Pour un enseignement de l’histoire de qualité au XXIe siècle

Principes et lignes directrices

 

Dans une Europe confrontée à des enjeux politiques, culturels et sociaux majeurs, l’enseignement de l’histoire a un rôle important à jouer, en particulier face aux défis liés à la diversité croissante de nos sociétés, à l’intégration des migrants et des réfugiés et aux attaques auxquelles sont en butte la démocratie et les valeurs démocratiques. Les présents Principes et lignes directrices visent donc au renforcement de l’expertise et des capacités requises pour que l’enseignement de l’histoire tienne utilement sa place. Ils s’appuient sur la vision de l’enseignement de l’histoire que le Conseil de l’Europe

a exprimée dans plusieurs documents essentiels élaborés par le Comité des Ministres et l’Assemblée parlementaire.

 

La principale contribution provient de quatre séminaires régionaux organisés au cours de la période 2016-2017 dans le cadre du projet intergouvernemental Éducation à la diversité et à la démocratie : enseigner l’histoire dans l’Europe contemporaine. Ces séminaires ont réuni des responsables gouvernementaux et des professionnels de l’enseignement de l’histoire de tous les États membres. Ils ont porté sur trois grands thèmes: la construction de sociétés plurielles, inclusives et démocratiques ; le traitement des sujets sensibles ou controversés ; et le développement de l’esprit critique dans le domaine historique à l’ère du numérique.

 

Ces Principes et lignes directrices s’adressent en premier lieu aux responsables politiques, pouvoirs publics et autres acteurs de tous les États membres qui sont chargés de l’élaboration du programme d’histoire à l’école ; mais ils sont aussi destinés aux formateurs d’enseignants et aux enseignants chargés de dispenser ce programme aux élèves. Plus largement, ces Principes et lignes directrices ont vocation à être utiles à tous ceux qui sont concernés par la nature, la qualité et l’impact de l’enseignement de l’histoire à l’école, notamment les élèves, leurs parents et la population en général. Bien qu’ils soient spécifiques à l’enseignement et à l’apprentissage de l’histoire, ils doivent être pris en compte dans le cadre plus large des objectifs et engagements du Conseil de l’Europe, de la Commission européenne et de l’UNESCO en matière d’éducation.

 

Le Cadre d’action Éducation 2030 de la Déclaration d’Incheon offre une vision qui « dépasse l’approche utilitariste de l’éducation et intègre les multiples dimensions de l’existence humaine». Il définit l’éducation de qualité comme une éducation qui « favorise la créativité et les connaissances, et garantit l’acquisition des compétences fondamentales en lecture, écriture et calcul, ainsi que des compétences en matière d’analyse et de résolution de problèmes, et d’autres aptitudes cognitives, interpersonnelles et sociales de haut niveau. Elle développe également les compétences, les valeurs et les attitudes qui permettent aux citoyens de mener une vie saine et épanouissante, de prendre des décisions éclairées et de relever les défis locaux et mondiaux […] ». Les signataires de la Déclaration se sont en outre engagés à « concevoir des systèmes éducatifs plus inclusifs, réactifs et résilients, afin de répondre aux besoins des enfants, des jeunes et des adultes […], notamment les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et les réfugiés ».

 

Le Cadre d’action Éducation 2030 a été adopté par 184 États membres de l’UNESCO et par la communauté mondiale de l’éducation lors de la réunion de haut niveau tenue à Paris en novembre 2015 en marge de la 38e Conférence générale de l’UNESCO.

 

L’étude de l’histoire peut contribuer spécifiquement à la mise en oeuvre de cette vision et de cet engagement. Elle permet d’appréhender les complexités et la diversité des comportements humains passés ; elle renforce la capacité à interroger des récits différents, voire contradictoires ; elle impose que les arguments se fondent sur l’appréciation d’un large éventail d’éléments de fait. Mais l’histoire à l’école ne peut apporter une telle contribution que si le contenu de l’enseignement, la manière dont ce contenu est dispensé et la qualité des ressources disponibles le permettent.

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La traduction portugaise a été parrainée par le CITCEM  ̶  un centre de recherche transdisciplinaire "Culture, espace et mémoire" consacré à la recherche en histoire, archéologie, histoire de l'art, études littéraires et culturelles, muséologie, démographie historique et sciences de l'information, regroupant plus de trois cents chercheurs de la faculté des arts et sciences humaines de l'université de Porto.