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Des maires pour sauvegarder la qualité de la démocratie

Les gouvernements nationaux doivent s’appuyer sur les maires pour restaurer le dialogue avec la population, comme c’est le cas en France, face à la crise des « gilets jaunes », avec la mise en place de « cahiers de doléance » et de débats locaux. Un exemple qui illustre l’importance des maires pour la sauvegarde de la démocratie, ont expliqué Ignacio SANCHEZ AMOR, Secrétaire d’Etat espagnol à la politique territoriale, et Michel FOURNIER, vice-président de l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), lors d’un débat, le 2 avril 2019, sur ce thème en séance plénière du Congrès.

Ancien vice-président du Congrès Ignacio SANCHEZ AMOR a rappelé que la démocratie locale est « la clé de la démocratie d’un pays », à l’image de l’Espagne, très fortement décentralisée. Toutefois, regrette-t-il, la crise économique des dernières années a souvent conduit à limiter l’autonomie financière des collectivités locales, au point qu’il faut se demander maintenant s’il n’est pas temps de restaurer cette dernière, notamment face aux régions.

Rappelant qu’une mairie n’est pas seulement une administration, mais d’abord un ensemble de services aux citoyens, il a souligné à quel point la collectivité locale connaît et reflète les désirs de la population. Les maires, qui font preuve d’une disponibilité permanente, jouent un rôle crucial pour la cohésion des territoires.

Maire des Voivres, dans les Vosges (France), Michel FOURNIER observe que, dans la crise des « gilets jaunes », les maires invités à témoigner sont devenus « les médecins capables de trouver un antidote au conflit » qui, d’ailleurs, aurait sans doute pu être évité si les élus locaux avaient été mieux écoutés auparavant.

« Ce sont les maires, en particulier dans les territoires excentrés, qui connaissent le mieux les besoins de leurs habitants et qui garantissent l’équilibre du monde rural. » Dans la crise des « gilets jaunes », les maires ont été appelés à faire l’interface entre l’Etat et la population, parce qu’ils sont aussi les seuls élus à échapper à la défiance générale de la population. En France, les maires bénéficient de 60% d’opinions favorables, suivis, par les conseillers départementaux.

« On nous traite parfois de petits maires sans importance, d’autant que nous sommes quasiment bénévoles, mais en réalité, notre rôle est indispensable pour la sauvegarde de la démocratie, a –t-il conclu.

Un constat partagé par Xavier CADORET (France, SOC), président de la Chambre des pouvoirs locaux et Maire de Saint-Gérand-le-Puy, qui regrette que les gouvernements n’utilisent pas davantage les compétences des maires pour renforcer la qualité de la démocratie. Plusieurs intervenants ont aussi déploré des dotations financières insuffisantes pour couvrir tous les besoins ; un ensemble de facteurs qui aboutit à un nombre trop faible de candidats aux élections locales, selon Pauline STERRER (Autriche, PPE/CCE), ce qui affaiblit la démocratie locale.

 

 

*** 36e Session du Congrès ***

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36e Session Strasbourg, France 2 avril 2019
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