Instructions

1. Présentez aux participants la journée mondiale du challenge (World Challenge Day) et expliquez-leur qu’ils ont pour mission d’inventer un nouveau jeu susceptible d’être pratiqué par tous. Le seul critère à respecter est que ce jeu doit inclure une activité physique quelconque qui augmente la fréquence cardiaque des participants en continu pendant 15 minutes.
2. Demandez aux participants de former de petits groupes.
3. Placer les cartes de rôle dans le chapeau, que vous tendrez aux différents groupes, l’un après l’autre, en demandant à chaque participant de tirer une carte. Donnez aux personnes qui ont une carte « handicap » quelques minutes pour se préparer, par exemple en se bandant les yeux ou en s’attachant un bras dans le dos.
4. Expliquez que chaque groupe dispose de trente minutes pour concevoir un jeu dans l’esprit du « sport pour tous », c’est-à-dire un jeu auquel tout le monde pourra participer. Ils peuvent utiliser tout ou partie du matériel fourni. Chaque groupe doit définir les objectifs et règles du nouveau jeu et chaque membre du groupe doit participer à la planification et à la prise de décisions.
5. Laissez les groupes tester leurs jeux respectifs.

Compte rendu et évaluation

Commencez par vous intéresser à l’interaction entre les différents membres des petits groupes et demandez aux participants s’ils ont apprécié l’activité. Examinez ensuite les jeux eux-mêmes, puis la question de l’intégration de tous et de la discrimination à l’égard des personnes handicapées.
• Comment avez-vous procédé pour concevoir le jeu ? Quels facteurs avez-vous pris en compte ? Le fait d’avoir une personne handicapée dans votre groupe a-t-il changé les choses ?
• Comment les groupes ont-ils travaillé ? Démocratiquement, ou bien une ou quelques personnes ont-elles pris toutes les décisions ?
• Pour ceux qui jouaient le rôle des personnes handicapées : avez-vous eu des difficultés à interpréter votre rôle ? Pensez-vous l’avoir joué de manière réaliste ? Etes-vous satisfait de votre contribution au résultat final ?
• Pour les personnes valides : quels facteurs avez-vous dû prendre en considération pour surmonter les obstacles qui auraient pu empêcher la participation pleine et effective des personnes handicapées ?
• Quels types de compromis avez-vous dû faire lors de la conception de votre jeu pour pouvoir affirmer qu’il s’agit véritablement d’un sport pour tous ?
• Selon vous, à quoi ressemble la vie d’un jeune handicapé dans votre pays ? Quelles sont les difficultés particulières qu’il rencontre ?
• Pensez-vous que les droits des personnes handicapées sont pleinement respectés ? Si non, lesquels sont les moins respectés, et pour quelles raisons ?
• Dans la pratique, comment certains groupes sont-ils exclus du sport ? L’exclusion constitue-t-elle une violation de leurs droits fondamentaux ?

Conseils pour l’animateur

Veillez à ce que tous les groupes soient « hétérogènes », c’est-à-dire composés d’individus de petite et de grande taille, avec lunettes et sans, des deux sexes, de tous âges et de tous niveaux sportifs, etc.

Les rôles doivent être répartis de manière à ce qu’il n’y ait pas plus de deux personnes « handicapées » dans chaque groupe. Ces deux personnes pourront se voir attribuer le même handicap ou des handicaps différents. Si les différents groupes comportent des personnes ayant des handicaps similaires, les participants pourront comparer la manière dont ils ont résolu les difficultés qui se posaient à eux. Si les différents groupes comportent des personnes ayant des handicaps différents, il peut être intéressant de voir s’ils conçoivent des jeux qui tiennent compte de tous les handicaps ou seulement de ceux qui sont représentés au sein de leur groupe.

Selon le groupe, il vous faudra peut-être démarrer l’activité par une réflexion sur les jeux en général. Par exemple, évoquez le fait que les jeux doivent avoir des objectifs précis et des règles claires. Vous devrez peut-être également définir certaines limites, comme la taille du terrain ou la durée maximale du jeu (20 minutes).

Si les groupes ne parviennent pas à exécuter cette tâche ou ne sont pas satisfaits du résultat obtenu, faites remarquer que c’est ce qui se produit parfois dans la réalité ; il ne faut pas le considérer comme un échec de l’activité (ou du groupe). Examinez durant la phase de compte rendu les facteurs qui ont empêché les participants d’arriver à un résultat satisfaisant.

Lors du compte rendu, certains avanceront peut-être que l’exclusion et la discrimination dans le sport ne sont pas vraiment des problèmes, dans la mesure où les individus choisissent généralement des disciplines dans lesquelles ils sont naturellement doués. Par exemple, les individus de grande taille vont plutôt s’orienter vers le basket, tandis que d’autres, moins sportifs, vont préférer les échecs ou le billard. Un problème se pose néanmoins si les jeunes les plus prometteurs mobilisent toute l’attention et accèdent à toutes les opportunités de jouer en compétition, au détriment de ceux qui ne pratiquent que pour le plaisir. En outre, certains sports excluent parce qu’ils coûtent cher, en termes d’équipement et d’entraînement, par exemple.

Variantes

Si vous souhaitez utiliser cette activité principalement pour améliorer les capacités de travail en commun, vous pouvez demander à l’un des groupes d’imaginer un jeu collectif et à un autre de concevoir un jeu individuel. Lors du compte rendu, vous pourrez comparer l’attrait de chacun des jeux.

Vous pouvez vous servir de cette activité pour mettre l’accent sur les principes d’équité et de justice, ainsi que sur les « règles du jeu » que constituent les droits de l’homme. Dans ce cas, vous pourrez laisser de côté l’aspect « handicap » et insister sur la manière dont les participants ont travaillé ensemble pour créer leur jeu. Vous examinerez ensuite dans la partie « discussion » dans quelle mesure chacun, valide ou handicapé, a pu participer au processus.

On peut comparer les droits de l’homme à des règles du jeu dont le but est de garantir l’équité en limitant les pouvoirs de certains joueurs sur d’autres. De même que ces règles s’appliquent à tous les joueurs, les droits de l’homme sont universels. En outre, de nombreuses règles prévoient des droits en y associant des devoirs : ainsi, un joueur de football a le droit de taper dans la balle mais pas de frapper un autre joueur. Des sanctions s’appliquent en cas de non-respect des règles. Enfin, le processus de changement des règles s’apparente au processus de modification des lois « dans la vraie vie » (par décret, par le législateur ou par les citoyens dans le cadre de référendums ou de consultations avec les ONG et d’autres acteurs).
Dans la phase de compte rendu, vous pourrez examiner les questions suivantes :
• Quels jeux ont été les plus appréciés ? Qu’est ce qui fait la qualité d’un jeu ?
• Pourquoi est-il important de fixer des objectifs clairs et de disposer de règles équitables si l’on veut donner à tous les joueurs le sentiment de pouvoir participer au jeu ?
• Les articles de la DUDH pourraient être considérés comme des règles de vie dans un monde pluraliste. S’agit-il de bonnes règles ? Par exemple, sont-elles universellement acceptables par tous les joueurs (c’est-à-dire tous les citoyens du monde) ? Les règles sont-elles en nombre suffisant ou trop nombreuses ? Sont-elles équitables ? Tous les joueurs (c’est-à-dire tous les pays) les respectent-ils ?

Suggestions de suivi

Si le groupe désire explorer d’autres aspects de l’égalité, vous pouvez lui proposer l’activité « En route pour le pays de l’égalité » qui aborde la question de l’égalité des sexes. L’activité de simulation « La ruée vers la richesse et le pouvoir » examine les inégalités liées aux richesses. Elle soulève aussi la question de l’égalité des chances, qui se pose également en rapport avec les personnes handicapées.

Idées d'action

Organisez une « Journée du sport » coopérative. Invitez des jeunes d’autres clubs à venir pratiquer vos nouveaux jeux. Il faudra veiller à ce que personne ne soit exclu de cet événement.
Contactez la TAFISA et faites de vos jeux une contribution à la journée mondiale du challenge.
Prenez contact avec les organisations locales qui soutiennent les personnes handicapées dans votre région et demandez-leur comment vous pouvez les aider et participer à leurs activités.
Faites le tour de votre école, club ou lieu de rencontre et proposez des améliorations simples qui rendraient l’endroit plus adapté aux personnes handicapées.

Informations complémentaires

La TAFISA est la principale organisation de « sports pour tous » : avec plus de 200 membres dans plus de 130 pays sur tous les continents, elle organise des programmes et des événements en étroite coopération avec le CIO, l’OMS, le CIEPSS et l’Unesco.

La journée mondiale du challenge est organisée par la TAFISA. C’est une compétition internationale amicale entre communautés du monde entier. Tous peuvent y participer. Cette manifestation est ouverte à des communautés de quelques milliers de personnes seulement comme aux plus grandes villes du monde. Son objectif est de promouvoir l’activité physique et le sport pour tous, pas seulement les sports de compétition pour les personnes valides et actives, mais toutes formes d’activité pour des individus de tous âges, hommes ou femmes, handicapés ou non. Le seul critère à respecter est que les jeux doivent comporter une activité physique quelconque qui augmente la fréquence cardiaque des participants en continu pendant 15 minutes.

Les Jeux Olympiques de la jeunesse : l’idée des Jeux olympiques de la jeunesse est d’inciter les jeunes du monde entier à pratiquer un sport et à appliquer les valeurs olympiques dans leur vie de tous les jours.

Les Jeux paralympiques : le Comité international paralympique (IPC) s’engage à permettre aux athlètes paralympiques d’atteindre l’excellence sportive et à offrir des perspectives sur le plan sportif à toute personne souffrant d’un handicap, du débutant à l’athlète d’élite. En outre, l’IPC vise à promouvoir les valeurs paralympiques telles que le courage, la détermination, l’inspiration et l’égalité.

Il peut être utile, pour vous-même et pour les participants, de clarifier les différences entre « les Sourds » avec un « s » majuscule, l’adjectif « sourd » et l’expression « personne malentendante » :

Les Sourds : terme qui renvoie à une identité culturelle, linguistique et politique acquise par de nombreuses personnes sourdes. Les membres de la communauté sourde souscrivent aux normes, valeurs et traditions culturelles propres à ce groupe. Leur première langue est généralement la langue des signes.

sourd : terme utilisé pour décrire l’incapacité à entendre le discours normal et les sons en général ; description médicale de la perte d’audition.

malentendant : terme désignant les personnes atteintes de degrés divers de perte d’audition, qui communiquent principalement par le langage parlé, complété par la lecture sur les lèvres. Une personne malentendante peut utiliser des aides auditives et/ou des implants cochléaires et compléter toute audition résiduelle avec des dispositifs d’aide à l’audition. Une personne peut être médicalement sourde mais, avec des aides techniques et une éducation intégrée, se comporter comme un malentendant.

On trouvera des définitions et des informations sur la discrimination à l’égard des personnes handicapées et les droits de l’homme dans la section du chapitre 5 consacrée à cette question.

Documents

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Cartes de rôle

Vous êtes une personne sourde.
Prenez des bouchons d’oreille. Vous pouvez parler (mais pas entendre).
Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous êtes une personne malentendante.
Placez un peu de coton dans vos oreilles. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous êtes une personne en fauteuil roulant.
Installez-vous dans le fauteuil roulant et apprenez à le manoeuvrer. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous n’avez qu’un seul bras.
Utilisez un bandage pour attacher un de vos bras dans le dos. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous n’avez pas de bras.
Utilisez un bandage pour attacher vos deux bras dans le dos. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous boitez.
Utilisez un bandage pour attacher un bloc de bois sous l’un de vos pieds, de manière à ce que l’on ait l’impression que vous avez une jambe plus longue que l’autre. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous n’avez qu’une seule jambe.
Utilisez un bandage pour attacher un pied à votre cuisse comme si vous aviez perdu votre jambe en-dessous du genou. Prenez des béquilles. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous avez des difficultés d’apprentissage.
Vous êtes nerveux et manquez de confiance en vous ; il faut vous expliquer les choses doucement. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous êtes aveugle.
Placez le bandeau sur vos yeux. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous êtes une personne sourde et communiquez en langue des signes.
Prenez des bouchons d’oreille. Vous ne pouvez ni parler ni entendre ; vous communiquez en langue des signes ainsi que par l’écriture et le dessin. Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.

Vous êtes valide.
Essayez d’interpréter votre rôle de manière réaliste, sans exagération ni recours à des stéréotypes.