Ces dernières décennies, le Conseil de l’Europe s’est penché sur diverses évolutions intervenues dans le domaine de la biomédecine. Tout en reconnaissant que ces évolutions peuvent être bénéfiques à la santé et au bien-être, le Conseil est conscient des risques d’abus, et donc d’atteintes aux droits humains et à la dignité humaine. Sur la base du cadre commun que constitue la Convention européenne sur les droits de l’homme et la biomédecine, ou Convention d’Oviedo (1997), le Comité de bioéthique du Conseil de l’Europe (DH-BIO) a examiné toute une série de défis éthiques et juridiques posés par les applications de la biologie et de la médecine.

Depuis quelques années, les innovations biomédicales résultent de plus en plus de la convergence de progrès réalisés dans différents domaines, dont les nanotechnologies, les sciences cognitives et l’informatique. En raison de cette convergence, nous observons un renforcement des interactions entre les sciences de la vie et les sciences de l’ingénieur. Ces interactions et cette convergence entre différentes disciplines scientifiques et technologiques soulèvent aussi de nouvelles questions quant à leurs conséquences pour les droits de l’homme et la dignité humaine.

Pour le CDBIO, il est indispensable d’étudier ces évolutions afin de pouvoir répondre aux éventuels enjeux éthiques et juridiques posés par ces nouvelles technologies et leur convergence.

Technologies emergentes : actualités

Retour Conférence sur les technologies émergentes

La Conférence Internationale sur les « Technologies émergentes et droits de l'homme » s'est tenue à Strasbourg les 4-5 mai 2015.
Conférence sur les technologies émergentes

Les technologies émergentes (telles que les nanotechnologies, les technologies de l’information ou les technologies cognitives) et leur convergence ont ouvert de nouvelles perspectives de progrès, en particulier dans le domaine de la santé humaine.

Traiter des symptômes de la maladie de Parkinson est possible grâce à la stimulation cérébrale profonde ; les nanotechnologies, combinées aux technologies de l’information, facilitent déjà certains diagnostics et le suivi des paramètres de santé de patients.

Toutefois, ces technologies ouvrent également la voie à de nouvelles possibilités d’interventions sur les êtres humains, qui peuvent être plus invasives voire intrusives, et influencer et modifier éventuellement les individus.

De tels développements soulèvent des questions touchant notamment l’autonomie, l’intégrité et la vie privée de la personne.

- Des dispositifs neurologiques implantés dans le cerveau mettent-ils en jeu le libre arbitre de la personne ?

- Quelles peuvent être les conséquences de la convergence entre les nanotechnologies et les technologies de l’information pour la protection de nos données à caractère personnel ? Qui aura accès aux applications de ces technologies ?

- La gouvernance déjà en place sera-t-elle remise en cause alors que les frontières s’estompent entre le champ biomédical et les autres domaines d’application de ces technologies ?

Deux études respectivement préparées par l’Institut Rathenau (Pays-Bas) et par le Centre pour l’Etude des Sciences et des Humanités de l’Université de Bergen (Norvège) contribueront à nourrir la discussion. Les conclusions de la conférence serviront de base à l’élaboration, par le Comité de Bioéthique, d’un livre blanc sur le sujet.

Strasbourg 4-7/05/2015
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