La santé est un bien fondamental valorisé dans de nombreux contextes, notamment dans la vie privée, sociale et économique, et lié à la subsistance et au bien-être de la personne dans son ensemble. Quand la santé fait défaut, il n’est pas possible de faire des projets personnels, de poursuivre des objectifs ou de se créer une identité qui ne soit pas restreinte par une limitation physique, mentale ou sociale. Il s’agit donc d’une condition préalable à la jouissance d’autres biens humains.

De manière générale, la finalité de la médecine est de garantir la santé d’une société et des individus qui la composent. Bien qu’il soit difficile de définir la santé et la maladie en tant que concepts, la médecine est largement reconnue comme une pratique visant à promouvoir la santé, œuvrant ainsi en faveur d’un bien fondamental. L’absence de consensus sur une définition « correcte » de la santé, qui ressort des débats à ce sujet, ne remet pas en cause la valeur fondamentale de la santé pour la vie humaine. La réalisation des objectifs de la médecine passe par de « bonnes » rencontres médicales avec les patients. Dans la poursuite de ces objectifs dans le cadre de la relation médecin‑patient, les capacités morales et techniques doivent être réunies dans l’intérêt du patient, car les activités médicales touchent des individus ayant des valeurs et des intérêts moraux.

Comme indiqué au chapitre intitulé « La Convention d’Oviedo et les principes des droits de l’homme en matière de santé », la Convention d’Oviedo définit les valeurs suivantes :

  • La dignité humaine
  • La primauté de l’intérêt du patient sur l’intérêt de la société et de la science 
  • Le droit à la vie 
  • L’intégrité physique
  • La vie privée et l’identité 
  • Le consentement éclairé
  • Le droit de savoir et celui de ne pas savoir
  • L’interdiction de la discrimination et des inégalités dans l’accès aux soins de santé
  • Les normes relatives à la qualité des soins de santé

Ces valeurs, ainsi que les divers objectifs de la médecine en tant que pratique, peuvent être mis en œuvre à travers différents types de relations médecin-patient. Les modèles de la relation médecin‑patient (idéale) se sont adaptés au fil du temps pour tenir compte de l’importance croissante de l’autonomie du patient et de son juste équilibre avec d’autres obligations éthiques incombant au médecin en matière de bienfaisance, de non-malfaisance et de justice. Dans un article fondateur, Emanuel et Emanuel (1992) ont proposé quatre modèles de relations médecin‑patient.