Quoi que l’on dise, pêcher les baleines, c’est tuer, et tuer, c’est mal.

Société de protection des baleines et dauphins

Aperçu

Cette activité comprend un travail en groupes restreints, un jeu de rôle, des discussions et la formation d’un consensus sur les questions suivantes :
• L’utilisation durable des ressources maritimes
• Les droits des peuples autochtones à déterminer librement leur développement économique, social et culturel

Droits corrélés

• Droit de prendre part à la vie culturelle de la communauté
• Droit à la nourriture et à l’accès aux ressources naturelles
• Droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne

Objectifs

• Mieux comprendre le conflit qui semble exister entre d’une part, la revendication du droit de participer à la vie culturelle et d’autre part, la protection de l’environnement
• Développer la réflexion critique, les compétences en matière de présentation d’arguments et de formation de consensus
• Acquérir une ouverture d’esprit vis-à-vis des différences culturelles

Matériels

Documents
• Stylos et papier pour la prise de note par les participants

Préparation

• Lisez tous les documents pour vous familiariser avec le sujet. Vous pourrez ainsi faire office de personne-ressource si nécessaire.
• Photocopiez les cartes de rôle. Chaque participant doit avoir sa propre carte de rôle pour pouvoir s’y référer.

Date clé
  • 9 aoûtJournée internationale des peuples autochtones

Instructions

Cette activité est organisée en deux parties : la partie 1 (30 minutes) est une présentation de l’activité et des questions environnementales et culturelles en jeu et la partie 2 (90 minutes) est la simulation d’une réunion de conciliation entre la tribu Makah et les organisations qui s’opposent à la chasse à la baleine.

Partie 1. Présentation des questions environnementales et culturelles (30 minutes)
1. Expliquez que cette activité porte sur les droits environnementaux et culturels, et plus particulièrement sur la demande de reprise de la chasse à la baleine soumise par la tribu Makah, à laquelle s’opposent les écologistes et d’autres groupes.
2. Racontez aux participants l’histoire des Makah et expliquez que la confrontation dure depuis de nombreuses années et qu’elle occasionne des frais juridiques croissants sans produire de résultat durable. Les écologistes ont eu recours à des méthodes imprudentes qui ont mis en danger certains de leurs membres et d’autres personnes, et certains membres de la tribu Makah étaient si exaspérés qu’ils ont violé la loi en chassant illégalement la baleine. La situation n’est satisfaisante pour personne et le moment semble être venu pour les parties de se réunir pour trouver un terrain d’entente.
3. En guise d’introduction, utilisez la technique « de haut en bas » pour demander aux participants leur avis concernant les questions ci-dessous. Lisez les affirmations suivantes une par une :
• Les coutumes des peuples doivent être respectées tant qu’elles ne violent pas les droits de l’homme.
• Nous devons respecter le droit des individus de choisir librement leur alimentation (végétalienne, végétarienne, omnivore).
• La nourriture que nous consommons doit être le produit de méthodes respectueuses de l’environnement.
• L’élevage ne doit pas faire appel à des méthodes inhumaines, telles que l’élevage intensif et les techniques d’abattage cruelles.
• Les traditions culturelles sont essentielles pour les peuples et doivent, à ce titre, être respectées.
• La chasse à la baleine, même sous des prétextes culturels, devrait être interdite.

Partie 2. Simulation d’une rencontre pour essayer de sortir de l’impasse entre la tribu Makah et les opposants à la chasse à la baleine (90 minutes)
1. Rappelez aux participants que des batailles féroces, au sens littéral comme au plan juridique, se jouent depuis des années et que le moment est venu d’essayer de trouver une solution. Cette activité est une simulation de rencontre planifiée et présidée par une organisation imaginaire appelée Crest (Culture, Rights, Environment, Sustainability and Talk). Crest est une structure indépendante qui oeuvre pour la prise en compte des droits de l’homme dans les questions environnementales. Elle entend promouvoir la compréhension par le dialogue. Les quatre groupes qui prennent part à la rencontre sont les suivants :
a. La tribu Makah, qui souhaite reprendre la chasse à la baleine.
b. La High North Alliance, organisation faîtière qui représente les chasseurs de baleines et de phoques et oeuvre pour l’avenir des cultures côtières et l’exploitation durable des ressources en mammifères marins. Elle soutient les Makah.
c. Sea Shepherd, une organisation qui enquête sur les violations des lois, règlements et traités internationaux de protection des espèces marines sauvages. Elle s’oppose à la demande des Makah.
d. Greenpeace, organisation d’activistes environnementaux, qui est contre la chasse à la baleine.
2. Crest a pour rôle d’animer une discussion qui portera sur cinq questions :
• Pourquoi les baleines sont-elles importantes ?
• Les baleines grises sont-elles une espèce en danger ?
• Pourquoi les Makah devraient-ils arrêter de manger de la viande de baleine ?
• Le rituel makah de la chasse à la baleine peut-il être modifié ?
• Si l’on parvient à un accord, quel type de suivi sera nécessaire pour assurer la protection effective des baleines ?
3. Demandez à quatre volontaires de représenter Crest et répartissez les autres participants en quatre groupes égaux. Distribuez les cartes de rôle. Les groupes ont 30 minutes pour étudier les informations qui y figurent et préparer leurs positions et arguments au sujet des cinq questions ci-dessus.
4. Lorsque les groupes sont prêts, réunissez-les en plénière. Demandez aux représentants de Crest de présider la réunion, qui durera une heure.
5. Crest ouvre la réunion avec une brève déclaration sur les droits de l’homme et le contexte environnemental des discussions, avant de rappeler que l’objectif de la rencontre est d’échanger des informations et de débattre des cinq questions précitées. La tribu Makah présente ensuite sa position. La discussion démarre.
6. Pour conclure, Crest présente une synthèse de la réunion. Faites une courte pause avant de passer à la phase de compte rendu et d’évaluation.

Compte rendu et évaluationGoto top

Commencez par demander aux groupes de réfléchir aux discussions et aux éventuels consensus qui ont pu se dégager sur certaines questions ; examinez ensuite les questions plus générales.
• Etait-ce facile d’interpréter les différents rôles ?
• Quelle est la chose la plus intéressante que vous ayez apprise ?
• Qu’est-ce qui rend un argument convaincant ? Le fait qu’il fasse appel aux sentiments ou à des éléments rationnels et logiques ?
• Les participants ont-ils pu voir la « face cachée » des arguments ? Etait-ce difficile à accepter ?
• Quels étaient les points d’entente à propos des cinq questions ?
• Dans la réalité, pourquoi avons-nous du mal à accepter les pratiques culturelles des autres peuples lorsqu’elles nous paraissent cruelles, incompréhensibles ou immorales ?
• A quel moment le choc des cultures devient-il de la discrimination ?
• Pourquoi est-il difficile de faire preuve d’ouverture d’esprit s’agissant des différences culturelles ?
• La mondialisation est-elle forcément synonyme de perte de culture ? Une culture qui change est-elle une culture perdue ? Ne devrait-on pas considérer le changement culturel comme un processus positif dans un monde en évolution ?
• Quels étaient les droits de l’homme concernés par cette activité ?
• Les revendications de droits, lorsqu’elles sont conflictuelles, se règlent généralement devant les tribunaux. Est-ce un bon moyen de résoudre les questions relatives aux droits de l’homme ?
• A quelles revendications faut-il donner la priorité : celles qui concernent le droit à la nourriture et à la vie, ou celles qui concernent la protection et la préservation des espèces ?

Terminez la session par un nouveau vote au moyen de la technique « de haut en bas », afin de voir si les participants ont changé de position à l’égard de la chasse à la baleine. Reprenez les questions posées dans la partie 1.

Conseils pour l’animateurGoto top

Compte tenu de la complexité des questions abordées, cette activité convient davantage à un groupe « mature » disposant de solides compétences en matière de discussion. Il y a beaucoup d’informations à assimiler, et le texte qui figure sur les cartes de rôles suppose un certain degré de connaissance des droits de l’homme et de la terminologie relative à l’environnement. Vous pouvez envisager de pratiquer l’activité sur deux sessions pour laisser aux groupes le temps de lire leurs cartes de rôle et de réfléchir aux questions posées.

L’un des principaux objectifs de cette activité est de confronter les jeunes aux limites de leurs propres perspectives culturelles et de les amener à reconsidérer leur attitude vis-à-vis de l’exploitation durable des espèces naturelles. La chasse à la baleine est un sujet très sensible pour beaucoup de personnes. Les gens ont souvent des opinions très arrêtées en la matière, ce qui en fait un thème intéressant mais difficile à étudier. Vous pouvez, par exemple, demander aux participants comment ils réagiraient si on leur interdisait de manger un aliment important pour leur culture, leur vie et leurs traditions. Un autre objectif est d’offrir aux participants l’occasion d’acquérir des compétences en matière de création de consensus ; c’est pour cette raison que l’activité a été conçue comme une rencontre animée par une organisation imaginaire, Crest (Culture, Rights, Environment, Sustainability and Talk). Avant le début de l’activité, nous vous invitons à vous référer aux informations sur le développement de consensus au chapitre 5.

Certaines des questions figurant à la partie 2 des instructions (point 2) pourront être approfondies :
• Pourquoi les baleines sont-elles importantes ? Examinez les facteurs économiques, historiques, environnementaux et spirituels.
• Les baleines grises sont-elles une espèce en danger ? De quelles preuves scientifiques dispose-t-on ?
• Pourquoi les Makah devraient-ils arrêter de manger de la viande de baleine ? Les Juifs et les Musulmans, par exemple, ne mangent pas de porc pour des raisons culturelles, mais n’empêchent pas d’autres personnes d’en consommer.
• Le rituel makah de la chasse à la baleine peut-il être modifié ? N’oubliez pas que les pratiques culturelles peuvent évoluer : par exemple, en réponse à l’épidémie de Sida, dans toutes les cultures du monde, il n’est plus tabou de parler de sexualité, et les rituels impliquant des relations sexuelles comme la purification des veuves , sont en train d’être remis en cause et de changer.
• Si l’on parvient à un accord, quel type de suivi sera nécessaire pour assurer la protection effective des baleines ? Evoquez la question du libre accès à l’information. En outre, qui déterminerait si la population de baleines est suffisante au cours d’une année donnée, et quels seraient les moyens de prévenir la fraude ?

Assurez-vous que les participants comprennent bien le sens des termes et concepts présentés sur les cartes de rôle. Par exemple :

Peuples autochtones ou indigènes

Il n’existe pas de distinctions bien précises permettant de définir sans ambiguïté la notion de « peuple indigène ». D’une manière générale, on peut dire que ces peuples sont les descendants de ceux qui occupaient les terres avant l’arrivée des colonisateurs et le tracé de frontières entre les Etats. Toujours marginaux dans leurs Etats, leur mode de vie est souvent tribal. La Déclaration de 2007 sur les droits des peuples autochtones reconnaît le droit de ces peuples à l’autodétermination, leur droit d’assurer librement leur développement économique, social et culturel, ainsi que leur droit à la dignité et à la diversité de leurs cultures.

High North Alliance: www.highnorth.no

The Sea Shepherd International: www.seashepherd.com

International Whaling Commission: www.iwcoffice.org

Makah Nation: www.makah.com

Greenpeace: www.greenpeace.org

Le principe de précaution

Selon le principe de précaution, quand une activité présente une menace pour la santé de l’homme ou de l’environnement, des mesures de précaution doivent être prises et ce, même si certaines relations de cause à effet ne sont pas clairement établies scientifiquement. Cela implique de prendre des mesures face à l’incertitude, de renverser la charge de la preuve sur ceux qui sont à l’origine des risques, d’analyser les alternatives aux activités potentiellement nuisibles et de mettre en place des méthodes participatives pour la prise de décisions.

La durabilité

En 1989, la Commission mondiale de l’ONU pour l’environnement et le développement, aussi appelée Commission Brundtland, a défini le développement durable comme un « développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». La notion d’« utilisation durable » ne s’applique qu’aux ressources renouvelables : elle se définit comme étant l’utilisation d’une telle ressource à un niveau qui n’excède pas sa capacité de renouvellement. Il existe un principe mondialement accepté d’utilisation durable des ressources naturelles mondiales, fondé sur des preuves scientifiques et des données objectives.

VariantesGoto top

Si les participants ne sont pas très nombreux, vous pouvez ne former que deux groupes : la tribu Makah et la High North Alliance d’un côté, et Greenpeace et Sea Shepherd de l’autre.

Vous pourrez également échelonner cette activité sur deux sessions afin que les groupes puissent rechercher des informations et avoir plus de temps pour préparer leurs arguments.
Vous pouvez aussi pratiquer cette activité sous forme d’une table ronde. Désignez une personne pour représenter chacun des groupes, les Makah, la High North Alliance, Sea Shepherd et Greenpeace. Invitez-les à présenter leurs arguments, puis passez aux questions de l’audience. A la fin, procédez à un vote sur les cinq questions. Vous pourrez ainsi amener les participants à réfléchir à la question sous l’angle des droits de l’homme, de la culture et de l’environnement ; en revanche, il vous manquera l’aspect « élaboration de consensus ».

Suggestions de suiviGoto top

Si le groupe souhaite étudier la notion de changement culturel, vous pouvez lui proposer l’activité « Bientôt d’un autre âge ».

Idées d'actionGoto top

Apportez votre soutien à des peuples autochtones en achetant leur production artisanale. que vous trouverez dans des boutiques vendant des produits issus du commerce équitable. Allez dans une de ces boutiques la prochaine fois que vous aurez un cadeau à faire !

Informations complémentairesGoto top

Vous trouverez davantage d’informations sur les droits des animaux et le principe du respect de tous les êtres vivants doués de sensibilité, à l’adresse  www.uncaged.co.uk.

Pour plus d’information sur la pêche baleinière et la nation Makah, consultez le site: www.historylink.org (rechercher « pêche baleinière »)

The Makah Whale Hunt and Leviathan’s Death: Reinventing Tradition and Disputing Authenticity in the Age of Modernity. Rob van Ginkel, Université d’Amsterdam. L’ouvrage est disponible sur Internet : tapez le titre dans votre moteur de recherche.

Pour des informations sur les droits des peuples autochtones, consultez le site du International Work Group for Indigenous Affairs (Groupe de travail international pour les affaires autochtones) www.iwgia.org; pour la version intégrale de la Déclaration de 2007 sur les droits des peuples autochtones, rendez-vous sur www.un.org.

DocumentsGoto top

PDFPDF à télécharger

 

 

 

Informations générales pour l’animateur

Le peuple Makah (les Makah ou la tribu Makah) vit dans une réserve située à l’extrême nord-ouest de la péninsule Olympique dans l’Etat de Washington (Etats-Unis). Ce parc couvre actuellement une superficie d’environ 11 000 hectares. D’après les chiffres du recensement de juillet 1999, la tribu comptait 1 214 membres (inscrits) ; toutefois, seuls 1 079 membres vivent actuellement sur la réserve. Le taux de chômage moyen y est d’environ 51%, 49% des ménages ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté fédéral et 59% des logements sont considérés comme non conformes aux normes.
En dépit de ce sombre tableau, les traditions sont très fortement ancrées et bon nombre de Makah reviennent à la réserve après avoir obtenu un diplôme universitaire, pour mettre leurs compétences au service de la clinique locale ou de l’école publique.
http://www.statemaster.com/encyclopedia/Makah

Historique des différends récents
• Octobre 1997 : la Commission baleinière internationale autorise les Makah à chasser quatre baleines grises par an.
• 10 mai 1999 : première chasse à la baleine des Makah en plus de 70 ans. Des manifestants perturbent le déroulement de la chasse, mettant en danger leur vie et celles d’autres personnes.
• 17 mai 1999 : une baleine est capturée.
• 9 juin 2000 : la 9e cour d’appel de circuit ordonne l’arrêt de la chasse jusqu’à l’élaboration d’une nouvelle évaluation environnementale.
• Juillet 2001 : la nouvelle évaluation est publiée. La chasse est à nouveau autorisée.
• 2002 : la Commission baleinière internationale approuve la demande des Makah de renouveler son quota de baleines pour cinq années supplémentaires.
• Décembre 2002 : un jury composé de trois juges de la 9e cour d’appel de circuit suspend la chasse pour une durée indéterminée, jusqu’à la préparation d’un résumé d’impact environnemental complet.
• Février 2005 : la tribu Makah présente au service national des pêcheries marines une demande officielle de dérogation à la loi de protection des mammifères marins, l’autorisant à chasser des baleines.
• Septembre 2007 : certains membres de la tribu, exaspérés par l’absence de progrès, chassent une baleine illégalement.
• Mai 2008 : le service des pêcheries publie un projet de résumé d’impact environnemental.
• Mi-2009 : aucun résumé d’impact environnemental définitif ni décision quant à la demande de dérogation n’ont été publiés.
Source: www.historylink.org

 

Carte de rôle CREST

Votre position à l’égard de la chasse à la baleine est neutre. Votre rôle est de fournir des informations de base sur les droits de l’homme et la législation environnementale, d’assurer la médiation entre les groupes et de faire la synthèse des discussions à l’issue de la rencontre. En tant qu’animateur de la réunion, vous veillerez à ce que la discussion reste axée sur les points à examiner et apporterez des éclaircissements en cas de problèmes de compréhension et d’interprétation. Vous aiderez les groupes à dépasser leurs différences pour rechercher leurs points communs, dans le but de parvenir à un consensus sur les questions suivantes :
• Pourquoi les baleines sont-elles importantes ?
• Les baleines grises sont-elles une espèce en danger ?
• Pourquoi les Makah devraient-ils arrêter de manger de la viande de baleine ?
• Le rituel makah de la chasse à la baleine peut-il être modifié ?
• Si l’on parvient à un accord, quel type de suivi sera nécessaire pour assurer la protection effective des baleines ?

Commencez par saluer tout le monde. Définissez le cadre de la discussion. Prévoyez environ deux minutes pour résumer les questions environnementales et de droits de l’homme dont il est question ici, en citant au besoin les dispositions figurant ci-dessous. Rappelez l’objet de la réunion : débattre des problèmes rencontrés et essayer de trouver un terrain d’entente afin de parvenir à une solution durable au conflit actuel.

Avant de passer à la discussion générale, demandez à la tribu Makah d’expliquer pourquoi elle souhaite rétablir la chasse à la baleine. Au bout de 50 minutes de discussion, faites une brève synthèse de la réunion et dressez la liste des points à clarifier lors de la réunion suivante.

Quelques informations de référence sur les droits de l’homme, la culture et l’environnement

L’article 1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels dispose que :
1. Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.
2. Pour atteindre leurs fins, tous les peuples peuvent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, sans préjudice des obligations qui découlent de la coopération économique internationale, fondée sur le principe de l’intérêt mutuel, et du droit international. En aucun cas, un peuple ne pourra être privé de ses propres moyens de subsistance.

Article 15:
1. Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent à chacun le droit :
(a) de participer à la vie culturelle ;
(b) de bénéficier du progrès scientifique et de ses applications.
Le préambule de la Déclaration de Vienne de 1993 stipule que « tous les droits de l’homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés. La communauté internationale doit traiter les droits de l’homme globalement, de manière équitable et équilibrée, sur un pied d’égalité et en leur accordant la même importance […] il convient de ne pas perdre de vue l’importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, culturelle et religieuse ».

En 1981, la Commission baleinière internationale a décidé d’autoriser la chasse de subsistance, qui est définie comme étant une chasse menée par ou au nom de populations aborigènes, indigènes ou autochtones qui partagent de forts liens communautaires, familiaux, sociaux et culturels liés à une dépendance traditionnelle à la chasse à la baleine et aux produits qui en découlent. Elle doit avoir pour but la consommation locale par des autochtones.

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer stipule que l’un des principes généraux est l’utilisation durable optimale des ressources marines.

En 1982, la Commission baleinière internationale a établi un moratoire sur la pêche à la baleine grise, espèce alors menacée. En 1994, la population s’étant reconstituée, avec 21 000 individus estimés, la baleine grise a été rayée de la liste américaine des espèces menacées.

Carte de rôle de la tribu Makah

Votre rôle est de défendre la cause des Indiens Makah qui vivent sur la côte Nord-Ouest de l’Amérique du Nord. La chasse à la baleine est une tradition culturelle importante pour votre tribu et vous revendiquez le droit de tuer cinq baleines grises par an.

Dans cette activité, vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l’homme et les questions environnementales, et vous appuyer sur les informations suivantes :
• Même si notre dernière pêche à la baleine remonte à 70 ans, les cérémonies, rites, chants et contes qui y sont associés ont été transmis de génération en génération. Toute une structure sociale s’est construite autour de la chasse.
• Aujourd’hui, quelques Indiens Makah vivent de la pêche au saumon et au poisson des sables du Pacifique, revendue à une pêcherie locale, mais l’ancien système de partage avec la famille et les amis existe encore.
• Ce sont les opérations de pêche industrielle conduites par les Européens et les Américains qui ont exterminé la population de baleines. Aujourd’hui, la population de baleines grises est revenue à un niveau sans précédent de 21 000 individus. En conséquence, l’espèce a été retirée de la liste américaine des espèces menacées.
• Nos jeunes attachent de la valeur à leur identité, fondée sur une culture et une histoire qui leur sont propres. L’appartenance à une culture détentrice d’une longue tradition est un privilège dont peu de jeunes Américains peuvent se prévaloir.
• Nous ne voulons pas chasser la baleine grise dans un but commercial. Notre objectif est d’assurer notre subsistance et de préserver nos traditions.
• Nous avons demandé à pouvoir chasser cinq baleines grises par an, mais cela ne signifie pas que nous en tuerons autant.
• Nous pêchons avec de petits bateaux côtiers au moyen de nos traditionnels harpons. Nous envisageons l’utilisation d’une version modifiée de ces harpons avec une grenade à l’extrémité, comme ceux utilisés en Alaska pour la pêche à la baleine boréale.
• Nous contribuerons activement à ce que la baleine grise ne figure plus jamais sur la liste des espèces menacées.

Carte de rôle Sea Shepherd et Whale and Dolphin Conservation Society
(Association pour la protection des mammifères marins et Société de protection des dauphins et des baleines)

Sea Shepherd International est une organisation non gouvernementale (ONG) à but non lucratif qui enquête sur les violations des lois, règlements et traités internationaux de protection des espèces marines sauvages. La Whale and Dolphin Conservation Society (WDCS) est l’organisation caritative mondiale la plus activement impliquée dans la protection et le bien-être des baleines, des dauphins et des marsouins.

Dans cette activité, vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l’homme et les questions environnementales, et vous appuyer sur les informations suivantes :
• « Quoi que l’on dise, pêcher les baleines, c’est tuer, et tuer, c’est mal ».
– Certes, les baleines ne sont pas des êtres humains, mais valent-elles moins pour autant ? La mentalité qui permet de tuer des baleines est la même que celle qui accepte le génocide d’êtres « inférieurs ».
– Au sens le plus profond, les baleines et d’autres mammifères doués de sensibilité ont droit, si ce n’est aux droits de l’homme, au moins à des droits « humanistes ».
• La véritable raison de la demande des Makah est qu’ils savent parfaitement que le kilo de viande de baleine vaut 80 dollars au Japon. Une baleine leur rapporterait donc près d’un million de dollars.
• Autoriser les Makah à chasser aura des incidences sur des milliers de baleines, car la Norvège, le Japon, la Russie et l’Islande y verront un précédent.
• Nous marchons sur la corde raide en essayant de préserver d’une part, le droit historique des peuples à préserver des traditions ancestrales et d’autre part, les intérêts liés à la protection et la conservation des baleines.
• En 1995, par exemple, la chasse à la baleine grise pratiquée par les Russes a été critiquée, parce que l’on soupçonnait que la viande de baleine n’était pas consommée par les peuples indigènes mais par des renards élevés pour leur fourrure.
• Les cultures évoluent. Les Eskimos du Nord de l’Alaska sont aujourd’hui économiquement très différents des peuples qui chassaient la baleine il y a un siècle. L’exploitation du pétrole a considérablement enrichi les populations locales. La chasse moderne en scooter des neiges et en hélicoptère remet en question la définition de la notion d’aborigène.
• Tandis que la Commission baleinière internationale (CBI) continue à débattre de la question sensible de la reprise de la chasse commerciale, des centaines de baleines et leurs cousins, les petits dauphins et les marsouins, meurent chaque jour lors des chasses aborigènes, sans que personne ne le remarque.
• Le principe de précaution devrait être appliqué en ce qui concerne les espèces sauvages.

Carte de rôle High North Alliance

La High North Alliance (HNA) est une organisation faîtière qui représente les chasseurs de baleines et de phoques du Canada, du Groenland, des Iles Féroé, de l’Islande et de la Norvège. Elle oeuvre pour l’avenir des cultures côtières et pour l’exploitation durable des mammifères marins.

Dans cette activité, vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l’homme et les questions environnementales, et vous appuyer sur les informations suivantes :
• Les Makah ont pêché la baleine pendant 2000 ans, jusqu’à ce que les impérialistes blancs débarquent et prennent les baleines, détruisant les traditions et le mode de vie de la tribu.
• Aujourd’hui, la population de baleines s’est reconstituée, mais les Blancs veulent interdire toute utilisation de cette ressource et nous priver de nos droits.
• Des cultures différentes ne parviendront jamais à se mettre d’accord pour déterminer quels animaux sont « spéciaux » et lesquels peuvent être mangés ou non. Dans le nord de la Norvège, par exemple, la population entretient une relation privilégiée avec les eiders, tandis qu’au Danemark, la poitrine d’eider est réputée être un mets fameux. L’argument qui consiste à dire « Les baleines sont différentes » amène donc à la question : « Mais pour qui ? »
• La pêche à la baleine, comme la chasse aux phoques, est autorisée tant qu’elle est menée par des peuples autochtones, à des fins non commerciales et dans le cadre d’une pratique « traditionnelle ». Cela est injuste car :
– ce sont généralement les étrangers qui définissent ce qui est « traditionnel ».
– le fait de relier la pêche à la baleine et la chasse aux phoques à un mode de production non commercial revient à refuser aux peuples le droit de décider de leur propre avenir.
– aucune culture n’est statique, mais la politique des opposants à la chasse à la baleine s’apparente de facto à une tentative de geler la situation et de transformer une culture évolutive en un objet de musée.
– le commercialisme semble être déconsidéré par la majorité des gouvernements membres de la Commission baleinière internationale (l’organe qui contrôle la chasse à la baleine). Comble de l’ironie, cette position est exprimée par des gouvernements qui sont habituellement de fervents défenseurs du libre-échange.
• Le moratoire actuel, c’est-à-dire la politique qui consiste à ne pas toucher aux baleines, peut difficilement se défendre par des arguments logiques. Dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture, de nombreuses pratiques ne font l’objet d’aucune interdiction alors qu’elles sont loin d’être durables.
• « Les mammifères marins font partie des ressources vivantes des écosystèmes marins. Ils doivent de ce fait être protégés en cas de menace, et chassés seulement quand la taille de leur population le permet. La chasse peut aussi être nécessaire pour éviter la surpopulation et les déséquilibres dans les écosystèmes marins ». (Rapport sur les mammifères marins, Conseil de l’Europe, 12 juillet 1993)
• La chasse à la baleine est un bon exemple de la manière dont la coopération internationale peut transformer une situation d’exploitation abusive en une situation d’exploitation durable. La coopération internationale n’est pas parfaite, mais elle peut et doit fonctionner.

Carte de rôle Greenpeace

Dans le monde entier, les militants de Greenpeace se battent pour promouvoir leurs visions et parvenir à un monde plus durable.

Dans cette activité, vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l’homme et les questions environnementales, et vous appuyer sur les informations suivantes :
• Dans le monde entier, des peuples de toutes cultures considèrent les baleines comme un animal sacré et chaque espèce comme une nation souveraine en soi, digne de respect et de protection.
• Les baleines apportent du bonheur à des milliers de personnes qui viennent les observer.
• Greenpeace ne soutient aucun type de chasse à la baleine, mais n’est pas opposé à cette pratique si elle est menée exclusivement à des fins de subsistance, tant qu’il n’y a pas de dimension commerciale.
• Les baleines grises migrent sur d’énormes distances tous les ans et ne passent que rapidement dans les eaux des Makah.
• Si la proposition d’autoriser la prise de cinq baleines grises par une tribu est acceptée, d’autres tribus au Canada et en Alaska se diront : « Si eux peuvent tuer des baleines, pourquoi pas nous ? ».
• Il est extrêmement difficile de déterminer avec précision le nombre d’individus dans les diverses populations de baleines. La taille de la plupart de ces populations est connue à plus ou moins 50% seulement. Dans la mesure où les changements sont très lents, une étude menée sur quelques années ne permet absolument pas d’affirmer qu’une population augmente ou diminue. Cela dit, il ne fait aucun doute que la pêche commerciale est l’une des causes du déclin des populations de baleines.