La ville de Bergen compte plusieurs centres d'accueil pour les réfugiés. Certaines sont gérées par des ONG et d'autres par des sociétés privées, mais toutes sont encadrées par la législation nationale et financées par le gouvernement. Nous avons visité Landas Mottak, un centre d'accueil de transition qui, à l'origine, est censé accueillir les candidats au statut de réfugié qui sont censés y rester jusqu'à trois mois. Cependant, les délais de la procédure visant à clarifier leur statut (un à deux ans) rendent leur permanence plus longue.
Landas Mottak est géré par une ONG et est situé dans un ancien lycée qui appartient à la municipalité. Elle dispose de ses propres installations sportives et emprunte gratuitement trois autres salles de gymnastique à la municipalité.
Lorsque les réfugiés arrivent au centre, ils ont besoin d'un soutien à la fois physique et psychologique car ils s'inquiètent du sort des membres de la famille qu'ils ont quittés.
Il n'y a pas de mineurs non accompagnés à Landas Mottak car ceux-ci sont hébergés dans un centre d'accueil dédié. Cependant, le centre accueille des enfants qui sont arrivés avec leur famille. Selon la loi nationale, tout enfant susceptible de passer plus de trois mois en Norvège a droit à l'éducation. La municipalité de Bergen a adopté une interprétation large et proactive de la loi et, en supposant que les enfants candidats au statut de réfugié passeront nécessairement plus de trois mois en Norvège, a décidé de les inscrire à l'école dès leur arrivée au Centre d'accueil. Ces enfants intègrent toutes les écoles de la municipalité (pour éviter la ségrégation scolaire) ; en outre, dans chacun des sept districts de Bergen, il existe des écoles spécialisées dans l'accueil des enfants non norvégiens.
Le centre d'accueil compte 50 employés à plein temps (bien plus que la moyenne des centres de réfugiés gérés par des entreprises privées) et dispense les premiers cours de norvégien. Les hôtes peuvent travailler dans le centre (dans le cadre de leurs propres services de nettoyage et de restauration) pendant environ cinq heures par semaine, en échange d'une petite prime.
Le centre coopère avec la police (ils ont des réunions hebdomadaires pour prévenir d'éventuels conflits) et avec les ONG qui fournissent des volontaires pour aider les enfants à faire leurs devoirs, animent des groupes de discussion et organisent des activités sportives.
Une pratique intéressante dans ce Centre d'accueil spécifique est que les hôtes sont organisés en " Conseil des résidents ", ce qui assure leur représentation démocratique et leur participation à certaines des décisions liées au fonctionnement du Centre.
