Back « Liberté, égalité, parité » - UP Conference, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Paris , 

Monsieur le Vice-Président du Groupe SOS,
Mesdames et Messieurs les intervenants,
Chers Up conférenciers,
Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi un très grand plaisir de vous accueillir ce soir au Bureau de Paris du Conseil de l'Europe. Je remercie notre partenaire, le Groupe SOS, d'avoir accepté de programmer cette Up conférence à un jour et une heure inhabituels pour me permettre d'y prendre part et d'échanger avec vous.

Cette Up conférence - « Liberté, égalité, parité » - est le premier événement que nous organisons avec le Groupe SOS. Pour autant, Monsieur le Président, la Coordinatrice générale de la Campagne « Dites non à la discrimination » du Conseil de l'Europe que j'étais alors, n'a pas oublié le concours qu'y ont apporté vos rédactions et en particulier celle de Respect Magazine en 2008 et 2009.

Avant d'en venir au thème qui nous réunit aujourd'hui, permettez-moi de remercier tout particulièrement Nicolas Froissard, Vice-Président de SOS, ainsi que William Elland-Goldsmith  et Simon Bitaudeau sans lesquels cet événement n'aurait pas vu le jour.

Les organisations non gouvernementales indépendantes représentent un aspect vital de la société européenne, car elles garantissent la liberté d'expression et la liberté d'association qui sont l'une et l'autre essentielles à la démocratie.

Nos travaux bénéficient dans une large mesure des contacts et de la coopération avec ces éléments dynamiques de la société que représentent les ONG.

Au sein de la société civile, dans le monde du travail comme en politique, les femmes ont un rôle et une vision du monde eux aussi précieux à la société.

A cet égard, je me réjouis des interventions de Virginie Martin, Frédérique Agnès et Catherine Tripon qui ont, chacune à sa manière, pavé la longue voie qui mènera à l'égalité hommes femmes et à la parité.

Pour atteindre cette destination qui semble parfois bien lointaine, les hommes sont des compagnons de route indispensables. Certains glissent de petits cailloux dans nos chaussures pour ralentir notre progression. D'autres nous incitent à accélérer la cadence et sont meilleurs alliés.

Ce soir, d'une certaine façon, notre panel est à l'image des sociétés actuelles: les femmes y sont majoritaires. C'est avec d'autant plus d'impatience que j'attends les interventions de Jean-Marc Borello et Thierry Pech qui nous livreront leur vision et leur engagement en faveur de la parité.

Je vais vous dire quelques mots des dernières activités et réalisations de notre Organisation en matière d'égalité :

2013 a été une année riche en activités et en réalisations dans le cadre du Programme transversal du Conseil de l'Europe pour l'égalité entre les femmes et les hommes. L'adoption, de la Stratégie du Conseil de l'Europe pour la période 2014 - 2017 a constitué une avancée significative de l'Organisation dans son action visant à instaurer l'égalité de fait entre les sexes et à soutenir l'application de ses normes dans tous les 47 Etats membres de notre Organisation pan-européenne.

Les travaux et activités visant à mettre en œuvre la Stratégie reposent sur cinq objectifs :

• lutter contre les stéréotypes de genre et le sexisme
• prévenir et combattre la violence faite aux femmes
• garantir l'égalité d'accès des femmes à la justice
• assurer une participation équilibrée des femmes et des hommes aux processus de décision politiques et publics
• et intégrer les questions d'égalité dans toutes les politiques et mesures du Conseil de l'Europe.

Permettez-moi de souligner brièvement deux activités sur la mise en œuvre de la stratégie ainsi que l'importance de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique « la Convention d'Istanbul », afin de promouvoir l'égalité des genres.

La Conférence sur « Les médias et l'image de la femme » à Amsterdam l'année dernière a relevé les défis en rapport avec les stéréotypes de genre et le sexisme, l'égalité entre les femmes et les hommes et la liberté d'expression, les nouvelles technologies des médias et l'exercice de responsabilités par les femmes dans les médias.

La Conférence a été l'occasion d'établir des contacts avec le secteur des médias et, à travers lui, avec l'ensemble de la société afin de promouvoir les normes du Conseil de l'Europe. Ces normes sont, en effet, des instruments concrets permettant de promouvoir une image positive et non stéréotypée de la femme et de l'homme dans les médias et de renforcer la participation équilibrée des deux sexes aux organes décisionnels. Les travaux du Conseil de l'Europe dans ce domaine suscitent un intérêt croissant de la part des parties prenantes concernées, y compris au niveau international.

Ensuite, une Audition sur l'accès à la justice pour les femmes victimes de violences, organisée en partenariat avec le ministère français des droits des femmes à Paris en décembre dernier, a permis d'examiner les obstacles auxquels se heurtent les victimes qui cherchent à obtenir justice et a fourni aux participants des informations sur les normes internationales dans ce domaine, en particulier notre Convention d'Istanbul qui constitue la norme la plus récente et de loin la plus progressiste en la matière.

Les mesures de cette Convention s'appuient fermement sur le postulat que l'on ne peut éradiquer la violence à l'égard des femmes sans investir dans une plus grande égalité entre les femmes et les hommes, et que seule une véritable égalité entre les femmes et les hommes.

La solution pour éliminer la violence à l'égard des femmes n'est donc pas seulement la répression du délit. C'est, en revanche, de s'assurer que les femmes et les hommes sont des partenaires égaux, qu'ils ont les mêmes droits et responsabilités ainsi que les mêmes opportunités et que leur contribution à la société est tout autant appréciée et respectée.

En outre, et en lien avec la conférence d'Amsterdam que je viens de mentionner, les mesures de la Convention d'Istanbul demandent aux Parties à la convention d'inclure les médias dans leurs mesures destinées à promouvoir les principes d'égalité, ce qui souligne encore le rôle et la responsabilité des médias dans ce domaine.

Il est également important de souligner les prévisions de la Charte sociale qui prévoient un salaire égal à un travail égal. Par ailleurs une Conférence politique à haut niveau sur la Charte se déroulera à Turin, Italie en octobre.

J'aimerais conclure mon intervention en soulignant l'importance du rôle de la société civile dans tous les travaux du Conseil de l'Europe pour la mise en œuvre de la Stratégie, ainsi que pour la promotion de la Convention d'Istanbul.

Mesdames et Messieurs, je pourrais vous parler des heures de notre activité juridique et de sa mise en œuvre. Je préfère laisser la place à un échange et à vos questions si vous le souhaitez, en vous remerciant de votre présence, de votre intérêt pour le sujet et de votre attention.

Merci.