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Déclaration
Les défenseurs des droits de l'homme en Russie doivent être soutenus

La décision par le tribunal de Moscou de dissoudre le Groupe Helsinki de Moscou, l’organisme de défense des droits humains le plus ancien et le plus renommé de Russie, fondé en 1976, illustre une nouvelle fois de manière inquiétante les représailles et le harcèlement auxquels sont confrontés les défenseurs des droits de l'homme en Russie.

Comme les dissolutions judiciaires précédentes, notamment celles des ONG Memoriallauréates du prix Nobel de la paix – et du Mouvement panrusse pour les droits de l'homme, cette décision repose sur des allégations peu crédibles et vise à entraver les activités légitimes des organisations de défense des droits humains. La plupart des groupes indépendants de défense des droits humains restants en Russie, comme le Centre Sakharov, font l'objet d'un harcèlement judiciaire permanent et risquent d'être dissous contre leur gré en vertu de la législation relative aux ONG dites « agents étrangers » et « indésirables ».

Ces dernières années, la répression des libertés d'expression, de réunion et d'association a été une caractéristique essentielle de l'érosion de l'État de droit et de la démocratie en Russie. Ce climat de harcèlement et d'intimidation a rendu extrêmement difficiles et dangereux l'action des défenseurs des droits de l'homme et, en définitive, la jouissance et l'exercice par les citoyens russes de leurs droits humains en toute liberté et sécurité.

En dépit de ces circonstances dramatiques, les défenseurs russes des droits de l'homme et les avocats qui les défendent font preuve d'un engagement extraordinaire en faveur de la démocratie et de la liberté. Nombre d'entre eux étaient en première ligne pour dénoncer la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine. Tout comme les célèbres défenseurs russes des droits de l'homme d'autrefois, ils montrent que, derrière la façade monolithique d'un régime répressif, des personnes engagées continuent à œuvrer, à défier les persécutions et à démontrer qu'une alternative à l'oppression est possible.

Les défenseurs des droits de l'homme en Russie et leurs avocats ont besoin de notre aide. Ils doivent savoir que nous continuerons à les soutenir. En août dernier, j'ai présenté un certain nombre de mesures que les États membres du Conseil de l'Europe devraient prendre en ce sens. Elles restent pertinentes aujourd'hui, en particulier le fait que les États membres doivent reconnaître le rôle prépondérant joué par la société civile en Russie dans la protection des droits humains, de la démocratie et de l'État de droit, dénoncer leur persécution et leur apporter un soutien matériel et politique. Les organisations internationales ont également un rôle à jouer, par exemple en intégrant dans leurs activités les défenseurs russes des droits de l'homme qui s'engagent en faveur de nos principes et de nos normes.

Strasbourg 25/01/2023
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