Programme intergouvernemental
1962 - création du Conseil de coopération culturelle (CCC) - organe qui a lancé et géré les travaux du Conseil de l'Europe dans le domaine de l'éducation et de la culture ; ses missions ont été définies par la Convention culturelle européenne.
Le programme intergouvernemental sur l’enseignement de l’histoire
Plus de 70 ans d'activités liées à l'enseignement de l'histoire au Conseil de l'Europe reflètent le désir des Etats membres de construire une Europe fondée sur les valeurs partagées des droits de l'homme, de la démocratie et de l’Etat de droit. Si la coopération intergouvernementale en matière d'enseignement de l'histoire est apparue au Conseil de l'Europe dès 1953, c'est avec la Recommandation 1283 (1996) de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur "L'histoire et l'apprentissage de l'histoire en Europe" que des projets intergouvernementaux dotés de missions et d'objectifs spécifiques ont été véritablement lancés.
L’éducation à la diversité et à la démocratie : enseigner l’histoire dans l’Europe contemporaine - Phase 2 (2022 - 2024)
Depuis 2022, la coopération intergouvernementale s'est poursuivie avec un sixième projet intergouvernemental, considéré comme la deuxième phase du projet précédent "L’éducation à la diversité et à la démocratie : enseigner l’histoire dans l’Europe contemporaine". Sa mission est de promouvoir un enseignement de l'histoire de qualité afin d'améliorer la compréhension de la culture démocratique par l'élaboration d'un projet de recommandation sur l'enseignement de l'histoire au XXIème siècle, en se concentrant sur :
- un enseignement de l'histoire de qualité au XXIe siècle - Principes et lignes directrices pour la mise en place d’une pédagogie et de programmes d’histoire démocratiques, pluriels et inclusifs
- l’intégration des "Compétences pour une culture de la démocratie" en histoire dans les pratiques d'évaluation et le développement continu professionnel des enseignants
- la valorisation de l'éducation non formelle dans l'enseignement de l'histoire, comme les visites de lieux de mémoire, par exemple
Les Forums organisés dans le cadre du projet intergouvernemental actuel réunissent les autorités publiques, les enseignants, les chercheurs, les apprenants et les représentants de la société civile afin de réfléchir au rôle des pouvoirs publics sur les thèmes abordés. Les Forums organisés dans la phase actuelle:
2022 - « Lieux de mémoire : lieux d’apprentissage de la démocratie » | Rapport disponible sous peu | |
2023 - « L’éducation historique à l’âge du numérique » | Rapport | |
2024 - « Revigorer la conscience et culture historiques à travers l'enseignement supérieur » | Rapport disponible sous peu |
L’éducation à la diversité et à la démocratie : enseigner l’histoire dans l’Europe contemporaine - Phase 1 (2014 - 2018)
Le cinquième projet intergouvernemental « L’éducation à la diversité et à la démocratie : enseigner l’histoire dans l’Europe contemporaine » s’est principalement concentré sur ce qui fait la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage de l’histoire dans un contexte éducatif pluriel au XXIème siècle, en tenant compte de l’acquis de l’enseignement de l’histoire au Conseil de l’Europe et en incluant le Cadre de référence des compétences pour la culture démocratique du Conseil de l’Europe.
Le projet proposé vise à répondre directement aux principaux défis d’aujourd’hui en élaborant des recommandations pratiques sur la façon d’enseigner l’histoire pour renforcer les sociétés démocratiques inclusives et diverses.
L’objectif global du projet était de renforcer l’expertise et les capacités des autorités politiques des États membres pour relever les défis culturels et politiques majeurs auxquels est confronté l'enseignement de l'histoire en Europe.
Des séminaires se sont articulé autour de trois grands thèmes :
- Contribution de l’enseignement de l’histoire à la construction de sociétés plurielles et inclusives
- Développement de l’esprit critique dans le domaine historique à l’ère du numérique
- Traitement de sujets sensibles : engagement affectif des jeunes dans l’enseignement et l’apprentissage de l’histoire
En 2018, le projet a publié « Pour un enseignement de l’histoire de qualité au XXIe siècle. Principes et lignes directrices », répondant directement aux principaux défis actuels en vue d’élaborer des recommandations politiques sur la manière d’enseigner l’histoire pour renforcer des sociétés démocratiques diverses et inclusives.
Histoires partagées pour une Europe sans clivage (2010-2014)
Le quatrième projet intergouvernemental vise à mettre en évidence les histoires partagées nées des interactions, échanges, rencontres et convergences historique, conformément à la Recommandation (2011)6 du Comité des Ministres sur le dialogue interculturel et l’image de l’autre dans l’enseignement de l’histoire.
Lancé en 2010 et achevé en 2014, dans l’esprit général de la Recommandation 1880 (2009), s’est efforcé de mettre en évidence, tant sous l’angle de la réconciliation post-conflit que sous celui de la prévention des conflits, les interactions positives et les éléments communs ou partagés de l’histoire de l’Europe et de ses relations avec d’autres régions du monde, en particulier la Méditerranée. C’est pourquoi ce projet intergouvernemental accorde une attention particulière aux recommandations du Livre blanc sur le dialogue interculturel « Vivre ensemble dans l’égale dignité ».
Il s’agit d’un ensemble de matériels d’enseignement et d’apprentissage exemplaires, principalement destinés à la formation des enseignants, mais qui peuvent être utilisés avec des élèves de différents groupes d’âge. Le projet explore les idées communes dans l’univers des différences et reconnaît que toutes les expériences, y compris les conflits, sont partagées. L’approche permet de déconstruire les stéréotypes, les mythes identitaires et les visions négatives de « l’autre », et peut ainsi conduire à un dialogue interculturel et à la transformation des conflits. Les histoires partagées explorent l’idée que votre histoire est aussi la nôtre et que, de la même manière, notre histoire est aussi celle de l’autre – « partagée » qui ne signifie pas « identique à ».
Les thèmes choisis sont les suivants :
- l’impact de la Révolution industrielle
- l’évolution de l’éducation
- les droits de l’homme tels qu’ils sont représentés dans l’histoire de l’art
- l’Europe et le monde
Pour chaque thème, des sujets soigneusement sélectionnés fournissent des informations importantes et intéressantes pour inciter le lecteur à s’intéresser à l’histoire.
Le principal résultat du projet est la publication portant le même nom que le projet « Histoires partagées pour une Europe sans clivages » se déclinant en 4 volumes couvrant les thèmes choisis
L'image de l'autre dans l'enseignement de l'histoire (2006-2009)
Entre 2006 et 2009, le Conseil de l’Europe mène son troisième projet intergouvernemental « L’image de l’autre dans l’enseignement de l’histoire » dont les principaux objectifs étaient de produire des lignes directrices générales pour l’enseignement de l’histoire dans le contexte du dialogue interculturel, de développer des stratégies pour les transformer en projets spécifiques et formuler des propositions pour la formation des enseignants.
Le projet se développe autour de trois axes principaux :
- l’enseignement de l’histoire dans une société multiculturelle,
- l’enseignement de l’histoire et la mondialisation et
- l’enseignement de l’histoire dans les situations d’après-conflit
Les groupes cibles étaient les autorités nationales et les organisations d’enseignement, les formateurs d’enseignants, les auteurs de manuels, les organisations d’enseignement non formel et les médias.
Pour poursuivre les travaux, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe adopte la recommandation 1880(2009) sur l’enseignement de l’histoire dans les zones de conflit et de post-conflit qui encourage les Etats à continuer à mettre en œuvre le projet. En effet, celui-ci a donné lieu à la recommandation (2011)6 du Comité des Ministres relative au dialogue interculturel et à l’image de l’autre dans l’enseignement de l’histoire.
La dimension européenne dans l'enseignement de l'histoire (2002-2006)
Ayant pour référence la recommandation (2001)15 sur l’enseignement de l’histoire dans l’Europe du XXIème siècle, l’objectif est d’aider les enseignants à mettre en œuvre ses principes, et en particulier la multiperspectivité. Ainsi, le Comité directeur de l’éducation a lancé en 2002 un deuxième projet intergouvernemental visant à enrichir les approches nationales en mettant l’accent sur « la dimension européenne de l’enseignement de l’histoire ».
Des instruments pédagogiques ont été développés pour les apprenants de l’enseignement secondaire ainsi que pour les enseignants et les formateurs désireux d’inclure les perspectives multiples dans leur pratique pédagogique.
Deux publications se distinguent à ce jour :
« La multiperspectivité dans l’enseignement de l’histoire : manuel pour les enseignants » est un guide qui constitue une base essentielle pour tous les séminaires de formation destinés aux enseignants. Il est disponible en 18 langues.
« Carrefours d’histoires européennes : Perspectives multiples sur cinq moments clés de l’histoire de l’Europe » est une contribution à la mise en œuvre d’une méthodologie basée sur la « multiperspectivité » et permettant aux enseignants de présenter de nombreux exemples d’approches diverses dans leur enseignement pratique ainsi que différents points de vue ou idées sur les mêmes événements de l’histoire récente de l’Europe.
Apprendre et enseigner l'histoire de l'Europe du 20e siècle (1997-2001)
À partir du milieu des années 1990, il semble de plus en plus nécessaire de renforcer la coopération en matière d’enseignement de l’histoire pour combattre des tendances anti-démocratiques, racistes et xénophobes.
En 1996, l’Assemblée parlementaire vote la recommandation 1283 sur « L’histoire et l’apprentissage de l’histoire en Europe » qui s’exprime en faveur de l’esprit critique, la vie dans la diversité culturelle et la lutte contre les stéréotypes et le racisme. Cette recommandation plaide pour une histoire comprenant tous les aspects des sociétés : histoire sociale, culturelle, politique, des femmes, histoire locale ou encore histoire des minorités. De plus, elle recommande de combiner les différentes formes d’apprentissage de l’histoire : manuels, la télévision, les exposés, la visite de musées, les technologies de l’informations etc.
Cette recommandation constituera la base du premier projet intergouvernemental « Apprendre et enseigner l’histoire de l’Europe au XXème siècle » (1997-2002), lancé en mai 1997.
Le projet a adopté une approche interdisciplinaire et paneuropéenne, soulignant l’importance de l’histoire sociale, scientifique, culturelle et orale, entre autres. De même, il a encouragé l’enseignement de l’histoire en utilisant un large éventail de sources et de sujets, tels que les nouvelles technologies, le cinéma, l’histoire des femmes, les archives et les musées, tout en développant le concept de « mémoire » en tant qu’élément essentiel de la prévention des crimes contre l’humanité.
Le projet visait à produire des ressources pédagogiques innovantes pour les écoles secondaires afin d’aider les enseignants et les élèves à aborder des questions historiques clés, notamment :
- « Une Europe en évolution – Les flux migratoires au XXème siècle » : les raisons des migrations individuelles et collectives et les échanges culturels et sociaux qui résultent de ces mouvements
- « Pour une perspective pluraliste et tolérante de l’enseignement de l’histoire : diversité des sources et didactiques nouvelles »
- « La maison européenne : représentations de l’Europe du XXème siècle dans les manuels d’histoire », en coopération avec l’Institut Georg Eckert
- « La formation pédagogique initiale des professeurs d’histoire dans treize Etats membres du Conseil de l’Europe », une étude comparative
- « L’Europe à l’écran, le cinéma et l’enseignement de l’histoire », un ensemble de ressources comportant des fiches sur cinquante films illustrant quatre thèmes du projet : le nationalisme, les femmes, l’immigration et les droits de l’homme. Cet appui didactique est proposé dans le contexte de l’histoire de l’exploitation du cinéma à des fins politiques sous tous les régimes et de l’importance pour les jeunes de développer une approche critique.