Retour Réunion à haut niveau sur les Roms

Strasbourg , 

Embargo jusqu'au prononcé / seul le prononcé fait foi

L'Europe reste selon moi coupée en deux par un mur.  Sa matérialisation concrète, faite de briques, de mortier et de béton, était encore apparente il y a peu ; mais l'essence même de ce mur demeure invisible et ne maintient pas moins efficacement les Roms à l'écart du reste de la société.

Le Conseil de l'Europe a conscience depuis fort longtemps de cet état de fait et n'a pas ménagé sa peine pour faire évoluer la situation avec l'aide de ses partenaires, des autorités nationales et locales et de la société civile. Cette action a certes porté ses fruits, mais n'a pas encore abouti à la vaste et délicate mutation  que nous ambitionnons d'opérer.

La réunion à haut niveau à laquelle nous prenons part aujourd'hui s'inscrit dans cette volonté d'atteindre l'objectif difficile que nous nous sommes fixés, en réaffirmant un certain nombre de principes, en définissant les priorités et en traçant les grands axes de leur mise en œuvre. Le renforcement de la coopération avec l'Union européenne, l'OSCE et les autres partenaires internationaux, la participation accrue et plus étroite des Roms et des Gens du voyage à ce processus, ainsi que l'adoption par cette réunion à haut niveau d'une mesure extrêmement concrète et utile, à savoir la formation de médiateurs des Roms, sont autant de moyens d'y parvenir.

Ces médiateurs peuvent nous aider à changer le cours des choses, car ils représenteront le lien le plus immédiat entre nos normes et la réalité sur le terrain. Ils pourront être issus des communautés roms ou de Gens du voyage, mais il pourra également s'agir de professionnels des milieux scolaires et hospitaliers ou des agences pour l'emploi et des commissariats des collectivités dans lesquelles vivent les Roms et les Gens du voyage. 

Plusieurs États membres ont déjà recours à leurs services et obtiennent d'excellents résultats. Mais cette initiative sera à présent menée à une tout autre échelle. Le Conseil de l'Europe appliquera ses programmes de formation d'ici à début 2011 dans les Centres européens de la jeunesse de Strasbourg et Budapest. Nous sommes en mesure de former près de 1400 médiateurs par an, mais leur nombre véritable dépendra bien entendu, du moins la première année, des ressources disponibles et de la capacité d'absorption des autorités nationales et locales qui les emploieront.

J'ai évoqué ce projet au cours de l'entretien fructueux que j'ai eu avec la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding ; l'accueil favorable qu'elle lui a réservé, tout comme d'autres aspects de la coopération entre nos deux organisations sur la question des Roms et des Gens du voyage sont extrêmement encourageants.