Retour Les anciens présidents et le bureau du Congrès se mobilisent pour assurer l'avenir de l'Assemblée des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe

Les anciens présidents et le bureau du Congrès se mobilisent pour assurer l'avenir de l'Assemblée des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe

Réunis à Strasbourg dans le cadre des célébrations du 70eme anniversaire du Conseil de l’Europe, neuf anciens présidents du Congrès ont évoqué, avec ses dirigeants actuels, les grandes réalisations menées par ce dernier au profit de la démocratie locale et régionale, mais aussi les défis qui pèsent sur son avenir, notamment au niveau de ses ressources et de sa place dans l’architecture de l’Organisation.

Héritier de la « Conférence des pouvoirs locaux » créée au sein du Conseil de l’Europe dès 1957, le Congrès fut créé sous sa forme et son nom actuels en mai 1994 : le Néerlandais Alexander Tchnernoff en fut le premier président, jusqu’en juillet 1996. Exprimant, comme ses successeurs présents dans la salle, son « émotion » à participer à cette journée, il a rappelé que « la lutte pour les pouvoirs locaux n’a pas changé » et que le Congrès reste le troisième pilier du Conseil de l’Europe, en dépit des ressources insuffisantes dont il dispose. Son successeur, le Suisse Claude Haegi, en poste de juillet 1996 à mai 1998, a invité pour sa part le Congrès à agir d’une manière plus « visible » face aux défis du changement climatique au niveau local et régional, d’autant plus que les élus territoriaux furent parmi les premiers à se préoccuper de ces questions, à une époque où quasiment personne n’en parlait.

Herwig van Staa (Autriche), qui fut le seul président à occuper deux fois cette fonction, de 2002 à 2004 puis de 2012 à 2014, a rappelé l’importance de la Charte européenne de la Démocratie Locale, tandis que Giovanni di Stasi (Italie), président de mai 2004 à mai 2006, a estimé qu’il faudrait « un Congrès au sein de l’Union européenne », pour trouver des solutions locales à la crise de la démocratie. Gudrun Mosler-Törnström (Autriche) fut d’ d’octobre 2016 à novembre 2018, la première femme à présider le Congrès. Elle a salué son approche « de bas en haut », et l’importance de faire vivre concrètement la démocratie à travers des actions de terrain.

Halvard Skard (Norvège, président de mai 2006 à mai 2008) et Keith Whitmore (Royaume-Uni, président d’octobre 2010 à octobre 2012) ont souligné pour leur part combien l’action et les instruments du Congrès avaient contribué à renforcer la démocratie locale en Europe, le second citant en particulier le succès de la Semaine Européenne de la Démocratie Locale. Enfin, Alain Chénard (France, président de mai 1998 à mai 2000) a souhaité longue vie au Congrès, tandis qu’Ian Micallef, (Malte, président de mars 2009 à octobre 2010), a salué la mémoire de Jean-Claude Frécon, président français du Congrès disparu fin 2016, peu après son mandat assuré d’octobre 2014 à octobre 2016. L’action de Yavuz Mildon (Turquie), président du Congrès de mai 2008 à octobre 2010, fut par ailleurs rappelée par Gaye Doganoglu (Turquie, PPE/CCE).

 

Les anciens présidents du Congrès adressent un message à la Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe

Lancée pendant les débats par Alexander Tchnernoff, l’idée de transmettre un message à la nouvelle Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejčinović Burić, a été saluée par les participants. Ce texte devra notamment rappeler le rôle essentiel du Congrès pour la démocratie territoriale et encourager le Secrétariat Général à lui donner les moyens de mener à bien ses priorités politiques.

Car si les responsables actuels comme passés du Congrès soulignent ses compétences et la pertinence de son action, ce dernier n’en est pas moins confronté à des ressources trop limitées, comme l’a regretté l’actuel président du Congrès, Anders Knape (Suède, PPE).

 

De plus en plus d’élus locaux sont victimes de menaces ou d’intimidations

Anders Knape s’est particulièrement inquiété de l’augmentation du nombre de menaces proférées à l’encontre d’élus locaux dans plusieurs pays, une évolution face à laquelle le Congrès devrait pouvoir agir… mais se trouve justement bridé, malgré ses compétences et son savoir-faire, par le manque de moyens financiers. Cette progression des menaces contre les élus locaux est d’autant plus préoccupante qu’elle peut inciter des citoyens et des élus à ne plus se présenter ou se représenter à des élections, a-t-il ajouté, tandis que Thomas Andersson (GILD, Suède), citait le cas d’un ses collègues ayant démissionné pour cette raison. La présidente de la Chambre des Régions, Gunn Marit Helgesen ( Norvège, PPE/CCE) constate que, même dans son pays réputé tranquille, le discours de haine progresse notamment à l’encontre des élus, des femmes et des jeunes et rappelle combien « l’existence du Congrès est primordiale », y compris face à ces phénomènes.

Revenant enfin sur les relations difficiles entre les citoyens et les institutions politiques, Piero Fassino ( Italie, SOC) a insisté à son tour sur « le rôle essentiel des pouvoirs locaux pour renforcer la démocratie ». Dans le domaine du suivi de la démocratie locale, a ajouté Leendert Verbeek (Pays-Bas, SOC), en citant l’exemple des rapports de monitoring, « la qualité et l’audience des travaux du Congrès sont en progression constante, et constituent ses  meilleures armes ».

 

Voir aussi :

Seminar on the Congress' history, achievements and perspectives
70e Anniversaire Strasbourg, France 3 octobre 2019
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