Cette activité fait appel à une réflexion et un jeu de rôle pour trouver des façons de répondre aux avances sexuelles non désirées, à l’intimidation et au harcèlement sexuels.

Complexité : Niveau 3


Durée : 60 minutes


Taille du groupe : 6 à 30


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« Dire NON peut être une ultime façon de prendre soin de soi. »
Claudia Black

Objectifs

  • Identifier les différentes formes d’intimidation et de harcèlement à caractère sexuel auxquelles les jeunes sont souvent confrontés
  • Mettre en pratique différentes réactions aux avances sexuelles non désirées ou aux intimidations à caractère sexuel
  • Comprendre les dangers que représentent pour les jeunes, en particulier les femmes, les avances sexuelles et des réponses vagues ou ambiguës

Matériels

  • Tableau à feuilles mobiles et marqueurs

Préparation

Lire les instructions consciencieusement, étudier les notions d’harcèlement ou d’intimidation sexuels (voir section Thèmes en relation avec le genre et la violence fondée sur le genre). Choisir un ou deux volontaires pour commencer à jouer un jeu de rôle.


Instructions

1) Présentez l’activité en demandant aux participants s’ils ont entendu parler de cas d’intimidation ou de harcèlement à caractère sexuel. Demandez-leur d’en donner des exemples et notez-les sur le tableau à feuilles mobiles. 

2) Lorsque les participants ont dressé une liste, demandez-leur de réfléchir à la façon dont ils pourraient réagir à différentes formes d’intimidation et de harcèlement sexuels. Notez leurs réponses sur le tableau à côté des formes d’intimidation/de harcèlement. Si les participants proposent des réponses qui suggèrent le recours à la violence physique, demandez-leur de réfléchir à des possibilités de réaction non violente.

3) Invitez des volontaires (au moins deux) à participer à un jeu de rôle dans lequel ils devront réagir à des avances sexuelles non désirées, à des intimidations ou à du harcèlement. Si nécessaire, donnez-leur quelques exemples de scénarios possibles. Il peut s’agir de commentaires non désirés sur l’apparence d’une personne, de pression exercée sur une personne pour la forcer à faire quelque chose, en exerçant un chantage émotionnel (par exemple, « tu ferais ça si tu m’aimais »), ou encore d’insultes homophobes proférées à l’encontre d’une personne.

4) Donnez aux paires de volontaires quelques minutes pour choisir et préparer leur scène. S’ils ne parviennent pas à se décider pour un scénario, vous pouvez leur en proposer un (voir « Conseils pour l’animation », pour des idées).

5) Demandez-leur ensuite de jouer leur scène devant le reste du groupe. 

6) Demandez ensuite aux volontaires de rejouer la scène en invitant d’autres participants à intervenir et à proposer leurs réponses. Par exemple : lorsqu’un des spectateurs annonce « On ne bouge plus ! », les acteurs s’arrêtent net, et celui qui a lancé cet ordre vient remplacer l’un des personnages. La scène se poursuit alors avec une proposition différente de résolution du problème. 
De cette façon, le dialogue peut progresser dans une direction différente, peut-être de façon plus efficace ou plus affirmée. Cette technique permet aux spectateurs de jouer un rôle actif en proposant d’autres façons de demander et/ou de refuser des rapports sexuels. Poursuivez jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de suggestions de l’auditoire ou jusqu’à ce que les acteurs aient été remplacés trois fois au maximum.

7) Passez aux deux volontaires suivants et répétez l’exercice. Essayez d’offrir à tous ceux qui le souhaitent la possibilité de prendre part au dialogue, évidemment dans les limites du temps dont vous disposez. Poursuivez avec le débriefing et l’évaluation.


Débriefing et évaluation

Invitez les participants à partager avec le groupe ce qu’ils estiment avoir appris au cours de l’activité.

  • Comment vous êtes-vous sentis pendant l’activité ? Avez-vous trouvé difficile de donner des exemples d’intimidation et de harcèlement sexuels ? Pourquoi ?
  • A-t-il été facile de réagir aux actes d’intimidation ? Pourquoi, ou pourquoi pas ?
  • Pourquoi certaines personnes se livrent-elles à l’intimidation ou au harcèlement sexuel ? Quel est leur objectif ?
  • Certaines des réponses proposées étaient-elles de nature violente ? Est-ce que c’est une bonne idée ?
  • Pourquoi est-il difficile pour certaines personnes de réagir aux actes d’intimidation et de harcèlement sexuels ?
  • Pourquoi certaines personnes décident-elles de ne pas signaler des formes extrêmes de harcèlement sexuel, comme le viol ou l’agression sexuelle ?
  • Quel impact l’intimidation et/ou le harcèlement sexuels peuvent-ils avoir sur les jeunes ?
  • Qui ou quoi pourrait vous aider à réagir à des avances sexuelles non désirées ou à des actes d’intimidation ou de harcèlement à caractère sexuel et, si nécessaire, à les signaler ?
  • Avez-vous déjà entendu parler de cours / de formation d’autodéfense pour les personnes qui veulent se protéger de la violence (par exemple, le Krav Maga) ? Que pensez-vous d’une telle idée ?
  • L’intimidation et le harcèlement sexuels sont des formes de violence sexiste. 
  • Quelles autres formes de violence sexiste connaissez-vous ?
  • Quels sont les droits fondamentaux violés par les actes d’intimidation et de harcèlement sexuels ?
  • Que peuvent faire les jeunes pour sensibiliser leurs pairs à l’intimidation et au harcèlement sexuels et aux moyens d’y réagir ?

Conseils pour l’animation

Dans la première partie de l’activité, lorsque vous proposez aux participants de réfléchir à différentes formes de harcèlement sexuel, il est important de se concentrer sur des exemples pertinents pour un jeune public. Vous pouvez les aider dans cette tâche en leur demandant, par exemple, s’ils ont déjà vu quelqu’un commenter l’apparence d’une autre personne, ou faire des remarques à caractère sexuel sur d’autres personnes.

Si certains proposent une réponse violente à ces actes, demandez-leur s’il serait possible, dans ces cas particuliers, de réagir différemment - sans recourir à la violence -, car le risque est d’assister à une escalade de la violence. Sachez toutefois que, dans certaines situations extrêmes, lorsque le harcèlement menace la vie des gens, la violence peut être la seule option envisageable.

Suggérez aux participants de choisir des scènes qui ne représentent pas des cas violents et extrêmes de harcèlement sexuel (ne leur demandez pas de mettre en scène un viol !), mais plutôt de se concentrer sur des formes « plus légères », par exemple : 

  • Une personne fait des commentaires sur votre apparence (en utilisant un langage à connotation sexuelle) et vous réagissez fermement par ces mots : « Ce que je porte ne te regarde pas. Et.... ton langage est inacceptable, alors arrête, sinon je vais devoir le signaler ! »
  • Une personne porte des vêtements qui véhiculent un message (images, mots, dessins, etc.) à caractère sexuel. Vous décidez de demander à deux amis de se joindre à vous pour lui parler, afin d’attirer son attention sur le caractère inapproprié de sa tenue et lui demander de ne plus jamais la porter.
  • Une personne vous touche sans votre consentement et vous lui demandez de ne pas le faire, tout en l’informant que vous avez l’intention de le signaler à la direction de l’école.

Vous pouvez aussi décider de vous concentrer sur la façon de réagir avec assurance à des avances sexuelles non désirées. En d’autres termes, comment dire NON pour protéger votre espace personnel et vos droits fondamentaux sans recourir à des mots ou des actes offensants.

Il est parfois difficile de reconnaître les intimidations sexuelles. Certaines formes de communication, en particulier les formes non verbales comme le langage corporel ou le contact visuel, font souvent l’objet d’interprétations très différentes. Même lorsqu’il s’agit de communication verbale, des malentendus peuvent survenir, par exemple : une rencontre entre deux personnes peut être interprétée par l’une comme une conversation amicale et par l’autre comme un rendez-vous romantique.

Cette activité peut générer de fortes émotions, surtout si un participant dans le groupe a été victime d’intimidation sexuelle. Veillez à mener cette activité avec un coanimateur, afin qu’il puisse prendre en charge une telle personne, si cela s’avère nécessaire.

Suggestions de suivi

Poursuivez avec l’activité « Parlons sexe ! » de Repères, pour explorer d’autres attitudes à l’égard de la sexualité, y compris l’homophobie. 

Vous voudrez peut-être aussi explorer plus avant les questions de violence domestique au moyen des activités « L’histoire de Kati » et « Le Chevalier servant ».


Idées d’action

Vérifiez si, au plan local ou national, des campagnes ont été menées pour informer sur les droits sexuels, la violence sexuelle ou le viol commis par une connaissance ou un compagnon de sortie. Essayez de vous procurer du matériel (affiches, dépliants, cartes gratuites) pour votre école ou votre club de jeunes, ou unissez-vous pour concevoir votre propre matériel de campagne. Utilisez toutes ces ressources pour lancer une discussion sur le type de campagne qui serait efficace et sur la façon de la préparer. Si vous envisagez votre propre campagne, dans un objectif de prévention ou de sensibilisation, n’oubliez pas qu’elle touchera les victimes et les rescapés qui fréquentent votre école ou vivent dans votre communauté. Veillez donc à fournir des informations sur les services (lignes téléphoniques d’aide, centres d’accueil) aux victimes des différentes formes de violence sexuelle ou de violence fondée sur le genre. 

Renseignez-vous pour savoir si, dans votre quartier, des cours d’autodéfense sont proposés aux personnes qui veulent se protéger de la violence. Si c’est le cas, voyez si vous pouvez obtenir une séance de démonstration.

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