une affirmation sujette à controverse au sein du groupe.

Note: Les différentes étapes de la discussion sur une affirmation exigeront 30 minutes au total. Si vous voulez utiliser plusieurs affirmations, prévoyez le temps nécessaire en conséquence.

Une certaine souplesse dans l’ordre des étapes est conseillée compte tenu des points forts et des points faibles du groupe, et selon que le débat est plus ou moins animé. Par exemple:
• Vous pouvez prévoir un ou deux intervalles supplémentaires pour la préparation des arguments, de manière à ce que plusieurs porte-parole puissent présenter leurs points de vue.
• Si vous avez déjà conduit cette activité avec le groupe - et même dans le cas contraire -, vous pouvez préserver un effet de surprise en modifiant la façon de choisir les premiers porte-parole: par exemple en désignant les personnes en troisième position à partir de chacune des extrémités.
• Dans l’une des phases de préparation des arguments, vous pouvez demander aux « partisans » de chacun des porte-parole de travailler avec le représentant de la partie adverse - c’est-à-dire d’élaborer des arguments contre leur propre position. Cela peut être une façon d’amener les participants à considérer le point de vue opposé au leur. Cela peut aussi être une variante intéressante si les participants semblent vouloir maintenir leur position.

Vous pouvez autoriser les porte-parole à se munir d’un aide-mémoire de la taille d’une carte postale pour y noter les arguments qu’ils veulent évoquer lors de la discussion.
Vous pouvez soulever la question des limites au « pluralisme » ou à la liberté d’expression dans une société tolérante: Faut-il par exemple autoriser les manifestations fascistes ou nationalistes ?

Suggestions de suivi

Si vous souhaitez poursuivre en analysant la façon dont les opinions se forment ou changent, notamment du fait des médias, vous pouvez utiliser l’activité « En première page ».
Si vous souhaitez poursuivre la réflexion sur les relations entre les opinions des individus et leurs
visions et stéréotypes au sujet du monde, vous apprécierez l’activité « Cultionary » dans le Kit pédagogique « Tous différents – Tous égaux ».

Idées d'action

Si vous choisissez l’affirmation sur le vote, vous pouvez continuer l’activité par une enquête sur les comportements électoraux dans votre communauté; voir l’activité « Voter ou ne pas voter? ».

Informations complémentaires

L’octroi du droit de vote est célébré le 19 septembre, jour où, en 1893, la Nouvelle-Zélande a octroyé le droit de vote aux femmes. La Nouvelle-Zélande est le premier pays à avoir adopté le suffrage universel.

Documents

PDF à télécharger

Affirmations pour la discussion

• Vous avez l’obligation morale d’utiliser votre droit de vote lors des élections.
• Vous devez obéir à toutes les lois, même si elles sont injustes.
• Les seules personnes en possession du pouvoir dans une démocratie sont les politiciens.
• « Les gens ont les dirigeants qu’ils méritent ».
• Il est de la responsabilité des citoyens de contrôler l’activité de leur gouvernement au quotidien..
• La liberté d’expression signifie que vous pouvez dire ce que vous voulez.
• Il faudrait interdire les partis néofascistes.
• Il faudrait interdire aux extrémistes la prise de parole en public.
• Le vote devrait être obligatoire.
• Il ne sert à rien de voter pour des délégués au conseil de classe, car il ne s’y tient que des discussions et aucune décision contraignante ne s’y prend. Le conseil de classe ne peut que faire des recommandations.