Monsieur le Directeur,
Chers orateurs,
Chers membres de l’Ecole des Jeunes Orateurs, chers étudiants,

Je suis très heureuse d’être ici parmi vous ce soir au nom du Conseil de l’Europe.

Echanger des idées et prendre position sur des questions qui semblent porter en elles la contradiction, tel est l’exercice que vous allez mettre en valeur ce soir. Ce n’est pas la première fois que j’ai le privilège de suivre vos joutes oratoires et j’en garde le souvenir d’échanges d’une qualité intellectuelle évidente ; des échanges convaincants, structurés et souvent enflammés. Autant de vertus qui rendent un débat passionnant.

Ces échanges d’opinion sur des sujets qui font débat sont d’une grande utilité et prennent, aujourd’hui plus que jamais, tout leur sens. Nous vivons, en effet, en France et ailleurs dans le monde, dans des sociétés multiculturelles où s’affrontent des points de vue très contrastés sur les questions politiques, sociétales, culturelles et autres. Nous devons être prêts à prendre part à ces discussions, en nous inspirant des valeurs démocratiques que le Conseil de l’Europe défend depuis presque 70 ans, à savoir l’égalité, la dignité et le respect. 

Pour le Conseil de l’Europe, qui travaille avec les instances gouvernementales et les acteurs de la société civile de ses 47 états membres, les débats sont d’une importance primordiale pour renforcer les droits de l’homme et la démocratie sur le continent et au-delà. C’est à travers un dialogue ouvert et constructif que nous pouvons bâtir des sociétés inclusives, apaisées politiquement et socialement. Un dialogue qui se déroule dans le respect de la liberté de conscience et de religion, de la liberté d’expression et de la liberté d’association que garantit la Convention européenne des droits de l’homme. La  jurisprudence de la Cour européenne sur ces libertés est guidée par deux principes essentiels : le respect du pluralisme d’une part, et, d’autre part, les valeurs d’une société démocratique. 

C’est ainsi que le Forum mondial de la démocratie, que nous organisons chaque automne, réunit depuis quatre ans les décideurs politiques, les faiseurs d’opinion, les milieux universitaires, les médias et la société civile. Du 8 au 10 novembre prochain, ils débattront du rôle des partis politiques et des médias dans le contexte d’un populisme en pleine expansion.

Dans quelques minutes, nous aurons le grand plaisir de participer aux échanges verbaux entre des étudiants de différentes années de Sciences Po Strasbourg.

Cette vocation éducative, à l’adresse des jeunes, nous l’avons aussi au Conseil de l’Europe. Je citerai en particulier le « Concours européen des droits de l’homme René Cassin » que vous, Monsieur le Directeur, connaissez fort bien pour avoir été l’un de ses membres fondateurs. Il s’agit du plus ancien concours francophone de plaidoiries sur le droit européen. Nous l’organisons depuis de nombreuses années avec la faculté de droit de l’Université de Strasbourg pour mettre en lumière la Convention européenne des droits de l’homme et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

Nous soutenons également le pendant anglophone du concours Cassin, en coopération avec l’ELSA, l’Association européenne des étudiants en droit, concours qui se déroule depuis six ans au Conseil de l’Europe.

Les étudiants internationaux peuvent aussi se rencontrer et se mesurer, en langue française, lors du Prix européen de l’Eloquence. Les meilleurs orateurs venus de tout le continent ont l’occasion d’y prendre la défense de différentes thématiques liées à l’Europe et son avenir. A travers cette rencontre, nous souhaitons renforcer le sentiment d’une identité commune, promouvoir la francophonie et bien entendu la maitrise de la rhétorique par les étudiants. Ce beau projet mené par votre Association et le Conseil de l’Europe prend de plus en plus d’ampleur. La finale de la quatrième édition se tiendra les 5 et 7 février 2018 au Conseil de l’Europe.

Savoir s’exprimer en public ou devant un jury est un art. Structurer son discours, justifier ses opinions, captiver l’attention du public sont des atouts majeurs pour un orateur dont le but est de défendre une cause, dénoncer une injustice ou proposer une réflexion.

Je m’associe à ce projet que je soutiens pleinement. C’est avec joie que j’accepte votre invitation à devenir la marraine de votre Association. Je vous souhaite de bien réussir dans l’exercice que vous allez mener et d’y prendre le même plaisir que j’aurai à vous écouter.

Et maintenant, place aux joutes.