Les efforts mondiaux pour établir un cadre efficace de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme exigeaient une nouvelle approche permettant de faire le lien entre le secteur privé (en particulier le marché financier) et les structures d’application de la législation pénale. Prenant en compte ces considérations, les pays ont adopté des initiatives visant à établir un nouveau type d’autorité étatique : la Cellule de renseignement financier (CRF). Elle a pour fonction essentielle de recevoir, d’analyser et de transmettre les déclarations de soupçons identifiés et signalés par le secteur privé. Les CFR fonctionnent donc comme un intermédiaire entre les entités privées, soumises aux obligations de LAB/CFT, et les services d’application de la loi. La valeur ajoutée des CRF repose sur l’analyse qu’elles font de toutes les informations reçues, ainsi que sur la large gamme d’autres informations financières qu’elles ont à leur disposition et peuvent utiliser pour mieux évaluer les informations relatives à des soupçons qui leur sont communiquées.

En dehors de son cœur de mission, la CRF peut avoir des pouvoirs supplémentaires, dans la mesure où ces derniers n’interfèrent pas avec sa capacité à s’acquitter de manière appropriée de sa mission essentielle. Parmi les rôles supplémentaires confiés habituellement aux CRF, on citera le pouvoir de retarder des transactions, des fonctions de supervision de la mise en œuvre des obligations de LAB/CFT par les entités soumises à l’obligation de déclaration, la publication de lignes directrices et la réalisation de formations sur des questions liées aux questions de LAB/CFT, ainsi que, du fait de son rôle en tant qu’acteur principal dans le domaine de la LAB/CFT, la coordination des initiatives nationales au niveau politique. Les CRF peuvent aussi être dotées de pouvoirs de police généralement en matière de LAB/CFT et souvent, de ce fait, de compétences en matière d’enquête.

L’un des éléments clés dans le fonctionnement des CRF est leur capacité à coopérer à la fois avec leurs homologues étrangers et avec d’autres institutions nationales. En 1995, on a instauré le Groupe Egmont des CRF pour renforcer l’échange de renseignements entre juridictions. Groupe Egmont des Cellules de renseignement financier entend faire en sorte que toutes les CRF respectent un certain nombre de normes clés pour permettre une coopération maximale entre elles. Le rôle-clé des CRF dans la lutte contre le BC et le FT est donc encore plus renforcé du fait de leur capacité à interagir, coopérer et échanger efficacement des informations. Pour ce faire, le Groupe Egmont a également mis en place son site sécurisé, un canal largement utilisé par les membres du Groupe pour l’échange d’informations.

Conformément aux normes du GAFI, tous les pays devraient établir une autorité qui fonctionnerait en tant que CRF. Des conditions supplémentaires sont posées concernant l’indépendance, la confidentialité, la dotation suffisante de ressources et la communication d’un retour d’information aux entités auteurs des déclarations de soupçon.