
04
janv. 2021
Niv. 2
L'État a répondu
Création de l'alerte : 23 sept. 2020
n° 108/2020
France
Le nouveau Schéma national du maintien de l’ordre inquiète les journalistes
Source de la menaceEtatique
CatégorieAutres actes ayant des effets dissuasifs sur la liberté des médias
Le 17 septembre 2020, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur a présenté le nouveau Schéma national du maintien de l'ordre destiné aux policiers et aux gendarmes. Le texte reconnaît la nécessité d’une « meilleure prise en compte de la présence des journalistes au sein des opérations de maintien de l’ordre, fondée notamment sur une meilleure connaissance mutuelle ». Par voie de communiqué, les syndicats français de journalistes et les sociétés de journalistes de plus de 40 médias ont fait part de leur inquiétude, considérant que le Schéma porte atteinte à la liberté de la presse. Il établit notamment une discrimination entre les journalistes « titulaires d’une carte de presse, et accrédités auprès des autorités », seuls autorisés à porter des équipements de protection, et les autres, alors même que l’exercice de la profession de journaliste, définie dans le Code du travail, ne nécessite pas la possession d’une carte de presse. Il affirme également que « le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations ». Les syndicats de journalistes et les sociétés de journalistes y voient un feu vert accordé aux forces de l’ordre pour empêcher les journalistes de rendre compte pleinement des manifestations. Les professionnels des médias appellent le ministre de l’Intérieur à mettre le Schéma en conformité avec les principes français et européens de la liberté d’informer.
Mises à jour
30 oct. 2020
Par ordonnance du 28 octobre 2020, le Conseil d’Etat a rejeté les recours en référé visant à la suspension du nouveau Schéma, introduits le 5 octobre par la Confédération générale du travail (CGT), le Syndicat national des journalistes (SNJ), le SNJ-CGT ainsi que la Ligue des droits de l’Homme, considérant que « la condition d’urgence n’était pas satisfaite », le nouveau Schéma ne « port[ant] pas une atteinte grave et immédiate aux conditions d’exercice des journalistes ». Le Conseil d’Etat a renvoyé l’examen au fond de l’affaire à une date indéterminée.
Informations additionnelles
- Communiqué du Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT): "Schéma national de maintien de l’ordre : la CGT et le SNJ-CGT en appellent au Conseil d’Etat"
- Communiqué du SNJ-CGT: "Quand le ministre de l’Intérieur empêche les journalistes de faire leur travail"
- Communiqué de la FEJ: "France: le nouveau schéma français du maintien de l’ordre viole la liberté de la presse"
- Communiqué publié par les sociétés de journalistes de 43 médias français: "Le nouveau schéma du maintien de l’ordre porte atteinte à la liberté d’informer"
- Tweet du SNJ-CGT
- Article du quotidien "Libération": "Maintien de l'ordre: journalistes et observateurs pourront être interpellés en couvrant des manifs"
- Communiqué du SNJ: "Le ministère de l’Intérieur n’a pas à mettre au pas les journalistes qui couvrent des manifestations"
- Texte officiel du nouveau Schéma national du maintien de l'ordre
- Communiqué du Défenseur des Droits : « Maintien de l’ordre : les recommandations générales du Défenseur des Droits »
Réponses de l'État
Nouveau
Réponse des autorités françaises