Retour Journée internationale de commémoration des victimes de l’Holocauste

Strasbourg , 

Sous embargo/ seul le discours prononcé fait foi

1945 - 2010 : 65 ans – presque une vie.

Le temps presse. Beaucoup des témoins qui ont survécu à la Shoah ont aujourd'hui disparu mais nous devons nous souvenir de leur témoignage et faire vivre leur mémoire.

Marek Edelmann nous a quittés en octobre 2009. Il était le dernier survivant du Commandement du soulèvement du Ghetto de Varsovie en avril 1943. Ce combattant de la liberté, symbole de la Résistance juive, a toujours mis l'accent sur deux points fondamentaux :

Il n'y a pas de hiérarchie entre les victimes de l'Holocauste, nous devons à toutes le même respect, aux résistants tués au combat comme aux enfants morts dans les bras de leur mère dans les chambres à gaz. L'horreur fut la même pour tous. Le régime nazi les a tous privés de leur droit à la vie.

Les crimes contre l'humanité ne se sont pas arrêtés après les procès de Nuremberg. Le combat ne sera jamais fini. Les droits de l'homme risqueront toujours d'être piétinés. Nous ne devons jamais baisser la garde.

Je rappellerai ici les paroles du théologien Reinhold Niebuhr, qui a affirmé que si la capacité de l'homme à faire régner la justice rendait la démocratie possible, son inclination à commettre l'injustice la rendait nécessaire. La vigilance reste de mise, maintenant et pour longtemps.

Le Conseil de l'Europe est né des leçons tirées de l'injustice. Les dirigeants européens ont créé un ensemble unique d'institutions qui ont fait du recours à la guerre un outil politique inacceptable. La coopération, la transparence et l'intégration développées par le Conseil de l'Europe sont aujourd'hui le seul moyen de garantir et de faire avancer les droits de l'homme, l'état de droit et la démocratie.

L'Europe est devenue un continent dont les habitants peuvent construire leur vie au lieu de la perdre.

Aujourd'hui, nous célébrons la Journée internationale de la commémoration des victimes de l'Holocauste, 65 ans après la libération par les troupes soviétiques des camps d'Auschwitz-Birkenau.

On dit qu'il faut regarder en arrière pour comprendre la vie mais aller de l'avant pour la vivre.

L'Europe a avancé. Nous nous retournons pour comprendre et pour apprendre. Nous savons que nous ne devons jamais oublier. Nous savons que nous devons toujours éduquer, toujours préserver la mémoire individuelle au sein de la mémoire collective et toujours défendre et porter haut nos valeurs d'humanisme et de démocratie.

Nous ne devons jamais oublier le passé. C'est notre devoir envers les victimes et envers nous-mêmes.