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Intervention « Violences Domestiques » - Catherine FAUTRIER
Séance publique du 11 décembre 2006

Un chiffre : en France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son mari, de son concubin, de son frère ou d’un autre membre de sa famille.

Autre chiffre : 1 femme sur 10 déclare avoir été victime de violence domestique.

Alors quel est ce mal dont personne ne veut parler et qui fait tant de ravage au sein de la famille. Qu’entend-on par « violences domestiques» ?

Il y a évidemment les violences physiques, mais elles sont hélas souvent l’aboutissement d’un long calvaire sur lequel on a fermé les yeux et que la honte et la culpabilité empêche d’avouer à temps.

Ces autres violences qui précèdent les coups sont, les insultes, les privations, les humiliations, et elles ont des conséquences terribles car elles finissent par ruiner une personne psychologiquement.

Que dire des enfants, qui sont témoins de ces violences, et qui grandissent dans un environnement violent quotidien. Quels seront sur eux les conséquences, les troubles du comportement et autre traumatismes causés par cette violence à laquelle ils assistent au sein du foyer.

Face à ces constats il est donc évident que les violences domestiques doivent être considérées comme une violation des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales.

Contrairement à bien des idées reçues ces violences existent dans tous les milieux sociaux. Certains s’imaginent que cela n’existe pas chez nous, ou bien que seuls les gens qui ont un problème d’alcool cognent leur conjoint, et bien c’est faux, c’est comme pour le SIDA, il a fallut plusieurs années pour que l’on réalise que cette terrible maladie n’est pas exclusivement réservée aux homosexuels et aux toxicomanes.

Si je me suis autant impliquée dans cette campagne, c’est que des femmes en profonde détresse m’ont contacté pour me faire part de leur situation et du fait qu’aucune structure n’existait en Principauté pour traiter ce fléau.

Elles ne sont pas allées déposer plainte à la Police car elles avaient peur, de leur conjoint bien sur, peur pour leur enfants, et elles savaient pour avoir déjà vécu cela, qu’elles seraient reçues à la Police par des hommes qui les jugeraient et les feraient culpabiliser un peu plus.

Face à cette situation, et avec le soutien de l’Union des Femmes Monégasques qui avaient également été saisie par d’autres femmes, nous avons été voir Monsieur Deslandes, et nous lui avons demandé de mettre en place une cellule d’accueil spécifique au sein de la Sureté Publique.
C’est ce qui a été fait, des personnes formées pour recevoir ces cas et donc habilités à les traiter sont désormais en poste. Un soutien psychologique a également été associé à cette cellule.

C’est bien, mais ce n’est qu’un début. Il faut en tant que législateur adapter nos lois sur ce sujet, afin de reconnaître les droits de la victime, protéger les enfants qui seraient témoins de ces drames, et prévoir un accompagnement psychologique et médical pour l’auteur des violences.
En tant que Présidente de la Commission des droits de la femme et de la famille je m’engage à ce qu’une proposition de loi soit étudiée l’an prochain sur ce sujet.

L’objectif de cette campagne lancée par le Conseil de l’Europe est de sensibiliser l’opinion publique à ce fléau, et de mener à bien des actions concrètent pour lutter contre les violences domestiques, Je propose au gouvernement de travailler en collaboration avec ma commission et les services de l’état concernés afin de mettre en place un système de prise en charge des victimes qui soit le plus cohérent possible.

Il faut arrêter de penser que les violences domestiques ne sont qu’une affaire privée qui se règle au sein de la famille.
L’action concertée des pouvoirs publics est impérative et nécessaire pour mettre fin à ces violences.

J’ai commencé par un chiffre et je finirai par un autre chiffre, les pays qui ont mis en place un dispositif complet pour lutter contre ces violences, où chaque maillon de la chaîne est formée spécifiquement à ces problèmes et travaille de concert du dépôt de plainte au suivi du jugement, où on a communiqué et sensibilisé l’opinion publique, et bien, ces pays on vu une augmentation de 30% du nombre de dépôts de plaintes pour violences domestiques. Ces pays on donc réussi à briser le silence autour de ce mal, et c’est ce que nous commençons à faire ce soir.